Plus de vols à l’étalage et plus de recels de marchandises sur l’Internet

Après les Fêtes viennent les nombreux retours de marchandise. Mais aussi les reventes de produits neufs sur des « marketplaces » virtuels où, hélas, on retrouve de plus en plus de marchandise volée dans nos quincailleries. Richard Darveau, président de l’AQMAT, est ici a accordé quelques entrevues sur le sujet, dont celle-ci avec l’animateur Philippe Cantin sur les ondes de la radio FM98.

Pour écouter dans son intégralité l’entrevue d’une dizaine de minutes, on clique ici.

On y raconte que le vol à l’étalage a des répercussions à plusieurs niveaux chez les quincaillers, même sur le personnel, selon M. Darveau : « Un employé qui voit un faible souci de la sécurité pourrait tenter d’être de mèche avec des clients malhonnêtes. »

Le président de l’AQMAT souligne aussi les pertes financières que ces vols impliquent pour les propriétaires de ces commerces, qui se privent non seulement du profit qu’ils auraient fait avec la vente, mais également du coût de l’article qu’ils se sont procuré au départ. L’exemple qu’il donne est éloquent et devrait convaincre les membres de l’association de prendre au sérieux chaque vol autant qu’ils font attention à chaque accident de travail.

« Si un quincaillier achète un produit 100 $ dans le but de le revendre 120 $, on est porté à croire que le manque à gagner est de seulement 20 $. En fait, ce marchand devra vendre six autres produits semblables pour couvrir sa première perte de 100 $ et enfin gagner un premier 20 $ de profit. »

– Richard Darveau, président de l’AQMAT apôtre de la prévention des vols et des fraudes

Les raisons derrière le phénomène

Selon Richard Darveau, la pénurie de main-d’œuvre n’est pas étrangère au phénomène en hausse. Les employeurs ont effectivement été forcés de « baisser la garde par rapport aux critères » des années précédentes. « Il n’y a pas assez de candidats, alors tu engages le premier venu sans toujours vérifier sa probité », soutient le président de l’AQMAT.

Son plaidoyer envers une réduction des heures légales d’ouverture des commerces est également ramené dans la discussion. Il rappelle que si tous les commerces rétrécissaient leur horaire aux mêmes heures et aux mêmes jours, il y aurait un bassin plus grand d’employés disponibles et un meilleur ratio employés/clients sur le plancher de vente.

Encadrement des « marketplaces » virtuels

L’amplification des vols, selon M. Darveau, serait attribuable aux plateformes virtuelles de revente telles Markeplace de Facebook, Kijiji et bien d’autres où les voleurs exposent sans scrupules de la marchandise fraîchement sortie des magasins, la présentant comme des cadeaux non utilisés.

Il est facile pour le consommateur de ne pas devenir complice de ces malfaiteurs en exigeant une facture comme preuve d’achat.

L’AQMAT est d’avis que l’Office de protection du consommateur devrait inspecter ces réseaux de revente et imaginer des pièges pour inquiéter les utilisateurs malfaisants.

Démocratisation des étiquettes traçables

Une autre dimension du problème qui a été soulevée par M. Darveau refère aux limites du code-barres traditionnel, système qui se borne à identifier les gammes de produits plutôt que les produits eux-mêmes.

Il existe la radio-fréquence applicable à des étiquettes et rendant les produits traçables, ce qui permettrait aux policiers d’épingler les voleurs dans leur voiture ou chez eux avec la marchandise volée en magasin. Mais ces étiquettes coûtent encore trop cher, leur coût doit être revu à la baisse. Et leur utilisation forcerait une révision profonde de tout l’inventaire et de la technologie POS afférente, ce qui représente un énorme chantier en perspective…

Le premier magazine de l’AQMAT abordera en long et en large cette question de l’Internet de l’objet et son impact sur la prévention des vols, donc aussi du recel.

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