Un Québec inscrit dans l’ère du débat

La saga étudiante a cristallisé les positions et fait du Québec une France à petite échelle où une partie de la population campe à gauche, l’autre à droite.

Les sondages répartissent en parts assez égales les pour et les contre, comme aux deux référendums.

Même Montréal semble géographiquement divisée si l’on se fie aux décibels qu’on entend ou pas à 20 h, heure des casseroles, selon qu’on est dans Rosemont ou à Westmount.

Chaque moitié pense avoir raison et surtout, est convaincue de ses droits. Le gouvernement et ceux qui l’appuient autorisent la loi spéciale 78 pour des motifs de protection de la paix sociale. Mais ce faisant, ils tuent également le dynamisme propre à la vie urbaine de toute agglomération moderne. En face, les associations étudiantes et leurs appuis sont persuadés de détenir un droit de grève, du moins via les chartes canadienne et québécoise encadrant la liberté d’expression et de réunion. Entre nous, il s’agit bien plus d’un boycott dressé contre les services d’éducation en raison de leur coût que d’une grève dans le sens strict du terme…

Je suis de ceux qui est persuadé que notre nation sortira ragaillardie du présent conflit que je trouve générateur d’idées, hormis quelques malheureuses éclaboussures de part et d’autre.

Nous sommes, me semble-t-il, non seulement à l’aube d’un règlement entre les deux parties directement engagées, mais plus important encore, nous assistons – que dis-je, nous participons – à la naissance d’un Québec plus volontaire et apte à argumenter, mué par un profond pacifisme et convaincu des fruits du dialogue.

J’ignore ce que Jean Charest cherchait vraiment en provoquant la population étudiante avec l’annonce de hausses élevées. Je constate cependant ce qu’il a éveillé.

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