Trois de nos marchands et deux fournisseurs méganticois ont été directement touchés par la catastrophe ferroviaire.
La quincaillerie ACE Matériaux Matcot, dirigée par Raymond Côté.
Le BMR Les Entreprises Périnet dirigé par Diane Poulin.
Le Unimat de la Coop Lac-Mégantic Lambton dirigé par Alain Grenier.
L’usine de la Corporation internationale Masonite dirigée par Daniel Hamann.
L’usine de Tafisa dirigée par Louis Brassard.
Leurs affaires sont encore affectées, voire paralysées par l’incendie et l’interruption du chemin de fer.
Des pertes humaines ont été enregistrées soit parmi leurs employés, leurs fournisseurs ou leurs clients.
En vérité, les dégâts n’ont pas été circonscrits à la MRC du Granit, ni à l’Estrie. Ils nous touchent tous.
Est-ce parce que les trois bannières représentent des piliers de la grande famille que représente l’AQMAT? Oui, un peu pour ça.
Est-ce parce que les panneaux de particules et la mélamine thermofusionnée décorative de Tafisa ainsi que les portes d’entrée et intérieures de Masonite sont distribués par des membres-clés de notre Association, puis revendus dans les plus importantes de nos bannières canadiennes et américaines? Aussi pour cela.
Mais avant tout, les dommages collatéraux du drame qui se déroule à Lac-Mégantic nous concernent parce qu’ils expriment en quelque sorte le caractère parfois débridé du capitalisme qui nous fait généralement vivre, pas mourir.
À chaque fois que je suis à Dorval, le même sentiment d’inquiétude m’habite à voir ces aéronefs géants descendre sur un million de captifs. On sait tous que Mirabel a déraillé en raison du lobbying de l’aéroport Lester-B.-Pearson en faveur de Toronto. La logique n’a pas tenu sous le poids de l’affairisme. Le Québec allait se doter du plus moderne des aéroports au pays. On patche Dorval depuis. Plutôt bien, d’ailleurs, en termes de bâtiments. Mais le péril demeure à chaque décollage, à chaque atterrissage, pas plus ni moins que lors du passage ailleurs d’un train rempli de matières dangereuses.
Lac-Mégantic souffre du même manque de scrupules à l’endroit de la protection de la vie humaine et du développement durable. Un ministère des Transports à la mission détournée de sa nature sous la pression politique néolibérale a permis un comportement laxiste d’un opérateur de trains de marchandises, avec le résultat qu’on connait un peu chaque jour.
Tous ceux qui voyagent beaucoup peuvent témoigner qu’il n’existe aucun aéroport situé aussi nonchalamment au coeur d’une agglomération urbaine comme Montréal. On a permis cet excès comme on a laissé se transporter par train des tonnes de pétrole sans surveillance le long des artères principales d’un chapelet de municipalités.
On peut exiger qu’il y ait un conducteur dans le train (et un pilote dans l’avion!). Notre effort devrait aussi viser à s’assurer que Transports Canada demeure en phase avec son mandat, lequel se lit comme suit: servir l’intérêt public en favorisant un réseau de transport au Canada qui soit sûr et sécuritaire, efficace et respectueux de l’environnement.