Les petites entreprises laissées à elles-mêmes

Cette semaine, je cède ma place à Francine Laplante, une femme chef d’entreprise à Mascouche, d’une petite entreprise pour être plus spécifique, comme le sont la majorité des commerces membres de l’AQMAT. Elle a publié ceci dans La Presse de ce matin. 
Les promesses à teneur économique abondent ces jours-ci. Il est évident que ça sent les élections! On entend parler de croissance économique, de création d’emplois, de crédit d’impôt sur investissement, etc. De grosses promesses pour les gros joueurs, mais qu’a-t-on prévu pour les petits entrepreneurs, pour ceux et celles qui rêvent de propulser leur entreprise à un autre niveau?
Au Québec, les petites entreprises sont complètement laissées à elles-mêmes. On les oublie, on les néglige, on exige d’elles toujours plus. Rapports interminables à produire, règles rigides à suivre, du financement quasi impossible à trouver, tout est en place pour décourager l’entrepreneur à prendre son envol et exploiter à 100% son potentiel.

Je fais partie de ces entrepreneurs qui ont un jour osé de tout risquer pour aller au bout de leurs rêves. En 2008, nous avons ouvert un nouveau concept de fruiterie à Mascouche. Un investissement de près de 3 millions de dollars qui a créé 40 emplois, dont 15 à temps plein.

Les premières années ont été très, très, très difficiles. Nous avons dû convaincre les clients un par un, en travaillant d’arrache-pied, en souffrant d’insomnie et en essayant d’être toujours meilleurs, jour après jour. Nous avons même frôlé la faillite, et n’importe qui normalement constitué aurait baissé les bras. Nous n’avons d’ailleurs pas réussi à convaincre nos créanciers de réinjecter l’argent qui nous aurait permis de franchir le fameux cap des cinq premières années critiques pour rentabiliser et implanter totalement un concept.

Si ce n’avait été du soutien familial dont nous avons eu la chance de bénéficier, notre fruiterie serait fermée et nos 40 employés seraient sans emploi, sans parler des pertes pour nos fournisseurs et pour l’économie de la ville de Mascouche.

Bien évidemment, nous ne sommes pas un joueur majeur dans l’économie du Québec, mais si nous faisons l’addition de tous les petits joueurs qui, contrairement à nous, n’ont pas eu droit à un deuxième souffle, nous serions surpris de constater l’ampleur du phénomène et des pertes reliées à ce manque de soutien et d’appui aux petites entreprises.

Cinq ans après l’ouverture de notre première succursale, nous nous apprêtons à ouvrir un deuxième point de vente. Nous allons créer encore une fois plus de 40 emplois et investir tout près d’un million de dollars! Et ce n’est qu’un début, car notre plan d’expansion prévoit l’ouverture de plusieurs autres points de vente au cours des prochaines années. Une chance que nous n’avons pas jeté la serviette!
Des entreprises avec du potentiel, il en existe des tonnes au Québec. Des entrepreneurs passionnés et talentueux, il en existe également des tonnes. Mais des ressources et du financement rapide, non compliqué et efficace, il n’en existe tout simplement pas.

Il est grand temps que les PME soient reconnues et appuyées à leur juste valeur, car ce sont les petits entrepreneurs qui sont véritablement le coeur de l’économie quotidienne du Québec.

Pour en savoir plus sur l’entrepreneure et la femme engagée qu’est Francine Laplante.
 

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