Tous un peu malades mentaux?

Officiellement, une personne sur cinq serait atteinte d’une maladie dite mentale. Il y a quelques années, ce taux me faisait réagir tant il me semblait exagéré. Franchement, des alarmistes gau-gauches qui veulent nous angoisser.

Puis j’ai compris le sens inclusif des mots maladie mentale. Il comprend les problèmes de dépression, de bipolarité, de déficit d’attention, d’hyperactivité, etc. La maladie d’Alzheimer aussi. Je l’oublie toujours celle-là.

Aujourd’hui, à regarder le monde, celui qui m’entoure comme l’autre avec un m majuscule, à me regarder certains jours dans le miroir, je me demande si on ne s’approche pas de cinq personnes sur cinq qui souffrirait – ou ferait souffrir son entourage – de tels maux.

Ne vous inquiétez pas trop, je ne fais que causer pour la cause, comme Bell nous l’a incité à le faire hier. Parce qu’il parait que c’est en en parlant qu’on peut le mieux réduire, voire éliminer la stigmatisation qui entoure les maladies mentales.

C’est vrai. Je me sens déjà mieux.

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Sérieusement, selon un sondage de l’Association médicale canadienne, un citoyen sur deux au pays dira qu’un membre de sa famille souffre d’une maladie mentale, tandis que 72 % des Canadiens divulgueront un diagnostic de cancer.

Selon le même sondage, près de la moitié des Canadiens (46 %) pensent que l’expression « maladie mentale » est utilisée comme excuse pour un mauvais comportement.

Pour la compagnie d’assurance Great-West, étant donné que la plupart des employés passent approximativement 60 % de leurs heures d’éveil au travail, comprendre les coûts financiers et humains de la santé mentale au travail est essentiel pour aider les employeurs à développer un plan d’action qui améliora à la fois les résultats et le bien-être des employés.

Les  demandes de règlement liées à la santé mentale (plus particulièrement la dépression et l’anxiété) ont surpassé les maladies cardiovasculaires à titre de catégorie de coûts liés aux invalidités qui connaît la croissance la plus rapide au Canada. L’économie canadienne perd des milliards à cause de problèmes de santé mentale. Les demandes de règlement d’invalidité liées à une maladie mentale (courte durée et longue durée) comptent pour jusqu’à un tiers des demandes de règlement liées au travail, ce qui équivaut à 70 % des coûts liés au milieu du travail et représente 33 milliards de dollars pour l’économie canadienne chaque année. 

Une recherche menée par Chrysalis Performance démontre que le stress au travail peut être responsable de jusqu’à :

  • 19 % des coûts liés à l’absentéisme
  • 40 % des coûts liés à la rotation des effectifs
  • 30 % des coûts liés à une invalidité de courte durée et à une invalidité de longue durée
  • 60 % des accidents en milieu de travail
  • 10 % des coûts liés au régime de médicaments


Il est deux fois plus probable qu’une personne occupant un poste où la tension est élevée vive une détresse psychologique lorsqu’elle est surmenée que celle occupant un poste où la tension est faible.

Les degrés élevés de stress et les problèmes de santé mentale peuvent être reliés à d’autres problèmes de santé. Ainsi, selon l’auteur de Groot dans une étude publiée en 2009, il est deux fois plus probables que les patients atteints d’un diabète de type 1 ou de type 2 subissent une dépression que leurs pairs n’ayant pas de diabète.

Prendre des mesures d’adaptation visant les problèmes de santé mentale au travail ne coûte pas nécessairement cher, souvent moins de 500 $ par employé par année. En revanche, lorsqu’on accompagne un sujet sur une base préventive, il y a des épargnes potentielles allant jusqu’à 10 000 $ par employé sous forme d’économie de frais de médicaments prescrits, de congé de maladie et de remplacement de salaire. Par exemple, un employé dont la dépression est diagnostiquée et qui prend les médicaments appropriés peut éviter une moyenne de 11 jours d’absentéisme pour son employeur.

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Aujourd’hui, les arrivants sur le marché du travail, diplômés ou non, son majoritaires à estimer l’équilibre travail-vie personnelle, au point d’en faire leur principal objectif de carrière et un facteur clé dans le choix de leur premier employeur.

On cause, on cause. Pour la cause. Pendant ce temps, quelques petites extrapolations pour en arriver à la conclusion que sans être tous des malades mentaux, on est pas loin de 100 % à être touché par la chose. Que ce soit au sein de notre famille proche ou élargie, ou encore dans notre milieu de travail. Bref, notre société est pas mal malade. Soignons-la.

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