Non au jequiriti, mais oui à tout le reste!

«C’est se tirer dans le pied, lance Benoît Fournier, gérant de la Quincaillerie Lacolle, située dans la municipalité du même nom, à moins de 10 kilomètres de la frontière américaine. Les gens vont déjà faire le plein aux États-Unis parce que ça coûte beaucoup moins cher, ils achètent leur épicerie de l’autre côté, alors s’ils ont encore le droit d’en acheter plus, ils vont en acheter plus.»

Un de nos membres n’a pas mis sa langue dans sa poche pour commenter au journal La Presse l’impact appréhendé de la hausse de 300 % de l’exemption de taxes sur les articles achetés par des Canadiens aux États-Unis.

La mesure a été dévoilée dans le dernier budget fédéral, le 29 mars. À compter du 1er juin, les Canadiens ayant séjourné au moins 24 heures à l’étranger seront exemptés de taxes si leurs achats ne dépassent pas 200$, au lieu de seulement 50 $. Pour un séjour de 48 heures et plus, le plafond d’imposition passera quant à lui à 800$.

L’encouragement à acheter américain directement sera amplifié par le fait que l’attente aux douanes sera moins longue. C’est d’ailleurs ce seul objectif que poursuivait le gouvernement conservateur en annonçant la nouvelle.

Ajoutons la parité du huard local avec le billet vert, et voilà que la table est mise pour rendre la vie bien difficile pour environ le quart des 800 marchands membres de l’AQMAT, ceux situés dans un rayon de moins de 200 km des frontières américaines…

Le président du Conseil québécois du commerce de détail, Me Gaston Lafleur, s’est permis du sarcasme devant la nouvelle donne: « Je trouve que c’est une grande largesse pour les entreprises américaines. Je ne comprends pas le raisonnement du gouvernement Harper ».

Le Conseil canadien du commerce de détail qualifie d’incohérent le ministre Flaherty du fait que l’augmentation des exemptions survient au moment où le Sénat se penche, à sa propre demande, sur le problème du trop grand écart entre les prix de détail canadiens et américains.

Pendant ce temps, officiellement, sur le site du Gouvernement du Canada, on ne compte que sept produits américains interdits sur le territoire canadien. Attention, ce qui suit est vrai, vous allez rigoler:
1. Les marchettes pour bébés
2. Les dispositifs d’appui de biberons
3. Les balles de yo-yo (!)
4. Le nécessaire pour gonfler des ballons
5. Les bougies qui se rallument automatiquement après les avoir éteintes (!!)
6. Les fléchettes de pelouse à bout allongé
7. Les graines de jequiriti (!!!)

Qui connaît les fèves de Jequiriti? Pourtant, on ne peut en importer. Mais pour tout le reste, du tournevis à la planche de mélamine, en passant par la peinture et le bardeau, aucun problème. Bring them on!

Un dossier à suivre que ces hausses d’exemption… et à contrecarrer, si possible.

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