En Norvège, les manufacturiers au cœur des chantiers de construction numérisés

L’organisme BIM Québec avait invité ce matin l’équivalent de l’AQMAT en Norvège pour exposer le parcours avancé en matière de construction modélisée de bâtiments dans ce pays nordique à l’économie semblable au Québec. 

« Commander tous les matériaux nécessaires en quantité et en qualité prend 30 minutes au lieu de plusieurs jours. » C’est en ces termes que Oyvind Skarkholt a conclu sa présentation sur les avantages du BIM (pour building information modeling) par rapport au mode conventionnel de construction sur site.

En Norvège, de plus en plus, les caractéristiques d’un produit sont uniques: une codification unique tout au long de la chaîne de valeurs et aucune réduction de prix possible: chaque matériau est offert au marché à un seul prix et la fiche technique est partagée par tous, de l’architecte au consommateur.

Le BIM ne se limite pas à l’acte de construire, il concerne l’ensemble du cycle de vie d’un ouvrage, jusqu’à sa démolition ou, espérons-le, sa réutilisation ou la valorisation des matériaux en fin de vie. Le BIM se définit comme un fichier numérique comprenant toute l’information technique nécessaire à la conception, l’entretien, les éventuelles réparations et modifications, etc.

Autrement dit, le fichier n’est pas un simple catalogue; il met en relation les objets et leurs propriétés avec tous les acteurs d’un même projet.

Partenaire de l’événement, l’AQMAT y était représentée ce matin par son président. Verdict de Richard Darveau : « Fort instructif de constater le rôle clé que jouent nos homologues en Norvège dans l’appropriation graduelle des technologies numériques dans l’industrie  de la construction. Cela m’inspire alors que s’amorce notre réflexion devant mener à un nouveau plan stratégique pour l’AQMAT d’ici notre  80e anniversaire, le 6 juin 2020 ».

Pourquoi se tourner vers le BIM?

Le gouvernement du Québec estime à plus de 17 milliards $ les pertes financières tributaires de l’inefficacité des constructions de bâtiments et d’infrastructures de manière traditionnelle.

Du point de vue d’un constructeur résidentiel, les gains financiers approchent les 30 %, le respect des échéanciers attendus par les consommateurs a aussi une grande valeur ainsi que la satisfaction des employés, comme le montre la diapositive ci-dessous.

L’avènement du BIM dans la construction crée un partage transparent et équitable de l’information sur les produits, ce qui rapporte à tout le monde, ont soutenu en chœur le trio d’intervenants norvégiens.

 

« On voit ici un exemple de fiche de produit universalisé à laquelle tous les donneurs d’ouvrage en Norvège peuvent accéder », comme l’a expliqué Espen Schulze de la firme Cobuilder Intl.

Lars Einar Holden est venu parler au nom du constructeur de maisons Norgehus qui utilise BIM pour ses capacités de maquettes dynamiques en 3D, mais surtout pour standardiser l’approvisionnement en matériaux. «Le défi consiste à inciter tous les corps de métier et tous les fabricants à incorporer le format IFC pour partager leurs données techniques », a-t-il avoué.

En 1931, l’Empire State Building a été érigé en 410 jours à raison d’un étage par jour. En 2014, la construction du One World Trade Center a nécessité sept ans au rythme d’un étage par mois. Comme l’a dit en souriant un conférencier, c’était avant les normes SST et les syndicats.

La même conférence est présentée demain, mercredi 1er mai, à Québec. Pour information et inscription, cliquez ICI.

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