Les masques deviennent un casse-tête pour les quincailleries

Sur 61 quincailleries et centres de rénovation qui ont répondu à notre enquête express ce matin, seulement trois affirment avoir suffisamment de masques N95 en inventaire pour pouvoir faire face à la demande des travailleurs de la construction qui va se faire croissante avec la réouverture progressive de tous les chantiers.

Le Guide de la CNESST pour les chantiers de construction stipule ce qui suit en matière de protection personnelle des travailleurs : 

  • Il n’est pas recommandé pour un travailleur de la construction de porter un équipement de protection individuelle (EPI) spécifique pour se protéger de la COVID-19 lorsque la distanciation physique de 2 mètres est respectée  
  • Si les tâches nécessitent absolument d’être à moins de 2 mètres d’une autre personne ou plus pour une période de plus de 15 minutes sans barrière physique (15 minutes est la durée maximale dans une journée), le port du masque de procédure (chirurgical) est exigé et doit être accompagné de lunettes de protection (protection oculaire) ou le port d’une visière. 
  • Le port de la visière ne doit pas représenter un risque supplémentaire pour la sécurité du travailleur dans la réalisation des tâches. 
  • L’utilisation d’un APR (Appareil de protection respiratoire) respecte les exigences précitées. 
  • Les meilleures mesures à appliquer sont de se laver les mains souvent et d’éviter de toucher à son visage.

Dans les faits, toutefois, le masque N95 est requis par quelques corps de métier nécessitant non seulement de protéger les autres, mais aussi pour se protéger soi-même contre différents types d’émanations liées à la coupe ou à l’application de divers types de matériaux, de solvants, etc. 

La compagnie 3M a procédé à une étude comparant les capacités du N95 avec plusieurs autres modèles de masques, dont le KN95 fabriqué en Chine et distribué notamment par le partenaire de l’AQMAT, l’entreprise Carrefour Affaires Santé, qui en a des milliers en inventaire.

Le rapport de la division sécurité de 3M conclut que le KN95 présente les vertus équivalentes au masque américain N95 pour tout ce qui consiste à filtrer les particules non huileuses comme celles résultant de feux de forêt, de pollution de l’air, de bio aérosols, etc.  

Au moment d’écrire ces lignes, l’alternative KN95, n’est pas approuvée par l’Association canadienne de normalisation, mieux connu sous son acronyme anglophone CSA.   

Isabelle Paradis, présidente de Carrefour Affaire Santé, tient cependant à préciser ce qui suit : « Aucun masque KN95 n’est approuvé CSA. Si cela était le cas, ça serait des N95.  Les KN95 sont toutefois certifiés CE et FDA (normes européenne et américaine), Leur utilisation est permisesauf dans les milieux médicaux. » 

Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT

« Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas durant cette pandémie », souligne Richard Darveau. 

Le président et chef de la direction de l’AQMAT rappelle qu’un travailleur de la construction peut être exposé à plus de substances dans l’air qu’un travailleur de la santé. Un masque de base, fait à la maison protège les autres, mais ne protège pas nécessairement le travailleur contre les éléments extérieurs. Or, les travailleurs de certains corps de métiers ont besoin de filtrer l‘air qu’ils respirentOn demande aux membres de suivre l’information de près et de s’ajuster au fur et à mesure de l’évolution des consignes de santé publique. 

Nos membres peuvent cliquer ici pour consulter une liste de produits et de prix d’un fournisseur partenaire, Carrefour Affaires Santé. Attention, notez les délais parfois longs, alors ne pas tarder à faire vos commandes. 

D’autres manquements aussi 

Nous avions posé une deuxième question, à savoir si d’autres fournitures sont aussi nécessaires en plus grande quantité. La plupart des répondants disent manquer d’autres produits, notamment des désinfectants et des lingettes désinfectantes. La moitié se désole de manquer de visières et le tiers manque de gants.  Dans une moindre mesure, certains manquent de lunettes, de cuves de lavage et de panneaux acryliques. 

L’AQMAT a multiplié les démarches auprès de fournisseurs de masques et autres accessoires depuis plusieurs semaines afin de dénicher les quantités et les qualités de produits nécessaires.  

Isabelle Champagne, directrice, communications et marketing, AQMAT

« Le dossier évolue vite », rappelle Isabelle Champagne. « L’information officielle se modifie tous les jours et c’est normal, on fait face à un ennemi inconnu jusqu’à aujourd’hui ».  

 Mme Champagne rassure les membres : « Au fur et à mesure que les choses se précisent, on vous informe en premier et on compte sur votre indulgence ».  

En effet, on se souvient qu’il y a à peine un mois, le gouvernement nous a demandé de liquider, voire d’offrir tous les masques N95 aux hôpitaux, CLSC et CHSLD. Les quincailleries se sont exécutées prestement, allant souvent à offrir gratuitement la marchandise aux travailleurs de la santé sur la ligne de front.  

Aujourd’hui, on apprend que les masques filtrants pourraient être requis par bon nombre de travailleurs sur les chantiers. Pire, on laisse planer que peut-être que toute la population devra en porter, du moins sera fortement conseillée d’en porter. 

Vos commentaires 

Parmi les commentaires exprimés par des répondants à l’enquête express, nous vous partageons ceux-ci : 

  •  « Aucun masque en magasin. Nous sommes en rupture de stock depuis plus de 30 jours. » 
  • « Pour l’instant les contracteurs n’en ont pas beaucoup fait la demande. » 
  • « On trouve juste des KN-95 non conformes! » 
  • « Nous les avons tous envoyés aux hôpitaux après la demande du gouvernement. » 
  • « Plusieurs offres de multiples fournisseurs à des prix très hauts. Donc, oui, nous aurions pu en stocker, mais avec le risque de ne rien vendre. Sans compter les délais d’approvisionnement. » 
  • « Nous attendons quand même des masques de type 3 plis et des masques lavables de différentes sources. » 
  • « Il y a un fournisseur voleur, W. O. Smith, qui m’en a offert à des prix ridicules. » 
  • « Ma bannière semble incapable de me fournir. Je ne peux même pas en avoir pour mes employés ni pour moi-même. 
  • « Ceux disponibles sont trop chers. » 

Voici différents masques. On vous revient dans les prochains jours, au fur et à mesure que les modalités de leur utilisation se préciseront.

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