Le marché de la construction se fait plus exigeant en matière de prix, de délai et de souci environnemental, forçant les fournisseurs à plus de productivité, d’inventaire et de responsabilisation quant au cycle de vie des produits. La direction de Polyform l’a bien compris. L’agrandissement de son usine de matériaux d’isolation à Granby est entamé; à compter de l’été prochain, elle passera de 100 000 pi ca à 200 000 pi ca.
« Il nous fallait une plus grande capacité pour mieux servir notamment le marché de l’isolation »,
explique Éric Béliveau, vice-président des ventes, également actionnaire dans l’entreprise familiale.
Dans un entretien avec l’AQMAT, l’entreprise explique le triple défi qu’elle entend affronter grâce à l’investissement de plusieurs millions qui s’amorce.
D’abord, la question du prix. Pour faire face à la concurrence, Polyform s’attaque à sa productivité. L’automatisation de certaines phases de fabrication et l’amélioration de la machinerie devraient contribuer à faire réduire les coûts dont la clientèle pourra profiter.
L’inventaire est aussi devenu un enjeu, les clients se montrant plus impatients qu’avant, d’où l’à-propos d’augmenter la capacité de stockage.
« Avec moins de clients découlant de la consolidation du marché, un manufacturier qui améliore sa productivité et sa capacité de production franchit de grands pas dans la bonne direction », est d’avis Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT.
Enfin, l’incontournable obligation de produire plus vert. « La voix de l’environnement va se faire entendre de plus en plus fort », croit M. Béliveau, alors, aussi bien devancer les attentes des consommateurs en affichant des méthodes exemplaires en la matière ».
Responsable marketing et communication pour l’entreprise, Philip Beauchesne renchérit : « On sent que ce qu’on appelle la post-consommation va se discipliner. Les gens voudront jeter de moins en moins dans l’avenir. Or, ça tombe pile, car Polyform est aux premières loges pour les accompagner dans ce changement de comportement ».
En effet, l’entreprise, née en 1963 sous une génération précédente récupère les rebuts de plusieurs clients et même de ses compétiteurs. Par sa filiale Polyvert, elle recycle annuellement plus de six millions de kilos par année de polystyrène expansé (panneaux d’isolation, emballages, etc.), de polypropylène expansé (produits de flottaison, pare-chocs, intérieurs de glacières, casques de protection pour sportifs, etc.) et de polyéthylène expansé (vestes de sauvetage, tapis de jeu, sièges de véhicules, etc.).
Maintenant que la cession à une grande société américaine de la division Nudura, survenue il y a un an, est bel et bien consommée, laquelle était spécialisée dans les coffrages isolés pour béton, le plan stratégique de l’entreprise de Granby peut être 100 % focalisé sur le développement de Polyform en tant que manufacturier de produits de plastique cellulaire expansé pour l’habitation, mais également pour d’autres secteurs comme ceux de l’emballage, des articles sportifs et de l’industrie automobile.