Médaille d’or des annonces : prêts sans intérêt pour des rénovations de 40 000 $

Quand l’AQMAT scrute un budget d’État, on cherche les mots-clés suivants : commerce de détail, manufacturier, habitation, construction. Voici ce que nos premières fouilles ont donné à la suite de la présentation budgétaire de la ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, tard cet après-midi.

D’abord, lutter contre la COVID-19, puis appuyer la relance économique, et le rééquilibre budgétaire viendra après. Bien après.

C’est ainsi que la direction de l’AQMAT résume ce budget historique à plus d’un égard :

  • le premier en deux ans;
  • le premier à consacrer sa priorité à une pandémie;
  • le premier à être défendu par une femme ministre.

Trois données macro pour commencer et se donner de l’espoir :

  • le déficit appréhendé de 155,7 milliards $ cette année est plus que deux fois moindre que celui de l’an passé (354,2 milliards $);
  • le PIB a perdu 5,8 % l’an passé, mais devrait augmenter de 5,8 % cette année;
  • plus de 100 millions $ seront investis pour la relance, dont la moitié dépensée cette année.

Encouragement à la rénovation de qualité

La direction de l’AQMAT se réjouit que les propriétaires puissent accéder à un prêt à zéro intérêt d’un montant maximum de 40 000 $ afin de mener à bien des projets de rénovation améliorant l’efficacité énergétique de leur résidence.

« Il est vrai que les taux sont bas pour emprunter en ce moment, mais quand c’est à 0 %, ça enlève une grosse barrière dans la tête des citoyens qui mijotent des projets de réno », soutient Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT.

La ministre des Finances a promis de consacrer au nouveau programme de prêt une enveloppe de 4,4 milliards $, financée par la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Selon les estimations du gouvernement, ce coup de pouce pourrait permettre à plus de 200 000 ménages, soit environ 40 000 familles du Québec, de procéder à de tels travaux durant les cinq ans à venir.

À noter que le prêt pourra être combiné à la subvention de 5000 $ présentée dans l’énoncé économique de l’automne. Nous reviendrons avec les détails dans l’infolettre de demain.

Mesures pour du logement abordable

Par ailleurs, la ministre a annoncé des investissements de 2,5 milliards $ et une réaffectation de fonds de 1,3 milliard de dollars pour la construction ou la rénovation de 35 000 logements abordables au travers du pays. Toute chose étant égale par ailleurs, ce chiffre pourrait correspondre à la rénovation et la construction d’au moins 7000 unités de logement sur le territoire québécois, un arrivage plus que bienvenu si l’on en croit les associations de défense des locataires et des personnes financièrement défavorisées.

Le gouvernement semble d’avis que le télétravail est pour perdurer au-delà des confinements puisqu’il propose une enveloppe de 300 millions $ pour la conversion en 800 logements abordables dans des espaces de bureaux ou des commerces devenus vacants dans les centres-villes.

Commentaire de l’AQMAT : « La mesure pourrait condamner des centres-villes à devenir des dortoirs, ce qui n’est pas leur fonction première depuis la révolution industrielle. J’hésite donc avant d’applaudir une telle avenue », réfléchit Richard Darveau qui ajoute : « Il me semble précipité d’encourager le télétravail alors qu’aucun futurologue ne peut affirmer avec assurance que les gens ont dit un non définitivement à l’idée de travailler ensemble dans un bureau ».

L’AQMAT aurait nettement préféré une approche court terme, prise dans l’urgence, par laquelle on encourage les édifices à bureaux, les centres commerciaux et les commerces de rue à se mettre à la page en termes de nouvelle économie et de règles d’hygiène rehaussées.

Décourager la spéculation immobilière

L’AQMAT est en revanche plutôt satisfaite que le gouvernement Trudeau surtaxe les propriétaires non-résidents et non-Canadiens sur la valeur des biens immobiliers résidentiels qu’ils acquièrent ici souvent à de simples fins de spéculations. Selon Richard Darveau, c’est le genre d’activité qui contribue à créer des surenchères, puis des bulles que personne de sérieux dans l’immobilier ne veut encourager. 

Programmes prolongés de subvention aux PME et aux employés

Sinon, de manière générale, on apprécie que l’aide aux entreprises et aux employés soit prolongée.

En effet, la subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) et la Prestation canadienne de relance économique (PCRE), laquelle prend le relais à la PCU, sont prolongées jusqu’au 25 septembre, puis progressivement moins généreuses à mesure que la relance s’installera.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *