Moi qui suis de nature cartésienne, j’avoue avoir commencé à douter. Les faits s’imposaient, les preuves s’accumulaient, contre moi. Je portais la guigne. J’entendais déjà le verdict cinglant : « Sais-tu que depuis que Darveau est en poste, il fait laid en s’il vous plait aux tournois de golf? »
En effet.
En plein début d’été 2008, il fait beau et chaud tout le temps, sauf ce 10 juin : le ciel s’abat sur le club de golf de Sainte-Madeleine et déferle sur nos têtes et nos autos des grêlons plus gros que des balles de golf. La plupart des golfeurs ne jouent que sept ou huit trous.
Fin d’été 2008, 14 septembre, veille de l’édition de Québec, mes collaboratrices et moi cherchons les adresses de courriel et les numéros de téléphone de tous les inscrits pour leur annoncer qu’on doit annuler l’événement du lendemain. La pluie donne au terrain du Club de golf Lorette les allures des Everglades et le vent à 45˚ est prêt à écorner le taureau que je suis. À défaut d’avoir en mains toutes leurs coordonnées, on en est quitte pour tenir l’activité malgré tout. Le froid empêche les participants de trop maugréer, ils sont trop gelés, les énergies sont gardées pour le réseautage. On s’abreuve aussi d’espoir : 2009 ne peut être pire.
Or, 2009 a commencé pire. Le 15 juin de cette année, par un froid digne de novembre et des pluies londoniennes, nos plus braves terminent neuf trous piteusement, sauf quelques durs à mouiller qui complètent le parcours. Même l’espoir s’est noyé ce jour-là, cédant la place à la fatalité : désormais, les golfs de l’AQMAT, c’est mauvais pour le jeu, mais bon pour les affaires, la bière aux tables de huit remplaçant les conseils techniques en quatuors.
Heureusement, en dépit de cet été 2009 meurtrier sur le plan météo et malgré que notre édition de Québec ne se soit jamais tenue aussi tard qu’un 21 septembre, on a eu droit, lundi dernier, à un jour béni entre tous. Vingt-trois degrés gorgés de soleil, sur Québec-la-froide en plus, miracle impensable et inespéré.
Radieux je suis maintenant. Nostradamus peut aller se rhabiller.