Transition vers le e-commerce : plusieurs détaillants se font encore tirer l’oreille

Les participants aux Congrès des décideurs de l’AQMAT en avril dernier ont été amenés à réfléchir à la feuille de route de leur commerce, notamment au niveau de leur stratégie en ligne et de la sélection d’une plateforme de commerce électronique. Ils se sont aussi inspirés de cas d’entreprises ayant réussi leur transition.

On a ainsi pu constater que contrairement à Michel Robidoux, propriétaire-marchand du Home Hardware Sainte-Julie qui s’est lancé avec succès dans cette aventure, plusieurs hésitent encore à investir dans cette avenue.

Organisme de recherche et d’innovation, le CEFRIO accompagne les entreprises et organisations dans la transformation de leurs processus et pratiques d’affaires par l’appropriation et l’utilisation du numérique. Selon un rapport du CEFRIO paru en mars 2017, le commerce électronique demeurait tout aussi prisé au Québec en 2016, alors que 57 % des adultes québécois ont fait des achats en ligne durant l’année. Il s’agit d’une proportion similaire à l’année précédente (58 %). On évalue les dépenses totales d’achats en ligne à 8,5 milliards de dollars, en progression de 6 % comparativement à 2015 où celles-ci étaient de 8 milliards. Cette croissance est particulièrement liée à l’augmentation du panier d’achats mensuel moyen, estimé à 325 $ cette année comparativement à 309 $ l’an dernier.

Or, une étude de BMO Marchés des capitaux publiée en juin démontre que le commerce en ligne québécois et canadien est largement dominé par des détaillants américains alors que le géant Amazon consolide sa position de tête. L’an dernier, les ventes en ligne ont atteint les 18 milliards $ au Canada. Or, 20 % des transactions sur le web ont été effectuées sur un des sites du géant Amazon de Seattle. Les ventes en ligne d’Amazon ont totalisé tout près de 3,5 milliards $ l’an dernier, en forte croissance par rapport aux 2 milliards $ de ventes enregistrées en 2014.

En tout, 22 grands détaillants ont réussi à brasser plus de 100 millions $ de revenus sur le web l’an dernier au Canada. Or, sur les 22 détaillants recensés par BMO qui ont déclaré des ventes de plus de 100 millions $, 18 sont des détaillants étrangers. Au palmarès des meilleurs vendeurs canadiens, le détaillant La Baie d’Hudson/Saks arrive au 13e rang, loin derrière les Apple, eBay, Costco et Walmart.

D’importants détaillants canadiens, comme Canadian Tire, ne figurent toujours pas dans le « club » des 100 millions $ de ventes annuelles sur le web. Seul Home Dépôt se classe parmi les 10 plus gros vendeurs en ligne (au 10e rang) en 2016.

Les champions au Canada et au Québec

Spécialiste du commerce au détail et professeur émérite de marketing à HEC Montréal, Jacques Nantel explique que des détaillants canadiens tirent tout de même leur épingle du jeu. « Canadian Tire s’en tire très bien. On peut parler également de Sports experts au Québec (et de Sport Check dans le reste du pays). Il n’y en a pas des masses. Il y a beaucoup de petits détaillants au Canada, et nos petits détaillants ne sont pas forcément présents en ligne. Ce qui cause un problème. Il y a un joueur comme La Maison Simons qui paraît bien et qui tire d’importants revenus de sa présence sur le web. Le détaillant Simons est apprécié autant en ligne qu’en magasin. C’est sa force », assure-t-il.

Le CEFRIO accompagne les PME québécoises dans leur passage au numérique. Alexandre Skerlj, chargé de projet expert au CEFRIO et responsable du programme PME 2.0, volet commerce de détail a animé l’atelier portant sur cette question lors du dernier Congrès des décideurs. L’AQMAT considère d’ailleurs la question du e-commerce comme une priorité et entend sensibiliser encore davantage ses membres au cours des prochaines années.

 

3 comments on “Transition vers le e-commerce : plusieurs détaillants se font encore tirer l’oreille

  1. Raphael Boivin-Tremblay on

    3 474 milliards ou 3.474 milliards!?!? Selon leurs états financiers, ils ont vendu 136 milliards en 2016… Dans le monde!

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    • Pierre Perreault on

      Vous avez probablement raison.. nous avons copié le tableau d’un article du Journal de Montréal. Ils ont fait l’erreur.
      Merci de l’avoir souligné.

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  2. France Forget on

    Nous venons de compléter notre plan numérique avec la précieuse collaboration du CEFRIO. Les recommandations que nous avons reçues tiennent compte de notre image de marque, de nos ressources et nos budgets. Nous sommes fiers de réaliser une étape importante car notre boutique en ligne contiendra 500 produits le 10 juillet, alors que nous avons débuté par 4 produits il y a un an!
    Grâce aux conseils du CEFRIO, notre stratégie est clairement définie! Merci à Alexandre et Bettie qui nous ont accompagnés ainsi qu’à l’AQMAT qui a rendu possible ce partenariat.

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