Le blog de Richard


Budget pas trop olympien

Sans éclat. Aucun effort visible. Économe. Prudent. Tout ce qu’on n’attend pas de nos Olympiens cette semaine et la semaine prochaine, la performance de Jim Flaherty, ministre des Finances, l’a été, avec la présentation d’un dixième budget des plus plats.

Dois-je rappeler que le ministre n’a jamais prétendu être un athlète? Ni de vouloir jouer à la vedette.

C’est un père de famille. Un chef de ménage. Qui constate que de reporter le paiement d’une dette toujours sur les épaules de la prochaine génération n’est pas un geste solidaire ni logique.

Cette dette bouffe le tiers de notre produit intérieur brut. Elle nous alourdit. Nous écarte de tout podium, dans une optique de santé budgétaire.

L’AQMAT et ses quatre associations soeurs du reste du Canada (ABSDA, BSIA, LBMAO et WRLA) ont toujours demandé au palier fédéral et à nos gouvernements provinciaux de limiter l’augmentation des dépenses de programmes à des taux inférieurs à l’inflation. L’actuel gouvernement du Canada le comprend. Bravo!

J’applaudis donc au gel annoncé,  pour deux autres années, des dépenses de fonctionnement des ministères. Un geste symbolique et nécessaire.

J’aurai l’air de paraphraser Félix Leclerc qui se plaisait à dire que les Québécois prennent plaisir à voir l’autre se casser le cou, mais disons que je ne pleurerai pas devant l’annonce de réduction des régimes de retraite et de soins de santé des fonctionnaires fédéraux, sans aucune mesure avec la situation de l’ensemble des travailleurs qu’emploient nos entreprises membres.

Je suis aussi heureux que le gouvernement comprenne que la création d’emplois durables doit passer par le secteur privé; à ceux qui espéreraient encore un État dit Providence, je dis oui, avec enthousiasme, si on parle de prestations à caractère social, mais je dis non s’il s’agit de perpétuer la vie d’entreprises boiteuses ou de patrons sans scrupule à coups de subventions. L’ensemble des employeurs ne cogne pas, la main tendue, à la porte du gouvernement. Comme aux J.O., une entreprise doit viser la victoire, mais pas au prix de bénéficier de conditions inéquitables.

Dans la même veine, l’annonce de la vente des actions que le gouvernement détient chez GM est heureuse. Comment être à la fois dans un camp et arbitre dans un marché, quel qu’il soit? Poser la question revenait à y répondre. La présence du gouvernement a accompagné GM au plus fort de la tourmente. La crise est résorbée. Laissons l’entreprise présider à sa propre destinée.

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Ce qui me conduit à parler des écarts de prix inacceptables entre plusieurs biens vendus aux États-Unis par rapport à chez nous. J’encourage Ottawa à s’attaquer aux causes systémiques du phénomène qui a l’heur de faire passer nos marchands pour des voleurs.

Or,  je m’inquiète quand je lis dans le discours gouvernemental de mardi dernier qu’on prévoit  adopter des mesures législatives afin de sanctionner les entreprises qui imposent aux consommateurs des prix plus élevés qu’aux États-Unis pour les mêmes produits.

Il faudra veiller au grain pour s’assurer qu’on cible ici surtout les compagnies américaines et multinationales. Également, des actions de communication sont à prendre de la part du Conseil québécois du commerce de détail et son grand frère canadien pour sensilibiser le gouvernement au fait que les détaillants ne sont pas autonomes dans la fixation de ses prix de vente; les grands fournisseurs sont les maîtres du jeu. C’est à leur niveau que le gouvernement doit d’abord s’intéresser en étudiant de près les droits de douane, l’argument plus ou moins fallacieux de la petitesse relative du marché canadien ainsi que les normes de sécurité si souvent invoquées pour  expliquer la disparité, alors que nos deux pays n’en forment pratiquement qu’un seul, du point de vue de la liberté de circulation des biens.

Enfin, l’État devra fourbir de dents le Bureau de la concurrence afin que les pénalités soient prises au sérieux par les entreprises délinquantes.

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Le gouvernement reconnaît dans son document budgétaire que les coûts d’acceptation par les marchands canadiens des cartes de crédit comptent parmi les plus élevés au monde. Il lui reste cependant à agir pour mettre fin à ceci, comme l’ont fait plusieurs États, dont l’Australie, en imposant un plafond bas aux institutions financières, du fait que les marchands sont captifs et que prévaut une situation de duopole (mené par Visa et MasterCard).

Parlant de plafonnement, celui que le gouvernement entend imposer aux Bell et Rogers de ce monde pour discipliner les frais dit d’itinérance imposés aux consommateurs et aux entreprises, on s’en réjouit d’avance. Mon expression est peut-être mal choisie tant il y a des lustres que nous attendons que le fédéral mette le pied dans cet étrier. Je corrige mon exclamation: « on a plus que hâte de s’en réjouir! »

Le Conseil du patronat – et nous aussi – apprécie la mise sur pied du fonds appelé Apogée Canada afin d’appuyer la recherche. L’organisme espère qu’une juste part de l’enveloppe de 1,5 milliard sur dix ans allouée au fonds servira à encourager la recherche en entreprise, afin d’accroître la productivité, l’innovation et la commercialisation.

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Les programmes de formation pilotés au Québec par la Commission des partenaires du marché du travail et Emploi-Québec fonctionnent plutôt bien. Donc on est heureux que des officiers du gouvernement, dans leurs commentaires suivant l’exposé du ministre et avant que soit décrétée la loi d’application de son budget, reconnaissent les qualités de notre système.

Parmi les rares nouveaux programmes d’aide annoncés, je souligne la mesure offerte aux apprentis oeuvrant dans un métier spécialisé désigné Sceau Rouge et qui aura droit à un prêt maximal de 4 000 $ pour une première formation technique. En cette ère où nos employeurs hésitent à perfectionner leur personnel, par peur de se les faire ensuite voler par la concurrence, l’approche est bonne. Car c’est l’employé qui investit en lui-même. Et cela, sous des conditions de remboursements analogues à celle d’un prêt étudiant.

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De l’argent frais pour que ménages et entreprises en région passent à l’Internet haute vitesse (5 mégabits par seconde) est le bienvenu. Il reste à savoir ce que le gouvernement entend par « régions éloignées ».

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On entend souvent parler de l’atteinte du déficit zéro, comme le zénith de la performance. Mais non. Ce n’est juste le premier pas vers le retour de surplus annuels qui, il faut l’exiger, soit 100 % réinvesti dans la réduction de la dette cumulée si lourde à porter par nous tous, et surtout par ceux qui nous suivront…


Ma secrétaire voilée

Bouchra est connue d’au moins la moitié de nos membres. C’est la réceptionniste de l’AQMAT. C’est mon adjointe. C’est la responsable de l’accueil et des inscriptions lors de tous nos événements. Ils la reconnaissent aisément puisqu’elle est voilée.

Porte-t-elle le hijab à cause de son père ? Il est décédé quand elle était petite. À cause de son mari ? Non plus, elle n’en a pas. Pas encore, en tout cas.

Elle interprète les textes du Coran à propos de la pudeur avec laquelle les femmes devraient se comporter devant tout homme, sauf ceux de sa famille.

Signifiant littéralement « récitation », ledit livre s’est écrit dans une version primitive de la très riche langue arabe moderne, à partir de récits oraux, accordés à Mahomet, le messager.

En raison de la culture qui régnait dans la Péninsule arabique du 13e siècle, on comprendra qu’une lecture anthropologique est nécessaire pour une compréhension exacte du Coran, qui, du reste, contient beaucoup d’emprunts de termes non arabes, surtout de la langue syro-araméenne.

D’où une variété de prescriptions quant au port ou non du voile, selon le pays
musulman observé, voire en fonction de l’orientation du parti au pouvoir.

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Le terme « voile » en français, en référence au vêtement – et non pas au rideau – est abordé deux fois dans le Coran :

Dans la sourate 23 : « Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes
des croyants, de resserrer sur elles leurs voiles : c’est pour elles le meilleur
moyen de ne pas être offensées. » Le mot arabe jalabibihenna est le féminin
pluriel de jilbab (la djellaba maghrébine ou la galabeyya égyptienne), signifiant
« robe », « habit », « châle » ou « mante ».

Dans la sourate 24 : « Dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur
chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent
leur voile sur leur poitrine ». Il s’agit ici du mot arabe khimar qui signifie
« mante » ou « mantille ». Quant à la référence à la « poitrine », il s’agit du terme
arabe juyb, qu’on peut traduire en français par corsage ou encore par décolleté.

Donc, pas d’injonctions vestimentaires, au mieux des règles de bienséance. Et
l’intention de camoufler la chevelure n’est pas écrite, noir sur blanc.

Nonobstant cela, nombre de musulmanes, de leur gré, comme dans le cas de
Bouchra, ou contraintes, extrapolent la portée des mots du Coran.

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Cela me pose-t-il un problème comme gestionnaire ? Non. Un membre m’a-t-il
déjà avoué un malaise devant le fait que Bouchra soit voilée ? Non plus.

Ma secrétaire voilée prie à la maison en dehors du boulot. Elle s’avère depuis quatre ans une employée intelligente, dévouée, dont la vie spirituelle contribue à lui assurer une force résiliente
utile, dans une petite organisation hyperactive comme la nôtre.

Je n’engagerai pas l’AQMAT dans une position pour ou contre la charte. Je me contenterai de rappeler que dans plusieurs pays musulmans visités, j’ai constaté que les femmes participant à la vie publique n’ont pas l’obligation de se voiler, voire en sont interdites.


Tel un phénix, l’Opération Ratios revit!

Jusqu’en l’an 2000, l’AQMAT publiait un rapport intitulé Opération Ratios. Des lacunes quant à la méthodologie, l’étendue et la profondeur des champs de comparaison ainsi que le niveau de confidentialité assuré aux participants avaient eu pour effet qu’à peine une trentaine de marchands  avaient soumis leurs données à la dernière édition, ce qui tua l’exercice.
Tel le phénix apte à revenir à la vie (!), la démarche est aujourd’hui reprise.
Avec plus de science. Des technologies de communication et de compilation favorisant une approche plus collaborative – et drôlement plus sécuritaire que l’envoi d’états financiers par fax!. Au point où 128 propriétaires et gestionnaires ont fait confiance à la nouvelle mouture.
L’intérêt ne s’est pas démenti le 25 janvier 2014, jour de dévoilement, où 130 membres de l’Association se sont déplacés à Québec, par un samedi de surcroît. Non seulement des marchands, mais aussi nombre de dirigeants de bannières et des dizaines de fournisseurs, désireux de mieux connaître leurs clients et leurs enjeux pour les années à venir.
Le Guide de planification stratégique (GPS), idée originale de l’AQMAT et produite avec l’étroite collaboration de deux partenaires, le cabinet comptable Richter et la firme de technologie Dev-ID, est appelé à revivre une fois par an. Et à grandir, puisque chaque édition sera enrichie de la couche de statistiques obtenues lors de l’enquête menée l’année antérieure. Se grefferont également des informations issues du recensement, de la SCHL, de Statistiques Canada et de l’Institut de la statistique du Québec afin de rendre le produit plus utile encore aux marchands qui y participent et à l’ensemble de l’industrie.

Pour le commander, écrivez à information@aqmat.org.

Longue vie au GPS qui donne ses lettres de noblesse au slogan de l’AQMAT :
un sérieux impact!


Occupation double, c’est samedi

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Pour plusieurs entreprises de notre communauté d’affaires, l’année écoulée aura été la pire de la décennie. Niveau de confiance bas des consommateurs, conflits de travail, météo en dents de scie, sans oublier la catastrophe humaine de Lac-Mégantic, tout ça sur fond de crise sociale et d’enquêtes sur la corruption dans l’industrie de la construction. Ça fait beaucoup.
L’année aura aussi été le témoin de maints mouvements à la tête des bannières. Nouveaux présidents chez RONA et chez Tim-BR Mart, nouvelle cohabitation entre BMR et Unimat. Si on allongeait la liste aux changements de VP et de DG, on pourrait avancer que tous les groupes d’achat ont connu des bouleversements. 
J’exprime donc le souhait que la soirée de réjouissances que constitue le Gala et la journée d’échanges d’informations stratégiques sur l’état de santé de nos quincailleries qui se tient aussi samedi, conditionnent votre année 2014.
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Que cette année soit, en effet, moins tumultueuse. En croissance sereine, dirons-nous. Comme votre Association.
Que cette année soit marquée, dans votre entreprise, par de grandes ou de petites décisions, mais surtout, par les bonnes. Mieux éclairées, reposant sur plus d’informations de qualité. Un peu grâce à nous, espérons-le.
Que cette année en soit aussi une où vous récolterez les fruits de vos bons coups, ce qui vous motivera, si ce n’est déjà le cas, à poser votre candidature en vue du 3e Gala.
Et enfin, que cette année soit celle où vous déciderez d’utiliser plus généreusement les divers services de l’AQMAT et de nos partenaires d’affaires, tous sélectionnés parce qu’ils peuvent vous procurer des avantages ou des économies. On vous le promet.
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Autant les marchands qui ont pris part à l’enquête du GPS dévoilée samedi que la centaine d’entreprises membres qui ont agi comme commanditaires ou finalistes du Gala, peuvent porter la tête haute et fière. Car ils ont participé à un processus démocratique, rigoureux, crédible et transparent.
Des valeurs qui composent, en fait, les quatre piliers où s’ancre l’AQMAT moderne.
Des valeurs qui rejoignent vos aspirations, votre désir d’avancer au sein d’une industrie plus dynamique, respectueuse, plus ordonnée aussi.
Nous y travaillons. À chaque jour.
Au même titre, participer au 5eCongrès des Décideurs et à la 74e assemblée générale annuelle ne devrait pas être considéré comme des actes de foi. Des actions à placer plutôt dans le rayon de vos investissements.
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À tous les membres et leurs invités qui se préparent pour nous rejoindre samedi à Québec, je leur souhaite à l’avance un super bon programme double!


Frénésie pré gala

Comment qualifier les vibrations en cette presque veille de 2e Gala Reconnaissance AQMAT?

Tout et tous sont frénétiques.

Telle une finissante avant son bal de graduation.

Tel un chômeur avant une entrevue d’emploi longuement espérée.

Tel un consommateur à 5 heures du matin, jour du Boxing Day.

Tels des organisateurs qui, sévères pour eux-mêmes, semblent désorganisés. Mais qui feront arriver les choses en leur temps, en leur lieu.

Parce que la magie finit toujours par opérer.

Il le faudra quand on met des jumeaux au monde cette année: dans l’après-midi du 25 janvier naîtra d’abord le GPS, puis le Gala en soirée.

Le GPS, acronyme de Guide de planification stratégique, présentera les résultats tout frais de la première grande étude d’étalonnage comparatif menée auprès des quincailleries et des centres de rénovation du Québec.

Le Gala, lui, honorera les six employés de l’année dans notre industrie ainsi que les dix entreprises de l’année.

Le miracle de l’événementiel est donc attendu dans le solennel Château Frontenac où deux fois, plutôt qu’une, on prouvera que les courriels et les appels n’ont toujours pas la faculté de remplacer la belle frénésie propre aux événements en chair et en os.

Pour y être, allez sur notre site web.

 


Mes tweets 2013

Deux mille treize aura marqué un changement médiatique chez moi: j’ai commencer à tweeter.

Vous êtes d’ailleurs invités à lire mes humeurs spontanés.

Voici quelques-uns des messages diffusés par Twitter en cliquant ici. Parfois légers, rarement profonds, ils ont un mérite: réagir au quart de tour comme un autre média ne peut le faire.

Présider une association n’est pas diriger une entreprise où on ne rend de comptes qu’à soi. Commentaire sur la gestion à Tourisme Montréal et autres dérives dans les OSBL.

Des cafés français consentent des rabais aux clients polis. Le savoir-être aurait donc un avenir dans le commerce!

Pierre Foglia dans La Presse après le décès de Mandela: les milliards de gens qui le pleurent reconnaissent en lui la meilleure part d’eux-mêmes, celle qui pardonne, qui réconcilie.
Plus de cran et moins de QI?: Le talent sans coeur au ventre vaut si peu, en effet. Réaction à une dossier sur la productivité paru dans Les Affaires. 
Entendu ceci à mon arrivée à Paris pour le salon Batimat. « On n’est plus au Canada, ici, je peux t’en foutre une » Premiers mots entendus, d’une mère (!) à son fiston.
Question posée aux politiciens en course à Montréal après le débat: où étiez-vous donc quand le cours de charisme a été donné?
Un frigo boufferait 7% de l’énergie domestique. Facture difficile à avaler. 

Paul Desmarais, qui vient de trépasser, incarnait tout à fait le nom de son entreprise: Power Corporation.
J’invite tout le réseau de l’AQMAT à appuyer l’initiative de l’APCHQ en faveur d’une réelle politique de l’habitation.
Oui au crédit d’impôt réno-vert annoncé par le ministre Marceau, bien que, encore une fois, il s’agisse d’un programme temporaire d’un an.

Des péages autour de Montréal: la solution équitable par rapport aux écolos et aux urbains qui travaillent dans leur ville. 
C’était un maudit bon Jack. (Après le décès de M. Layton)

La différence entre un pessimiste et un optimiste ? Un pessimiste est un optimiste mieux informé…. 
Omar Kadr est tellement pro canadien qu’il porte déjà sa barbe des Séries.

Je vous reviens à minuit et une le 1er janvier 2014.

Joyeux Noël!


Le gouvernail aux mains des administrateurs

À sa séance statutaire d’hier à Terrebonne, dans sa sagesse, les membres du conseil d’administration de l’AQMAT ont unanimement voté en faveur de la création d’un Comité de bonne gouvernance.

La résolution CA171213_01 a pris en considération le fait que les organismes  sans but lucratif et les corps publics souffrent actuellement d’une piètre image quant à l’utilisation judicieuse des ressources qui leur sont allouées.
On n’a qu’à évoquer les noms de Tourisme Montréal, CHUM et CUSM pour avoir l’image d’embarcations sans personne qui tienne le gouvernail et où les matelots font la fête.
Or, tout administrateur peut voir sa réputation entachée par de mauvais agissements du cadre supérieur ou d’un administrateur de l’Association. 
La prévention de tout abus ou de toute négligence relève de la mise en place de mécanismes et d’outils de contrôle.
L’audit externe des livres et la vérification des dépenses effectuées sporadiquement par le trésorier permettent certes de réduire les risques de fraude interne à caractère financier, sans pour autant protéger les membres contre d’éventuels manquements.
Il a donc été décidé de créer un Comité de bonne gouvernance formé de trois officiers de la corporation: le vice-président du conseil, le secrétaire et le trésorier. Une fois l’an, ils devront  procéder à un examen approfondi du comportement du cadre supérieur et des administrateurs. 
Le Comité sera mandaté pour s’assurer, au nom des membres, que les actions (et non-actions) du cadre supérieur et des administrateurs respectent les Règlements généraux, le Code d’éthique signé par toutes les parties, tout contrat de travail en vigueur ainsi que les six valeurs fondamentales recommandées par l’Ordre des administrateurs agréés du Québec: la transparence, la continuité, l’efficience, l’équilibre, l’équité et l’abnégation*.
La résolution est également assorti d’un article exigeant qu’un comptable de la firme de vérification externe expose les États financiers annuels au lieu d’un trésorier bénévole. 
Le Comité devra faire rapport à l’assemblée générale annuelle afin de rendre compte aux membres du processus continu d’amélioration qui est en place; son rapport sera annexé à la publication des États financiers annuels vérifiés. 
L’AQMAT dotera ledit Comité d’une allocation annuelle de 5000 $ pour qu’il retienne soient les services de l’expert de son choix, apte à identifier les points critiques et à aider le Comité à confectionner son rapport. 
Diriger une association et allouer ses ressources dont plus d’un million de dollars a été contribué par les membres, c’est un acte bien différent de celui de diriger une entreprise privée où on ne rend de comptes qu’à soi.

 
*Valeurs fondamentales recommandées par l’Ordre des administrateurs agréés du Québec

1. Transparence 

La transparence laisse paraitre la réalité tout entière, sans qu’elle ne soit altérée ou biaisée. Il n’existe d’autre principe plus vertueux que la transparence de l’acte administratif par l’administrateur qui exerce un pouvoir au nom de son détenteur; celui qui est investi d’un pouvoir doit rendre compte de ses actes à son auteur. Essentiellement, l’administrateur doit rendre compte de sa gestion au mandant ou autre personne ou groupe désigné, par exemple, à un conseil d’administration, à un comité de surveillance ou à un vérificateur. L’administrateur doit également agir de façon transparente envers les tiers ou les préposés pouvant être affectés par ses actes dans la mesure où le mandant le permet et qu’il n’en subit aucun préjudice.

2. Continuité

La continuité est ce qui permet à l’administration de poursuivre ses activités sans interruption. Elle implique l’obligation du mandataire de passer les pouvoirs aux personnes et aux intervenants désignés pour qu’ils puissent remplir leurs obligations adéquatement. La continuité englobe aussi une perspective temporelle. L’administrateur doit choisir des avenues et des solutions qui favorisent la survie ou la croissance à long terme de la société qu’il gère. En lien avec la saine gestion, l’atteinte des objectifs à court terme ne doit pas menacer la viabilité d’une organisation à plus long terme.

3. Efficience

L’efficience allie efficacité, c’est-à-dire, l’atteinte de résultats et l’optimisation des ressources dans la pose d’actes administratifs. L’administrateur efficient vise le rendement optimal de la société à sa charge et maximise l’utilisation des ressources à sa disposition, dans le respect de l’environnement et de la qualité de vie. Conscient de l’accès limité aux ressources, l’administrateur met tout en œuvre pour les utiliser avec diligence, parcimonie et doigté dans le but d’atteindre les résultats anticipés. L’absence d’une utilisation judicieuse des ressources constitue une négligence, une faute qui porte préjudice aux commettants.

4. Équilibre

L’équilibre découle de la juste proportion entre force et idées opposées, d’où résulte l’harmonie contributrice de la saine gestion des sociétés. L’équilibre se traduit chez l’administrateur par l’utilisation dynamique de moyens, de contraintes et de limites imposées par l’environnement en constante évolution. Pour atteindre l’équilibre, l’administrateur dirigeant doit mettre en place des mécanismes permettant de répartir et balancer l’exercice du pouvoir. Cette pratique ne vise pas la dilution du pouvoir, mais bien une répartition adéquate entre des fonctions nécessitant des compétences et des habiletés différentes.

5. Équité

L’équité réfère à ce qui est foncièrement juste. Plusieurs applications en lien avec l’équité sont enchâssées dans la Charte canadienne des droits et libertés de la Loi canadienne sur les droits de la personne et dans la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. L’administrateur doit faire en sorte de gérer en respect des lois afin de prévenir l’exercice abusif ou arbitraire du pouvoir.

6. Abnégation

L’abnégation fait référence à une personne qui renonce à tout avantage ou intérêt personnel autre que ceux qui lui sont accordés par contrat ou établis dans le cadre de ses fonctions d’administrateur.

 



L’inéluctable apprivoisement du web transactionnel

« Le commerce de détail québécois se trouve à un carrefour très important de son histoire : l’arrivée de grands joueurs internationaux, la percée fulgurante des ventes en ligne et des contenus numériques, les hésitations des détaillants à rayonner grâce aux nouvelles technologies et l’épineuse question de la main-d’œuvre constituent des défis de taille. »

La table venait d’être mise par le pdg du Conseil québécois du commerce de détail.

En tournée dans les régions ces semaines-ci, Léopold Turgeon n’hésite pas à qualifier le commerce en ligne de véritable saignée commerciale pour les détaillants qui ont pignon sur rue, avec des murs en brique et en béton, et du personnel en chair et en os.

Quand on sait que plus de 50 % des commerces québécois sont absents d’Internet, il y a un sérieux coup de barre à donner dans ce domaine.

Pire, même le commerce en ligne lui-même nous échappe. Quarante pour cent des transactions virtuelles s’opèrent hors nos frontières. « C’est un milliard de dollars par année qui sort du Québec et qui échappe à l’économie québécoise», estime  M. Turgeon, qui croit que les entreprises locales doivent miser justement sur le fait d’être près physiquement des clients d’ici pour offrir un service après-vente qu’on retrouve peu avec des entreprises étrangères.

Bien vrai qu’un dollar sur trois dans l’économie québécoise passe par le commerce de détail et que 12 % des emplois au Québec sont dans le commerce de détail, ce qui équivaut à 442 000 emplois. Mais c’est écrit dans le cyberespace que les choses n’en resteront pas ainsi.

Le commerce en ligne n’est plus une option. C’est une obligation. La barre des achats québécois en ligne a maintenant franchi les 100 milliards. Et la croissance se poursuit.

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Faire côtoyer ventes virtuelles et ventes réelles est plus facile à dire qu’à réaliser avec succès. Une vraie réingénierie du modèle d’affaire du commerce doit s’implémenter. Sans parler du virage marketing à négocier pour que la clientèle accepte qu’un « vrai » magasin lui propose de l’Internet. Ce sont généralement deux mondes, presque opposés, qu’il faut faire cohabiter.

Costco semble avoir opté pour l’approche gagnante: sauf exceptions, ce qu’on retrouve sur www.costco.ca n’est pas sur les rayons de Costco sans point ca. Sa boutique en ligne se positionne donc comme un magasin parallèle. Elle profite de la réputation de l’entreprise originale en termes de qualité de marchandise et de fluidité du service après vente, notamment pour les retours, sans déranger le personnel et la logistique des vrais magasins, à la routine si parfaitement huilée.

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Et si l’AQMAT, avec le concours de ses 225 manufacturiers et 700 magasins membres, créait la plus grande quincaillerie en ligne? Si on planchait sur un modèle collaboratif où tous les profits sur la vente des produits de manufacturiers membres vont aux marchands membres, comme le veut notre statut sans but lucratif, sans pour autant embêter ni les uns ni les autres avec le fastidieux et la complexité des commandes, des paiements, des livraisons, et tout le tralala?

La question mérite d’être posée. Mieux, vu l’enjeu, fouillons cet ample chantier jusqu’à aboutir sur un verdict de non-faisabilité ou bien, sur un formidable projet fédérateur autorisant notre industrie à profiter de la puissance de l’Internet, -plutôt que de le subir.


Voeux de Nouvelle Année

–>Cette semaine, je cède avec plaisir et honneur ma plume virtuelle à la présidente du conseil d’administration de l’AQMAT, Amélie Bélisle, propriétaire de la Quincaillerie Saint-Augustin ACE à Mirabel, qui souhaite adresser ses meilleurs voeux à l’aube des Fêtes et de la Nouvelle Année qui suivra.

Chère industrie, 
Voici la fin de l’année 2013 qui arrive à grands pas.  Comme toujours c’est l’occasion de faire une rétrospective de l’année et notre liste de souhaits, de résolutions pour l’an prochain.

Quelle année mouvementée on vient de vivre. Des ventes printanières sans conviction. Des grévistes de la construction avec des convictions. Des directions de bannières chambardées, mais dans une industrie plus conservatrice que muée par de vrais changements.

Comme je suis une optimiste, je nous souhaite pour 2014 de grandes choses. Plus de proactivité. Le courage de se comparer. La volonté de s’améliorer. L’audace d’embarquer dans les nouvelles technologies. Soyons dynamiques et inventifs. Démarquons-nous. 
***
Pour commencer, il nous faut la paix. Non pas que ce soit la guerre. Mais j’ai connu des périodes moins tendues. Je suis de celles qui croient qu’un climat de chicane qui perdure est malsain, préférant nettement régler les problèmes une bonne fois, et avancer. 
C’est sur un fond social serein que peut se bâtir la confiance chez les consommateurs, sans laquelle rien n’est possible. Lorsque le citoyen en arrive à se sentir bien dans sa municipalité, dans son pays, dans son emploi, il peut s’en suivre un désir d’entreprendre des travaux, de rénover ou d’améliorer son chez soi. 
Outre une plus belle saison de printemps en 2014, car c’est après tout la période favorite des Québécois pour faire leurs travaux, je souhaite à mes collègues marchands, beaucoup de santé, aux dirigeants comme à leurs employés. Parce que le personnel est la vraie force de tout commerce. 
À nos amis fournisseurs, je souhaite un vent de renouveau : des produits innovants, de nouvelles ventes, mais surtout, des manières originales et pertinentes de mériter notre fidélité. Pour les entreprises affiliées à un siège américain, j’espère pour elles la fin des coupures, voire un retour de la croissance, afin qu’elles hésitent moins à investir, qu’elles soutiennent mieux leurs partenaires canadiens et québécois où, disons-le, ça va moins mal. 
Pour permettre à tous de progresser, je souhaite à la fois de la stabilité et de la vision au niveau de nos bannières. Avec un seul des deux ingrédients, la recette ne marche pas.
Enfin, mes derniers souhaits sont pour l’AQMAT : plus nous utilisons ses services, plus nous serons solidaires de notre Association, mieux on fera face à la réelle concurrence, celle qui est en dehors de notre industrie.
D’ici là, de Joyeuses Fêtes à tous et à toutes!

Amélie Bélisle
 


L’impossibilité d’être à moitié enceinte

Au sortir de Batimat, ce méga salon parisien, que dis-je, Européen, où l’AQMAT présentait son Pavillon des Innovations et accompagnait 28 visiteurs, j’étais habité de sensations opposées. Content d’être venu et pourtant, resté sur une faim.

Je me disais, et le racontait au Délégué général du Québec et à ses conseillers, que tant qu’à venir ici, à coups d’efforts, de dollars et d’euros, aussi bien le faire avec ampleur et éclat. Parce qu’à Batimat, on ne peut être à moitié enceinte. Avec 2600 exposants disséminés le long de 56 kilomètres d’allées, on doit mettre le paquet ou s’exempter.

Nous, on y est allé trop timidement. Quand je dis « nous », cela engage tout un monde.

Le gouvernement du Québec ne nous a pas vraiment appuyé. Tout le monde a été sympathique à la cause que nous défendons, celle de promouvoir sur les plateformes extérieures quelque dix innovations d’ici, issues de la recherche, de l’inventivité de nos fabricants. Celle, aussi, de conduire des quincailliers, des dirigeants de bannières et des fabricants vers Batimat. Outre d’avoir sommairement visité notre stand et nous avoir invité à une réception préarrangée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, on ne peut affirmer que l’État a contribué concrètement à ce que l’AQMAT ni nos entrepreneurs rencontrent leurs objectifs de mission.

Parlant de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, elle nous a involontairement nuit. En organisant une mission parallèle à la nôtre, on a dilué le Québec. Elle s’est retrouvée, au final, avec seulement deux entreprises dans sa mission constituée pour l’essentiel d’une dizaine de fonctionnaires et de dirigeants d’associations liées à l’entrepreneuriat.

Mon « nous » inclut aussi notre propre manquement à tendre la main à nos collègues associatifs représentant les entrepreneurs (APCHQ, ACQ et d’autres). L’impact de notre délégation aurait été décuplé. Mea culpa.

La leçon est tirée. S’il faut retourner à Batimat, voici comment on s’y rendra, et pas autrement:

1. L’espace d’exposition de 250 pi ca (25 mètres carrés) devra être dix fois plus grand. On privilégiera une approche dite de copartition où une dizaine de fabricants québécois membres de l’AQMAT présentent leurs produits vedettes dans un lieu signé Québec. Le pavillon du Maroc, un exemple parmi tant d’autres dont plusieurs régions de France ou encore la Sicile, la Turquie et la Chine, a su attirer l’attention des quelque 360 000 visiteurs.

2. Pour retenir les visiteurs, il faut des moyens, de l’interactivité, des démos de produits. J’ai été frappé de constater le caractère festif de l’événement où charcuterie et champagne se dégustaient ci et là. L’odeur et la saveur d’érable commencent à travailler mon imaginaire…

3. Notre initiative devra être officiellement soutenue par le gouvernement qui aidera financièrement nos manufacturiers à s’exposer dans cet espace tout en étant lui-même présent aux côtés de l’AQMAT afin de promouvoir ses propres services et les vertus du Québec pour les affaires.

4. Une coalition avec au moins une des associations d’entrepreneurs en construction permettra à la délégation québécoise d’être non seulement plus nombreuse (espérons 100 participants), mais aussi plus représentative des joueurs actifs sur notre territoire. On sait fort bien que sans les entrepreneurs, toute prétention de légitimité s’en trouve affaiblie lorsqu’elle n’est constituée que de quincailliers et de fabricants.

5. Nous devrons tout faire pour éviter qu’une chambre de commerce s’improvise dans notre secteur économique alors que son territoire d’action (le Grand Montréal) et le profil généraliste de son membership ne justifient en rien qu’elle pilote une mission dans une foire aussi pointue que peut l’être Batimat.

L’AQMAT, un organisme en phase directe avec le bâtiment résidentiel, univers autour duquel tourne le salon Batimat, se doit d’être aux commandes à la fois d’un espace d’exposition made in Quebec et d’une délégation, car il s’agit du lieu par excellence pour appréhender les tendances, supporter nos manufacturiers sur l’Europe et faire connaître notre propre rôle.

On participera à la prochaine édition de Batimat en novembre 2015 ou pas, rien entre les deux.