Les notions d’économie circulaire et d’adaptation aux changements climatiques devraient être prises en compte dans l’évaluation environnementale des bâtiments exigée par la loi. C’est ce qu’ont signifié le Centre d’études et de recherches intersectorielles en économie circulaire (CERIEC) et l’Institut AdapT à la consultation menée sur le projet de loi 41 concernant la performance environnementale des bâtiments.
Le projet de loi envisage la performance environnementale principalement pendant la phase d’utilisation, en fonction des mesures d’efficacité énergétique mises en place. La notion de performance environnementale devrait être élargie à l’ensemble du cycle de vie des bâtiments, selon le CERIEC, l’Institut AdapT, de même que d’autres organisations ayant présenté leurs recommandations au gouvernement, comme l’Ordre des ingénieurs du Québec et Bâtiment durable Québec.
L’économie circulaire, en réduisant la consommation de ressources, en prolongeant la durée de vie des infrastructures et en favorisant la réutilisation des matériaux, offre une réponse concrète aux enjeux actuels. En contexte de double crise du climat et du logement, elle représente à la fois une opportunité économique et une façon de minimiser la pression sur nos écosystèmes naturels.
«Une approche globale et circulaire ainsi qu’un calcul de performance environnementale exhaustive des bâtiments sont essentiels pour réellement réduire l’empreinte environnementale du secteur de la construction. C’est aussi ainsi qu’on peut développer de nouveaux réflexes, la vision et le mode de pensée systémiques dont nous avons cruellement besoin pour résoudre le lot de défis complexes auxquels nous faisons face.», indique Hortense Montoux, chargée de projet pour le Laboratoire d’accélération en économie circulaire du secteur de la construction du CERIEC.
C’est l’ensemble des décisions, dès la conception des ouvrages, qui détermine si un bâtiment est durable, circulaire et résilient ou au contraire jetable, intensif en consommation de matières vierges et non adapté aux réalités climatiques actuelles et futures. Ces décisions doivent prendre en compte, entre autres, les approches de conception et les modes de construction, les matériaux, leur provenance et les modes de transport pour les acheminer.
Les programmes de certification LEED et la norme Bâtiment Carbone Zéro (BCZ) récompensent déjà les projets qui prennent en compte ces différents éléments. Au-delà de ces programmes volontaires, il est souhaitable que les gouvernements emboîtent le pas et intègrent pareillement des mesures de performances environnementales ambitieuses, plus cohérentes avec les objectifs climatiques qu’ils se fixent.
Environnement bâti: une priorité pour améliorer la circularité du Québec
Le dernier rapport sur l’indice de circularité global (Circularity Gap Report) ciblait l’environnement bâti comme l’un des secteurs prioritaires à considérer par les décideurs pour diminuer l’extraction de ressources.
Pour que le gouvernement chemine vers son objectif d’accélérer la décarbonation du secteur des bâtiments, responsable de plus de 9 % des émissions de GES du Québec, il devra sérieusement favoriser les stratégies d’économie circulaire et d’adaptation aux changements climatiques.
Consultez le mémoire conjoint du CERIEC et de l’Institut AdapT.