À 11 h ce matin, par visioconférence, s’est tenue la quatre-vingt-unième édition de l’Assemblée générale annuelle des membres, la première ayant eu lieu le 13 juin 1940. Trois rapports composaient le menu principal : gouvernance, audit des états financiers 2020, bilan des activités et redditions de comptes, auxquels s’est ajoutée l’élection de trois nouveaux administrateurs.
Cliquez ici pour visionner le déroulement de l’AGA. Durée : 70 minutes.
D’entrée de jeu, après l’ouverture de l’assemblée par Me Denis Godbout, administrateur à l’AQMAT et avocat au cabinet LJT, Dominique Bélanger, propriétaire de la Quincaillerie RONA C. Bélanger a exposé son rapport annuel sur la gouvernance en qualité de président du conseil d’administration de l’AQMAT
« Pour un organisme sans but lucratif comme l’AQMAT, gérer et se développer en contexte de pandémie n’est pas un défi plus facile que celui qu’on a à relever dans nos entreprises privées », a d’abord affirmé M. Bélanger. Voici de larges extraits de sa présentation :
« Du point de vue du conseil d’administration au nom duquel je m’adresse à vous aujourd’hui, votre association a réussi à bien manœuvrer en ne supprimant qu’un seul poste de travail et en allant chercher le maximum de subventions auxquelles elle avait droit en raison de la COVID-19, ce qui a permis à l’équipe d’assurer une vigie de vos intérêts comme membres, même de passer régulièrement à l’attaque pour nous défendre et nous promouvoir.
Le conseil d’administration a, pour sa part, veillé à ce que, malgré l’urgence que commandait la gestion de crise, aucune décision précipitée ne soit prise, la panique étant mauvaise conseillère.
J’aimerais d’ailleurs souligner le travail de contrôle et de conseil que nos deux comités, audit et gouvernance, ont exercés depuis douze mois.
Le comité d’audit, formé des administrateurs dont vous voyez les noms à l’écran, s’est assuré d’obtenir une gestion des risques financiers afin que les gestes commis au nom de l’AQMAT puissent ne pas nous abîmer durant la crise, même nous faire progresser, comme association et comme industrie.
Les autres administrateurs, impliqués sur le comité de gouvernance, dont on voit les noms et titres à l’écran, sont restés en état de veille afin de préserver notre réputation, notre image, et que la crise ne nous force pas à contrevenir à des principes d’équité et de transparence.
Ce qui m’amène à vous parler de quelques faits saillants de la trentaine d’heures que chacun de mes collègues et moi-même avons passé ensemble, par zoom, forcément, par le biais de sept réunions formelles, plusieurs échanges courriels et appels.
À la réunion du 23 juillet 2020, il nous a fallu complètement revoir le budget voté en janvier en raison de la survenue de la pandémie, laquelle forçait l’association à annuler certains de ses événements et à solliciter les gouvernements pour l’aider à traverser la crise.
À la réunion du 8 octobre 2020, on a mis la crise entre parenthèses pour réfléchir à nos outils technologiques et se rendre compte que la gestion du membership et des projets nécessitait une plateforme conçue pour ce genre d’activités et liée plus directement à notre système comptable. Il a donc été résolu d’autoriser un appel d’offres afin de doter l’AQMAT d’outils de gestion et de communication permettant d’améliorer les relations et les transactions avec les entreprises membres.
C’est à cette même réunion que les administrateurs ont demandé à la permanence de consigner sous forme de résolution l’impact des principaux dangers guettant l’organisme, la probabilité qu’ils surviennent et les moyens de mitigation à notre portée. Six variables ont été identifiées, on les voit à l’écran, avec des pistes de solution en cas de dérapage.
Principaux risques tributaires de la pandémie
– Dette cumulée de Bien fait ici à l’AQMAT
– Activités du Collège AQMAT
– Lutte contre le harcèlement au travail
– Tenue du Congrès des Décideurs
– Contrats publicitaires en cours
– Évolution du membership
Le 18 novembre 2020, les administrateurs ont résolu de rayer la dette cumulée de Bien fait ici de l’ordre de 112 000 $ afin de protéger cet organisme en démarrage, donc encore fragile.
La réunion du 21 janvier 2021 a permis aux administrateurs de jeter un regard neuf sur l’association avec le dépôt d’un tout nouveau budget, donc d’un programme d’activités réinventé en raison de la crise sanitaire. Les administrateurs apprenaient aussi au même moment que cette nouvelle année allait se construire sur des bases solides puisque l’exercice volatil de l’année 2020 se soldait avec soulagement par un surplus financier, comme les vérificateurs vous le confirmeront tout à l’heure.
Mais cette première réunion en 2021 allait s’avérer la plus stressante de toutes puisque notre président et chef de la direction venait d’être choisi pour piloter un autre organisme patronal.
Malgré leurs horaires surchargés, quatre administrateurs se sont démenés et dévoués pour trouver avec Richard Darveau un terrain d’entente apte à pouvoir continuer d’utiliser son expérience, ses talents et son réseau pendant plusieurs années.
Mieux encore, l’avenir de l’AQMAT étant en partie dépendant du succès qu’aura l’ambitieux programme Bien fait ici, le nouveau contrat de travail de sept ans, signé avec M. Darveau, prévoit qu’il doit partager son temps entre les deux organismes.
Autrement dit, les administrateurs ont reconnu l’apport de notre président et chef de la direction à toute l’industrie et lui font confiance pour relever le défi de développer en parallèle le programme “Bien fait ici” sans nuire aux intérêts de l’AQMAT.
Ce nouveau mariage a pour effet que depuis le 1er février de cette année, une opération de “empowerment” ou en français, de responsabilisation accrue de chaque employé est en cours. »
Motion de félicitations à quatre administrateurs sortants
Une motion de félicitations a été adressée aux quatre administrateurs suivants qui ont donné de leur temps bénévole comme administrateurs dans le seul but de servir l’intérêt de tous les membres :
- à Me Patricia Goulet, avocate au cabinet Morency, qui a également agi comme secrétaire du conseil ;
- à Stéphane Baril, propriétaire-marchand BMR dans l’arrondissement de Saint-Hubert à Longueuil, également trésorier du conseil ;
- à Michel Castonguay de la firme Match MG qui a donné quatre ans d’implication bénévole, dont la présidence du comité de gouvernance ;
- et à Paul Faulkner de la compagnie d’adhésifs Dural, vice-président du conseil, longtemps trésorier aussi, plus de six ans d’engagement au C.A. de l’AQMAT.
Ratification des décisions du CA et modifications aux règlements généraux
Dans la foulée du rapport du président du conseil, l’assemblée a ratifié la vingtaine de résolutions votées par le CA depuis un an. Elle a également entériné la douzaine de changements que le comité de gouvernance avait déposé au conseil d’administration plus tôt cette année en ce qui concerne les Règlements généraux de l’organisme.
États financiers audités
Les membres ont été heureux d’apprendre que l’année financière 2020 de leur association présente un solde positif, même très positif, avec un surplus de plus de 74 000 $. Une performance jugée digne de mention par les auditeurs externes, surtout considérant la pandémie qui a bousculé les sources habituelles de revenus pour l’AQMAT, soit le membership, les annonces publicitaires et les activités comme le golf.
Joël Minville, CPA et CA, associé au cabinet comptable RDL de Victoriaville, a insisté sur la qualité de l’actif net non affecté de l’AQMAT qui, à 382 030 $, surpasse de beaucoup les standards de prudence financière applicables aux OSBL en cas de crise majeure à affronter.
Le niveau de la trésorerie semble élevé (245 834 $) pour un organisme dont les recettes tournent autour de seulement 1,2 M $, mais c’est un effet Polaroïd de la photo prise le 31 décembre dernier qui n’est pas nécessairement représentative de l’argent qui dort généralement dans le compte de banque de l’AQMAT. La principale explication réside dans le fait que des revenus ont été encaissés à la fin de l’année pour des activités devant se dérouler en 2021.
À noter que l’AQMAT a bénéficié de 335 330 $ en subventions, généralement en provenance de mesures gouvernementales temporaires disponibles en temps de COVID-19. Si c’est dix fois plus que l’année précédente, il s’agit cependant de revenus qui ont financé des projets directement générés par la pandémie. Donc, puisque le fonctionnement régulier de l’association n’a pas été financé par ces apports extraordinaires, l’association n’aura pas à réduire ses activités normales lorsqu’elle en sera privée dans le futur.
L’assemblée a voté en faveur de la reconduite du mandat de vérification accordé à la firme RDL pour un quatrième exercice.
Bilan des activités et reddition de comptes
Prenant la parole à son tour, Richard Darveau, président et chef de la direction, a d’abord tenu à souhaiter la bienvenue à 40 entreprises qui se sont ajoutées au membership depuis un an, soit 36 marchands de toutes bannières et 14 fournisseurs de produits et services, a exposé l’année en dix faits saillants.
Puis M. Darveau a résumé en dix points la vie de l’association en pandémie depuis un le début de la crise sanitaire.
Sur le plan de l’information, la combinaison des trois médias de l’AQMAT, de son jugement, a été à la hauteur des attentes des membres en termes de rigueur et de pertinence. Le Catalogue annuel présentant les nouveautés, le magazine grand format imprimé chaque saison et l’infolettre publiée quotidiennement, voire deux fois par jour lors d’urgences, ont tenu les dirigeants de quincailleries et des usines alertes et bien renseignés.
L’AQMAT s’est aussi signalé par une présence, voire une omniprésence sur le web, comme le montre l’achalandage de ses médias sociaux.
Dans l’arène publique des médias, des représentations gouvernementales et des relations avec les autres organismes, le mot « essentiel » a volé la vedette et tenu occupé notre porte-parole.
L’autre expression-clé de cette pandémie aura été l’achat local. À ce titre, la progression du programme « Bien fait ici » a occupé les relations publiques de l’AQMAT et celles de ses partenaires.
L’axe formation de la raison d’être de l’association atteint des sommets de popularité depuis le début de la crise sanitaire, notamment par le truchement des webinaires et des certifications offertes par le Collège AQMAT.
En effet, le Collège a déjà franchi le cap des 500 employés de quincailleries certifiés alors que la série de webinaires pour apprendre à gérer en temps de crise a été vue 765 fois.
Quant au programme conçu pour sensibiliser les membres aux différentes formes de harcèlement en milieu de travail, M. Darveau a souligné que plus de 100 patrons et employés de quincailleries avaient à ce jour suivi les formations immersives en format web interactif ou en balado audio.
Enfin, le volet animation de l’AQMAT a été réinventé à cause de la crise sanitaire, à commencer par la présentation du gala en mode filmé, lequel a été visionné par 3600 spectateurs, ce qui correspond en gros à huit fois plus de monde que le gala habituellement présenté en salle.
Après sa présentation, une motion de félicitations a été adressée à l’endroit des employés de l’AQMAT pour avoir réussi à se réinventer depuis le début de la pandémie avec comme impact plus de membres et plus de cohésion entre eux et l’équipe de la permanence.
Le Congrès des Décideurs n’a pas été en reste. Moins courue, son édition virtuelle le 3 novembre dernier a cependant permis aux délégués de se prononcer sur une douzaine d’enjeux, autant de votes qui ont pu orienter la direction de l’AQMAT pour les dossiers à prioriser.
Le dixième et dernier fait digne de mention, selon le président et chef de la direction de l’AQMAT, réfère la solidarité regaillardie entre l’association et ses membres ainsi qu’entre les marchands, les bannières et les fournisseurs. « C’est comme si la distanciation nous avait rapprochés », aurait dit l’un d’eux.
En ce sens, le slogan « Affairés à vous épauler ! » semble tout indiqué pour accompagner les membres dans la poursuite de leur lutte contre la pandémie.
Comme on dit, le meilleur est parfois à venir. Ce sera le cas avec la présentation de la toute première édition d’une semaine thématique consacrée au secteur de la quincaillerie, du 31 mai au 6 juin 2021, mais déjà en préparation.
Trois niveaux de chantiers prioritaires
L’assemblée a pris connaissance de trois ordres de chantiers que priorise l’AQMAT dans le présent et pour les mois à venir.
Sur le plan administratif, se doter d’une réelle base de données pour les relations avec les membres, assurer la pérennité financière de l’AQMAT au-delà des subventions ponctuelles liées à la COVID-19 et progresser vers une responsabilisation des employé.e.s forment le premier trio des priorités à l’interne.
En coalition avec d’autres associations et parfois avec les gouvernements, deux sujets tiendront le haut du pavé :
- casser le duopole Visa et MasterCard sur les prix et conditions imposés unilatéralement aux marchands ;
- conférer un caractère public et officiel à l’accréditation « Bien fait ici ».
M. Darveau a terminé son rapport en exposant cinq chantiers propres à l’AQMAT et qui hantent ses heures et celles de son équipe :
- des outils concrets pour réduire la pénurie de main-d’œuvre dans nos quincailleries et usines membres ;
- l’approvisionnement préférentiel en bois pour l’écosystème québécois de la construction ;
- la mobilisation autour de la relocalisation au Québec de certaines industries de composants jugés névralgiques pour la sécurité de nos approvisionnements ;
- la réduction légale des heures et des jours d’ouverture ;
- l’immersion progressive des quincailleries dans l’économie circulaire.
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