CBC, le frère anglophone de Radio-Canada, a révélé ce week-end qu’une entente à l’amiable était intervenue entre la Nation Wolastoqey et une entreprise liée au géant Irving règlent une poursuite à l’amiable au Nouveau-Brunswick. D’autres communautés autochtones poursuivent toujours le gouvernement et des entreprises, surtout du secteur forestier.
Strescon, un fabricant de matériaux de béton basé à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, n’est plus poursuivi par la Nation Wolastoqey, cette dernière ayant conclu une entente hors-cour. L’entreprise fait partie de Ocean Capital, une filiale créée en 1955 par J. D. Irving.
La Nation wolastoqey réclamait d’être reconnue propriétaire de certaines terres. Elle soutenait que les traités de paix et d’amitié signés avec la Couronne britannique à la fin du 18e siècle n’incluaient pas de céder les bassins versants du fleuve Saint-Jean, que les Autochtones appelaient Wolastoq.
Les représentants de ces communautés disent qu’ils ne demandent pas l’expulsion des personnes qui habitent aujourd’hui les terres qu’ils revendiquent. Ils cherchent plutôt des ententes avec les grandes entreprises industrielles de la province qui tirent un profit de l’utilisation du territoire.
C’est ce qui vient de se produire avec Strescon qui a offert aux Autochtones de créer un programme de bourses d’études d’une valeur totale de 120 000 $ destiné aux Wolastoqey qui veulent apprendre un métier au New Brunswick Community College (NBCC).
« Nous avons sauté sur l’occasion, a déclaré en entrevue, vendredi, la cheffe de la communauté de Matawaskiye (Première Nation malécite du Madawaska), Patricia Bernard. C’est notre but de régler ces questions sans dépenser des millions de dollars en cour. »
La cheffe Patricia Bernard, tout sourire, à la sortie du Palais de justice de Fredericton. (Crédit photo : Radio-Canada / Michel Corriveau)
Strescon a approché la Nation Wolastoqey il y a un peu plus d’un an. Malgré sa longueur, le processus s’est fait sans heurts.
Pour John Irving, président-directeur général de Strescon: « La bourse était une occasion unique de contribuer à la fois à la croissance de la main-d’œuvre du Nouveau-Brunswick et à la réconciliation avec les communautés des Premières Nations de la province. »
« C’était très simple et facile, parce qu’ils ont réellement pris le temps de comprendre la portion réconciliation de notre démarche, l’importance de l’éducation et celle de redonner, non seulement aux Premières Nations, mais à toute la province », a dit la cheffe à CBC.
Les autochtones disent espérer que l’entente à l’amiable « serve d’exemple à d’autres entreprises, qu’elles fassent un pas dans notre direction et découvrent ce qu’on peut accomplir ensemble et avoir en commun ».
Cinq des six chefs des communautés wWlastoqey en 2020. De gauche à droite : Gabriel Atwin (Pilick), Patricia Bernard (Matawaskiye), Allan Polchies (Sitansisk), Shelley Sabattis (Welamukotuk), Ross Perley (Neqotkuk). (Crédit photo : CBC / Logan Perley)
L’été dernier, huit communautés mi’kmaw au Nouveau-Brunswick ont lancé une démarche similaire à celle de la Nation Wolastoqey afin de faire reconnaître leurs titres ancestraux.