L’offre d’appartements locatifs au Canada a augmenté, mais elle n’a pas suivi le rythme de la demande croissante. Par conséquent, les taux d’inoccupation ont touché des creux sans précédent, et les loyers ont atteint des sommets records. Cette situation a soulevé de grandes préoccupations au sujet de l’abordabilité des logements locatifs.
En gros :
- le total combiné des mises en chantier d’habitations dans les six plus grandes régions métropolitaines du Canada est resté stable en 2023;
- la construction d’appartements (destinés à la location et en copropriété) a bondi de 7 %, tandis que les mises en chantier de maisons individuelles ont diminué de 20 %;
- les tendances des mises en chantier d’habitations variaient selon la grande agglomération : à Toronto, Vancouver et Calgary, la construction d’appartements a atteint un sommet record, tandis qu’à Montréal, les mises en chantier d’appartements ont touché leur plus bas niveau en 8 ans.
La différence entre Montréal et les autres grandes villes résiderait dans la structure de l’habitation différente ici, à savoir qu’il y a ici moins de tours à logements, les multiplex de moins de quatre étages dominent le marché. Ces projets réagissent plus rapidement à l’augmentation des taux d’intérêt. On peut donc extrapoler et croire que lorsque les taux redescendront, les Montréalais réagiront encore vite.
On voit dans le Tableau 1 que le Québec est complètement largué par rapport au reste du pays.
Le nombre de mises en chantier d’habitations à Montréal, tous types confondus, a chuté de 37 % en 2023. Il s’est établi à 15 235, son niveau le plus bas en plus de 20 ans.
Le problème du nombre de chantiers à Montréal par rapport aux cinq autres centres urbains étudiés par la SCHL n’est pas d’hier : il s’étend sur dix ans.
Selon la SCHL, la durée des chantiers s’allonge. L’organisme parle de chantiers de 10 mois pour construire une unifamiliale et de 22 mois pour un immeuble à logements à l’échelle moyenne du pays. Raisons de cette situation déplorable : le manque d’ouvriers qualifiés de construction, la chaîne d’approvisionnement qui a ralenti par le contexte géopolitique compliqué et une résistance à l’introduction de nouvelles technologies pour améliorer la productivité et la communication inter-métiers.
Consolons-nous en constatant que les travailleurs québécois sont toutefois moins lents qu’ailleurs : une maison ici prend de 5 à 6 mois à être construire alors qu’un multilogements peut s’étaler sur une quinzaine de mois.
Une ombre se profile à l’horizon en ce qui concerne la croissance du nombre de logements pour faire face à une démographie grandissante : la retraite de toute une génération de baby boomers; on parle de départs représentant 25 % des travailleurs sur un horizon de 10 ans. Face à cela, l’expert de la SCHL croit que l’apport des immigrants ne suffira pas et qu’il faut tenter d’automatiser des tâches. Autrement, construire autrement.
Visionnez ici une entrevue vidéo avec un des économistes de la SCHL.
« C’est très important d’augmenter le taux de construction, les mises en chantier pour que l’écart auquel nous faisons face soit diminué. »– Aled ab Iorwerth, économiste en chef adjoint à la SCHL
Le rapport contient des indicateurs et des renseignements pour vous aider à comprendre les dernières tendances de l’offre de logements. Il comprend notamment des données sur la durée moyenne de construction, l’intensité d’aménagement (nombre de logements par immeuble) et la hauteur des immeubles. Il présente aussi une ventilation de la construction selon différents types de logements.
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