Réactions sur l’affaire des isolants extrudés et les normes environnementales

Le 19 avril, Le Devoir révélait que certains fabricants d’isolants en mousse plastique auraient bénéficié d’exemptions temporaires quant à la réglementation sur les agents gonflants. Les réactions ont été nombreuses.

Owens Corning, l’une des bénéficiaires des exemptions obtenues indirectement du ministère de l’Environnement des Changements climatiques du Canada, a tenu à indiquer à l’AQMAT ce matin que la société est en faveur d’une solution à l’échelle de l’industrie soutenant la réduction du PRP et a réalisé d’importants investissements dans l’innovation de produits pour développer l’isolant Foamular NGXMD de la prochaine génération à faible potentiel de réchauffement de la planète ainsi que des investissements parallèles pour convertir plusieurs usines pour la fabrication de cet isolant.

« Nous sommes prêts à desservir tout le marché canadien avec une variété de solutions de produits, y compris l’isolant Foamular NGXMD de la prochaine génération si la demande du marché l’exige », a affirmé Salvatore D. Ciarlo, Ing., directeur services technique et Codes, chez Owens Corning Canada.

Une rapide enquête nous permet de constater que les centres de rénovation sont nombreux à offrir aux clients tant des isolants extrudés qui satisfont les nouvelles normes que les anciennes générations. À la question candide : pourquoi? La réponse a été d’une évidence : « Les gens cherchent un prix. Les anciens produits sont moins chers. Alors on offre le choix aux consommateurs. »

Rappelons que l’AQMAT avait commenté la fuite dans les médias sur cette affaire de dérogations en écrivant que l’agence du gouvernement canadien qui a donné des permissions pour que des produits d’isolation ne satisfaisant pas les nouvelles normes de protection de l’environnement et de la santé humaine en vigueur depuis janvier 2021 puissent tout de même être proposés aux consommateurs aurait dû soit refuser de telles demandes, soit les accorder à tous les fabricants plutôt que seulement à ceux qui en ont fait la demande.

Richard Voyer a aussi réagi. Le vice-président exécutif et directeur de SOPREMA Canada a publié ceci : « La lecture de la situation de L’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction est très juste et l’interrogation de Monsieur Richard Darveau, tout à fait légitime ».

Jan Lembregts, président-directeur général de Norbec a écrit : « Chez Norbec, on a converti vers les HFO pour respecter la loi dans les délais prévus et on a fait des investissements en conséquence. On supporte 100 % les efforts environnementaux visés par la loi. »

L’un des dirigeants de fabrication d’isolants québécois qui a préféré garder l’anonymat invoque, un peu philosophiquement, l’État de droit, une notion voulant que chacun soit soumis au même droit, que ce soit l’individu ou bien la puissance publique. Notre interlocuteur est d’avis que l’injustice n’est pas loin quand on a des lois et des règles, mais que le gouvernement ne prend pas les moyens pour les appliquer ou qu’il les caviarde de trop d’exceptions.

À méditer…

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *