Tendances fortes : plus de condos, moins de maisons individuelles

En bleu, la mise en chantier de maisons individuelles dans les régions d’au moins 10 000 habitants au Canada. En rouge, la mise en chantier d’immeubles à multilogements dans ces mêmes régions. (1990-2018)

Les fabricants de matériaux et leurs réseaux de marchands devront ajuster leurs inventaires en fonction de deux tendances qui se confirment en immobilier d’un bout à l’autre du pays, sans doute à l’échelle même du continent : de moins en moins de maisons unifamiliales de plain-pied sont en chantier alors que pullulent les unités de condos.

La construction de maisons individuelles unifamiliales est à un bas record au Canada, affirme l’économiste senior de la BMO, Robert Kavcic. Et pour ce qui est des condos, les choses ne pourraient pas être plus différentes, poursuit-il. L’APCHQ en vient à des conclusions similaires dans son énoncé des Prévisions économiques 2018-2019 pour le Québec.

La construction de maisons unifamiliales a atteint un creux inégalé depuis le milieu des années 1990, mais les immeubles multifamiliaux, comme les condos, a atteint un record, a indiqué la Banque de Montréal récemment dans une note à ses clients intitulée «Fini les maisons individuelles pour vous», clament les experts de la banque.

Ils estiment que la dernière fois que la construction d’immeubles multifamiliaux était aussi forte, c’était dans les années 1970. «La demande démographique est là… c’est que le genre d’unités qu’on reçoit ont l’air très différentes de celles des années 80, 90 et début 2000 – beaucoup plus petites, et beaucoup plus concentrées», a-t-il informé.

M. Kavcic estime que le déplacement du marché vers la construction de multilogements ne disparaîtra probablement pas.

«Alors vous avez deux facteurs: l’activité générale est probablement en train de ralentir un peu, et la construction des maisons individuelles se rétrécit comme part du marché en général», évalue-t-il. « Alors il n’y a probablement pas beaucoup de nouvelles constructions d’unifamiliales qui s’en viennent.»

Cette mode dans la construction résidentielle est «pas mal l’histoire de Toronto et Vancouver», avec Montréal et Ottawa «jusqu’à un certain point également», selon Kavcic.

«Lorsqu’on regarde les villes plus petites – comme Calgary, Edmonton ou Regina, qui n’ont pas le même genre de contraintes dans les règlements des autres marchés comme Toronto ou des contraintes géographiques comme ce qu’on a à Vancouver – ce genre de séparation dramatique commence à disparaître», juge-t-il.

L’APCHQ va dans le même sens

Dans ses Prévisions économiques 2018-2019, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation au Québec, l’APCHQ, estimait aussi que le marché de la maison unifamiliale allait poursuivre son déclin.

De 2010 à 2017, les maisons unifamiliales représentaient en moyenne 31 % des mises en chantier dans l’ensemble de la province. Toutefois, cette proportion est en diminution depuis quelques années, passant de 38 % en 2010 à 23 % en 2017.

Par ailleurs, la proportion du total des mises en chantier d’appartements au Québec n’a cessé d’augmenter, passant de 50 % à 67 % pour la même période. De plus, en réponse aux impératifs de la densification du développement résidentiel et à la concentration de l’activité dans les grandes villes du Québec, cette tendance devait se poursuivre en 2018 et 2019, estime l’APCHQ.

Ainsi, la répartition des mises en chantier continue de s’ajuster afin de répondre aux conditions de développement résidentiel.

L’APCHQ prévoit que la proportion des mises en chantier représentée par les maisons unifamiliales devrait poursuivre sa tendance à la baisse et se fixer à et à 20 % en 2019, tandis que la part des appartements devrait augmenter et s’établir à 71 % en 2019.

 

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