Tarifs américains : la contre-offensive de l’industrie de la construction s’organise

L’AQMAT, comme chacun de ses membres, est sur un pied de guerre en réaction aux menaces répétées de l’administration Trump sur le libre-échange commercial. Nos agendas sont bousculés. Aucune prévision économique ne tient plus la route. Le meilleur comme le pire peut survenir pour notre industrie puisque, bien que cette crise survienne au moment où les finances publiques sont dans un moins bon état que lors de la COVID, notre société est en manque crucial de logements.

D’abord, toutes les associations patronales de l’écosystème de la construction ont créé un front commun. À coups de réunions hebdomadaires, le président de l’AQMAT, Richard Darveau, se concerte avec ses homologues d’une vingtaine d’organismes et de corporations professionnelles représentant les entrepreneurs en construction, les développeurs immobiliers, les intervenants en travaux publics, les architectes, etc.

« Le premier ministre du Québec clame avec raison l’à-propos de lancer de grands chantiers pour contrer les manques à gagner qui pourraient être engendrés par l’imposition de tarifs des deux côtés de la frontière », rappelle M. Darveau. « Or, aux côtés des chantiers que M. Legault préconise pour Hydro-Québec, pour l’aérospatiale, pour les grandes alumineries, pour le marché des minéraux critiques et pour l’intelligence artificielle, il nous faut l’influencer pour qu’il priorise les mises en chantier d’appartements et de maisons », plaide le porte-parole de l’AQMAT.

Deux sondages en parallèle

L’AQMAT vient par ailleurs de lancer ce midi deux sondages afin de prendre le pouls de ses membres en réaction aux menaces de tarifs et aux représailles envisagées par le Canada et les provinces. On veut savoir comment vous appréhendez les prochains mois. Et ainsi, on parlera aux médias et on interviendra auprès des gouvernements avec plus de justesse.

Cliquez ici pour répondre aux 5 questions adressées aux marchands et à leurs bannières.

Cliquez ici pour répondre aux 5 questions adressées aux fabricants et aux distributeurs.

 

Les réponses seront dévoilées et commentées en primeur lors d’une pause-café virtuelle de 15 minutes en direct sur LinkedIn, le jeudi 20 février, de 10 h à 10 h 15. Cliquez ici pour vous inscrire (c’est gratuit).

 

 

 

Si l’on en croît le directeur général de l’APCHQ pour la région outaouaise, les matériaux de construction, plus précisément le bois d’œuvre, pourrait connaître une baisse de prix si les tarifs douaniers sont imposés officiellement par le président des États-Unis, Donald Trump. Nicolas Brisson soutient que les constructeurs américains seront plus pénalisés que leur contrepartie canadienne et que les consommateurs d’ici pourraient profiter de bons prix en raison d’un surplus d’inventaire.

Même les Américains sont contre les tarifs que leur président veut nous imposer

Nos collègues du média américain Hardlines Building Supply Dealer (HBS Dealer) viennent de dévoiler les résultats d’une consultation menée auprès des quincailliers des Etats-Unis.

Il ressort que seulement 28 % des 533 répondants souhaitent que leur gouvernement poursuive son approche agressive de tarifs envers leurs alliés canadiens.

Dans les commentaires des répondants, on lit tout et son contraire : des fans du protectionnisme lorsque les produits canadiens compétitionnent les leurs, des adeptes de la stratégie pour obtenir des concessions du Canada et du Mexique, des constructeurs de maisons bien au courant du besoin en bois d’œuvre canadien.

Vers des tours de 18 étages en bois ?

La Presse a appris que le gouvernement du Québec modifierait les normes de construction pour permettre un usage accru du bois, notamment dans le secteur industriel et dans les tours, qui pourraient atteindre éventuellement 18 étages, du moins 12 étages.

La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina se fait l’apôtre du changement et affirme être en discussion avec la Régie du bâtiment du Québec à ce sujet.

La Colombie-Britannique a déjà modifié son code de la construction en 2020 pour permettre une hauteur jusqu’à 12 étages.

Les détaillants à la recherche d’alternatives

Sans qu’un mot d’ordre n’ait été donné, pratiquement toutes les enseignes de quincaillerie sont à actualiser et à enrichir leurs listes de produits fabriqués au Canada ou ailleurs qu’aux États-Unis.

Les fournisseurs se sont fait demander plusieurs fois cette semaine et la semaine dernière de la part d’au moins cinq des groupements une déclinaison de leurs produits qui sont faits ici.

La démarche n’a cependant pas la même rigueur pour tous, certaines bannières n’exigeant pas comme critère le fameux 51 % qui est utilisé mondialement pour déterminer si un produit peut prétendre être fabriqué dans un pays.

L’AQMAT a même été informée que des fournisseurs réellement manufacturiers se font concurrencer par des importateurs dont l’entreprise figure au registre québécois.

Selon M. Darveau, le journalisme d’enquête va faire le travail de nettoyage qui s’impose afin d’identifier les auteurs de « Canadian Washing ».

Le PDG de Canadian Tire, Greg Hicks, a déclaré jeudi que le détaillant passe en revue ses produits et ses fournisseurs américains tout en évaluant des alternatives pour faire face aux pressions de coûts plus élevées que les tarifs pourraient engendrer pour ses activités et ses clients.

De grands changements pour « Bien fait ici »

L’AQMAT vient d’apprendre que le programme « Bien fait ici » qu’elle a participé à mettre au monde un peu avant la COVID va subir de grands changements qui vont propulser son logo.

Une annonce ne devrait pas tarder en début de semaine prochaine.

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