Et si WikiLeaks et l’émission Enquête de Radio-Canada et Rue89 et tous ces médias sociaux où on peut dénoncer, critiquer, étaient en fait, sous des habits neufs, l’expression de l’innocence, de la vérité, telle qu’incarnée en 1837 dans ce conte d’Andersen, où un enfant ose dire tout haut que le roi est nu, ce que tous savaient…
A consommer de tels médias, j’ai la même sensation que le jour où j’ai découvert que des ficelles tenaient les marionnettes que j’aimais tant. Par après, je ne voyais que les fils.
Cela ne me réduit pas à un sceptique. Le doute ne m’habite pas en permanence. Il m’accompagne et avec lui, vient la douce sensation qu’apporte la vigie. Vous savez, ce Wouf! sec suivi d’un grognement que votre chien fait lorsque vous êtes seul à la maison la nuit. Sur le coup, il inquiète. Puis le calme d’après est plus profond. On a été inquiété, on est rassuré, content de pouvoir compter sur un veilleur.
Le journalisme nous atteint ou nous atteindra forcément quand on embrasse la place publique. Sa présence oblige tous et chacun à mieux se comporter et éventuellement, à mieux agir. Il signe l’arrêt de mort du Far-West.
D’accord avec ça. Parce que s’il faut attendre la tenue de commissions d’enquête pour nous éclairer, vaut mieux s’habituer à vivre souvent dans la pénombre.