Nos membres demandent l’abolissement des barrières interprovinciales et l’intensification des pressions diplomatiques pour contrer les attaques américaines

Dans ce deuxième coup de sonde depuis Trump 2.0, après avoir demandé aux membres en février ce qu’ils appréhendaient comme impacts et attendaient de l’AQMAT, on a voulu savoir ce dont nos entreprises auraient besoin comme aide de la part des gouvernements.

Cinq questions ont été posées au cours de la semaine dernière, avec trois choix de réponses pour chacune. Merci aux 57 dirigeants qui ont pris le temps de compléter le sondage, nous permettant ainsi de prioriser nos prises de parole et nos interventions auprès des autorités.


En tête des votes, presque sur un pied d’égalité, figurent la révision des barrières commerciales interprovinciales (74 %) et l’intensification des discussions diplomatiques aux fins d’éliminer, du moins de réduire, les surtarifs américains et leur contrepartie canadienne (72 %). Respectivement, ces choix ont pris la première place des questions portant sur la diversification des marchés et les recours commerciaux, ralliant chacune plus de sept répondants sur dix.

« C’est donc dire, analyse Richard Darveau, président de l’AQMAT, que l’exploration de tiers marchés, la recherche d’alliances stratégiques avec des entreprises américaines ou encore des recours de nature juridique forçant l’administration Trump à revoir ses positions sont vues par nos membres comme beaucoup moins porteuses, dans l’immédiat, que la facilitation des échanges de marchandises sur le marché domestique. »

Respectueux de la position des membres, M. Darveau considère tout de même qu’à long terme, « il est sage de diversifier les marchés où vendre et acheter nos produits finis et leurs composants. Partant, il est du devoir de l’AQMAT « d’éveiller la curiosité des fabricants et des groupements d’achats sur les attraits de l’Europe, de l’Amérique latine et d’ailleurs ».


Logiquement, à la question portant spécifiquement sur les moyens de stimuler la production locale de biens, les répondants sont nombreux (47 %) à appuyer l’idée d’une campagne nationale promouvant les produits accrédités « Bien fait ici » et son logo, bien que les deux autres actions proposées retiennent aussi leur intérêt : subventionner les consommateurs qui achètent des produits locaux (30 %) et imposer des minimums de contenu canadien dans les appels d’offres publics (23 %).


Les répondants apprécient par ailleurs l’idée d’offrir un crédit d’impôt aux entreprises (51 %), voire des subventions (40 %) à celles touchées par la guerre des tarifs pour soulager temporairement leur trésorerie alors que l’option de prêts à taux préférentiels est définitivement moins appréciée (9 %).


L’innovation et l’adaptation étaient le thème d’une autre question à laquelle les répondants ont opté pour un soutien à la modernisation (automatisation, amélioration des processus, etc.) à hauteur de 47 %. Le reste des votes a été partagé entre des subventions à la R&D et de l’aide pour relocaliser des productions ici, du moins dénicher des sous-traitants plus près.

 

M. Darveau note par ailleurs que depuis la diffusion du sondage, « une pression venant aussi de la puissante Chine commence à souffler sur la nuque du Canada. D’où une nouvelle raison d’augmenter nos affaires domestiques tout en réduisant notre dépendance par rapport à des pays en particulier ».

Beaucoup de matière à réflexion et à débattre avec le président de l’AQMAT lors de la deuxième Pause-café de l’année, le jeudi 20 mars, de 10 h à 10 h 20.

       

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