De prime abord, l’annonce d’une machine intégrant tout, Investissement Québec et CLD, a des odeurs de centralisation et de structurite. Peut-être vaut-il la peine de regarder de plus près le projet de Banque de développement économique du Québec, une promesse électorale du gouvernement, pour en voir les vertus.
La mission officielle est assez gonflée: soutenir le développement économique du Québec et de ses régions par la création, la croissance, la rétention et l’implantation d’entreprises sur tout le territoire québécois.
Ca sonne faux. On n’attend plus de l’État qu’il crée des entreprises. Ni qu’il soit là pour qu’elle croissent.
La naissance d’une entreprise et son développement sont strictement l’apanage d’un entrepreneur ou d’un groupe d’entrepreneurs. L’entité de papier prendra ses ailes ou non grâce à la synergie créée entre les propriétaires, leurs employés, leurs fournisseurs et l’adéquation du produit ou service offert aux clients ciblés. Bref, l’offre et la demande à leur plus simple expression s’exerce, nonobstant toute volonté politique ou son contraire.
Je suis allé plus profondément dans la décortication du projet de loi créant ladite Banque pour lire que sa mise en place vise à faciliter la vie des entrepreneurs québécois et donnera, notamment, plus de pouvoir économique aux régions.
Oh! Voilà deux cordes sensibles bien touchées.
Nos membres, comme tout dirigeant d’entreprise, en ont ras le pompon de parcourir tels des combattants les chemins menant à des formulaires étapistes qui trop souvent débouchent sur des soutiens financiers qui ne font pas le poids avec la lourdeur ou le nombre de démarches babyloniennes à franchir pour en bénéficier. Comme on dit, l’éléphant accouche souvent de petites souris.
L’idée – qui tient presque du fantasme – d’accorder du pouvoir aux régions ne peut que plaire aussi. Hors de la métropole ou de la capitale, pas facile pour une PME et pour les édiles régionaux d’être pris au sérieux.
On va donc donner la chance au coureur. Bien que je sois effrayé à la seule lecture de l’organigramme de la bête dotée de trois filiales, de 18 directions régionales, d’un fonds à part, d’une vice-présidence économie sociale aussi à part, d’une autre entité affiliée pour veiller au démarrage d’entreprises, et d’un dernier appendice isolant les entreprises liées aux ressources naturelles.
Je suis déjà essoufflé. Avons-nous vraiment avancé vers la simplicité et l’efficience? Nos cousins français se méfient de ces méga structures qu’ils affublent du sobriquet d’usines à gaz.
Gardons l’espoir que le gouvernement saura implanter un véritable guichet unique, utile aux PME comme aux grandes entreprises.