Déjà un triste anniversaire, le 11 septembre a rallumé les passions avec l’intention d’un pasteur américain de brûler des exemplaires du Coran. Cela alors que les musulmans célébraient la rupture du ramadan, leur jeûne.
La violence qui engendre la violence serait donc un proverbe fondé. Échafaudé en fait sur de l’information nivelée au plus bas et véhiculée grossièrement des deux côtés. Les musulmans deviennent ainsi tous des terroristes, les Américains, eux, des esprits obtus. Des extrêmes dépeints unidimensionnellement.
Extrapolons sur le thème de la provocation pour verser dans la discrimination, cette fois, positive.
L’AQMAT vient d’embaucher une musulmane. Par conviction, elle porte le voile. En faveur de l’ouverture culturelle, notre organisation veut s’inscrire dans le mouvement contraire à celui de l’intolérance, dominé par une culture de la peur.
Et si l’ignorance et le manque de dialogue étaient plus menaçants pour notre sécurité et notre prospérité que notre emprisonnement dans des clichés?…
Le parcours de Bouchra − qui a choisi le Québec il y a deux mois − est miné d’avance. Elle sentira la résistance, la sienne comme celle de toute la société. L’échec en tout cas est inexorablement évité parce que, quoi qu’il arrive de sa présence à l’Association, l’essai en soi, de part et d’autre, réduit déjà le fossé entre ce qu’elle transporte comme valeurs et les nôtres.