Je fais partie de ces entrepreneurs qui ont un jour osé de tout risquer pour aller au bout de leurs rêves. En 2008, nous avons ouvert un nouveau concept de fruiterie à Mascouche. Un investissement de près de 3 millions de dollars qui a créé 40 emplois, dont 15 à temps plein.
Les premières années ont été très, très, très difficiles. Nous avons dû convaincre les clients un par un, en travaillant d’arrache-pied, en souffrant d’insomnie et en essayant d’être toujours meilleurs, jour après jour. Nous avons même frôlé la faillite, et n’importe qui normalement constitué aurait baissé les bras. Nous n’avons d’ailleurs pas réussi à convaincre nos créanciers de réinjecter l’argent qui nous aurait permis de franchir le fameux cap des cinq premières années critiques pour rentabiliser et implanter totalement un concept.
Si ce n’avait été du soutien familial dont nous avons eu la chance de bénéficier, notre fruiterie serait fermée et nos 40 employés seraient sans emploi, sans parler des pertes pour nos fournisseurs et pour l’économie de la ville de Mascouche.
Bien évidemment, nous ne sommes pas un joueur majeur dans l’économie du Québec, mais si nous faisons l’addition de tous les petits joueurs qui, contrairement à nous, n’ont pas eu droit à un deuxième souffle, nous serions surpris de constater l’ampleur du phénomène et des pertes reliées à ce manque de soutien et d’appui aux petites entreprises.
Cinq ans après l’ouverture de notre première succursale, nous nous apprêtons à ouvrir un deuxième point de vente. Nous allons créer encore une fois plus de 40 emplois et investir tout près d’un million de dollars! Et ce n’est qu’un début, car notre plan d’expansion prévoit l’ouverture de plusieurs autres points de vente au cours des prochaines années. Une chance que nous n’avons pas jeté la serviette!
Des entreprises avec du potentiel, il en existe des tonnes au Québec. Des entrepreneurs passionnés et talentueux, il en existe également des tonnes. Mais des ressources et du financement rapide, non compliqué et efficace, il n’en existe tout simplement pas.
Il est grand temps que les PME soient reconnues et appuyées à leur juste valeur, car ce sont les petits entrepreneurs qui sont véritablement le coeur de l’économie quotidienne du Québec.