Le Québec encore à l’abri des surchauffes immobilières

Les dernières statistiques de la Société canadienne d’hypothèques et de logement confirment que Montréal et le Québec ne subissent pas, comme Victoria et Vancouver en Colombie-Britannique ou Hamilton et Toronto en Ontario, une accélération des prix de vente des maisons ni de surestimations de leur valeur marchande.

Montréal, tout comme Québec d’ailleurs, présentent donc un degré faible de vulnérabilité, cela pour un quatrième trimestre d’affilée.

Bien que le marché de la revente montréalais s’approche de plus en plus de la surchauffe étant donné le resserrement entre l’offre et la demande, il y a pour le moment peu de signes d’accélération de la croissance des prix.

Par ailleurs, le niveau du revenu personnel disponible, conjugué à l’accélération de la croissance démographique chez les jeunes adultes, indique que les prix des logements se sont maintenus à des niveaux correspondant aux facteurs fondamentaux.

Enfin, peu de signes de construction excessive sont présents sur le marché de l’habitation montréalais : le stock de copropriétés achevées et invendues continuait de diminuer, alors que le taux d’inoccupation des appartements locatifs connaissait son plus fort repli en plus de 15 ans.

Dans la grande région de Québec, les signes de construction excessive sont passés de modérés aux faibles par rapport au trimestre précédent puisque le stock de copropriétés achevées et invendues et le taux d’inoccupation des logements locatifs sont tous les deux en dessous de seuils de construction excessive.

Néanmoins, la surveillance est de mise en ce qui a trait au taux d’inoccupation des logements locatifs en raison du nombre important de logements locatifs traditionnels qui ont récemment été mis en chantier.

La situation d’ensemble pour le Canada est moins sereine.

En effet, cela fait maintenant deux ans que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) maintient au rouge son indice de vulnérabilité au Canada.

Prise tous les trois mois, cette mesure est établie en fonction des tendances en matière de prix, de logements disponibles et du rythme de mises en chantier comparés aux tendances historiques et aux facteurs fondamentaux, comme l’activité économique, le marché de l’emploi et la formation de nouveaux ménages. Dans son dernier rapport dévoilé mardi, l’agence fédérale continue ainsi à détecter des signes de surchauffe élevée en Colombie-Britannique, des signes élevés de surévaluation dans certaines régions ontariennes et un risque « modéré » est aussi observable dans les Prairies, notamment à Calgary, à Edmonton ou à Saskatoon.

Histoire de règles et de taux

Le resserrement par les gouvernements de leur encadrement du marché de l’habitation et le relèvement des taux d’intérêt devraient ralentir un peu, sans vraiment affaiblir le marché canadien cette année et au début de l’année prochaine, a prédit la Banque TD dans une analyse dévoilée mardi.

Cités par Le Devoir, les économistes Michael Dolega et Rishi Sondhi évoquent notamment l’entrée en vigueur, au début de l’année, de l’obligation pour les institutions financières de tester la capacité de leurs clients de résister à une hausse des taux d’intérêt avant de leur accorder une hypothèque. Ils rappellent aussi que la Banque du Canada a déjà relevé son taux directeur de 0,75 point depuis six mois, et qu’il devrait en faire encore au moins autant d’ici la fin de 2019.

Ce nouveau contexte devrait surtout peser sur les marchés en surchauffe de l’Ontario et de la Colombie-Britannique, pense la TD, surtout que les autorités locales y ont resserré aussi leurs règles contre les spéculateurs étrangers.

L’histoire devrait être différente au Québec. « L’une des plus belles surprises sur le marché de l’habitation a été le Québec, estime la TD. Un marché du travail en santé et une confiance grandissante soutiennent une solide demande de logements, un marché de la revente qui se resserre et une hausse des prix. »

Dans ce contexte, le Québec devrait continuer de profiter d’un marché de l’habitation aux « performances relativement saines » et supérieures au reste du Canada.

 

 

 

 

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