Partager une vision commune pour réussIr le transfert de l’entreprise

La réussite d’un transfert d’entreprise repose sur l’établissement d’une vision commune par le cédant et le ou les repreneurs, afin que tous travaillent dans la même direction.

Consultez la chronique RELÈVE du prochain numéro du Magazine AQMAT en primeur pour en savoir plus à ce sujet.

Une présentation de Alain Tremblay, Associé et intégrateur en transfert d’entreprise, Raymond Chabot Grant Thornton.

Partager une vision commune pour réussir le transfert de l’entreprise

La réussite d’un transfert d’entreprise repose sur l’établissement d’une vision commune par le cédant et le ou les repreneurs, afin que tous travaillent dans la même direction.

Au contraire d’une simple vente d’entreprise, où l’ancien propriétaire se retire immédiatement, le cédant qui transfère son entreprise continuera d’être impliqué pendant un certain nombre d’années (de deux à huit ans, en règle générale) dans les activités et fera équipe avec le repreneur.

C’est dire à quel point l’aspect humain joue un rôle déterminant dans le processus de transfert, car les deux parties doivent concilier leurs visions. Que vous soyez cédant ou repreneur, vous devrez sans doute mettre de l’eau dans votre vin.

Bien communiquer

La clé du succès est d’établir une solide communication. Vous devez faire preuve d’écoute et de respect, chercher à comprendre la position de votre nouveau partenaire et être sensible à ses préoccupations.

Cette ouverture d’esprit est particulièrement importante lorsque le cédant et le repreneur appartiennent à des générations différentes, comme c’est souvent le cas. Prenons l’exemple d’un entrepreneur de 65 ans qui a toujours eu l’habitude de travailler plus de 10 heures par jour dans les bureaux de l’entreprise. Il aura possiblement de la difficulté à accepter que le jeune de la génération X ou Y, à qui il s’apprête à laisser les rênes, quitte le bureau assez tôt pour aller chercher les enfants à la garderie. Pourtant, dès les enfants au lit, le jeune repreneur se rebranchera à distance sur le serveur de l’entreprise et travaillera jusqu’à tard dans la soirée…

La bonne harmonie est donc souvent une question de perceptions : seul un dialogue franc permet d’éviter les malentendus.

L’union parfaite

Pour que l’union fonctionne, cédant et repreneur doivent partager les mêmes valeurs fondamentales et doivent être faits pour s’entendre. Sinon, ils se trouveront rapidement en situation conflictuelle.

Le mieux est de faire appel à des conseillers spécialisés en transfert d’entreprise qui proposeront une approche structurée. Au départ, les conseillers rencontreront séparément le cédant et le repreneur potentiel pour déterminer avec eux quelles sont leurs valeurs, et de quelle façon ils envisagent idéalement le processus de transfert, tant sur le plan humain que financier. Comment perçoivent-ils les rôles et responsabilités de chacun? Sur combien d’années prévoient-ils réaliser le transfert? Quelle direction veulent-ils donner à l’entreprise? Prévoient-ils des investissements importants? Voilà autant de questions qui permettront de constater, lors de ces rencontres, si l’approche et les visions des deux parties sont conciliables.

Ces rencontres aident aussi à s’assurer que le repreneur potentiel comprend bien la culture de l’entreprise, ainsi que les défis et les sacrifices qu’implique le fait d’être entrepreneur. Par exemple, dans les moments difficiles, il doit être disposé à renoncer momentanément à son salaire. Parfois, après discussion, un repreneur potentiel peut reconnaître que l’aventure entrepreneuriale n’est pas pour lui

Dans le cas d’un transfert familial, il est souvent difficile pour les parents et les enfants de parler franchement de leurs désirs et de leurs préoccupations. Les rencontres individuelles avec le conseiller, portes closes, sont donc très utiles pour mettre les choses au clair et éviter tout conflit. Il pourrait même en ressortir que tel enfant, plutôt que tel autre ciblé par les parents, est le plus apte à assumer le leadership.

Maintenir l’harmonie

Une fois qu’ils ont établi que le cédant et le repreneur sont sur la même longueur d’onde, les conseillers agiront comme coachs, formateurs et conciliateurs. Ils contribueront à élaborer un calendrier de travail et des stratégies pour arrimer la vision de tous.

Imaginons qu’un cédant veut tout contrôler ou a un style de gestion très différent du repreneur. Le conseiller pourrait alors proposer une structure organisationnelle qui permette à chacun de participer pleinement aux activités de l’entreprise et de travailler en harmonie.

La recette consiste à établir des mécanismes de communication pour que les parties puissent discuter ouvertement de certains problèmes et convenir de solutions et de stratégies. Il peut s’agir d’un conseil de famille, d’un comité de gestion ou de direction, ou d’un comité consultatif sur lequel siégeront des personnes de l’externe. Celles-ci apporteront un regard neuf et neutre sur une situation et aideront à concilier les points de vue.

Enfin, comme repreneur, il est important de vous engager financièrement dans l’entreprise dès le départ pour garantir une bonne harmonie lors du transfert. Ce partage du risque financier est l’une des clés pour que vous vous sentiez vraiment partenaire du cédant et que vous vous entendiez sur une vision commune du développement de l’entreprise.

Si vous planifiez un transfert d’entreprise, les experts de Raymond Chabot Grant Thornton de votre région peuvent vous accompagner. Communiquez avec eux dès maintenant!

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Ne tenez rien pour acquis

Vous avez travaillé fort toute votre vie à bâtir votre entreprise et l’heure de la retraite approche. La relève? Pas de problème, votre fille travaille depuis quelques années dans l’entreprise familiale. Il ne fait aucun doute qu’elle vous succédera, en poursuivant votre œuvre. Sauf que… peut-être ne partage-t-elle pas la même vision que vous quant à l’avenir de l’entreprise. Ou peut-être ne veut-elle pas devenir entrepreneure!

Nous avons vu récemment une situation semblable. Lorsque nous avons rencontré l’enfant appelé à succéder à son père, il nous a mentionné que cela ne lui tentait pas. Il ne se sentait ni l’intérêt ni les capacités de le faire, mais n’osait pas le dire à son père. Imaginez : il aurait pris la relève de son père uniquement pour lui faire plaisir. Dans un tel cas, mieux vaut vendre son entreprise à un inconnu et laisser un héritage à son enfant.

Cet exemple illustre l’importance de ne rien tenir pour acquis et de bien communiquer lorsqu’on envisage un transfert d’entreprise.

 

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