La berge sud de la Méditerranée est en pleine ébullition, pour ne pas dire en feu, sans mauvais jeu de mots. Le mouvement d’émancipation perce même l’Iran. Se rendra-t-il en Corée du Nord?
Tout est si relatif.
Là-bas, on veut jeter les bases d’une certaine démocratie, on se bat pour des droits acquis chez nous depuis une génération ou plus.
Ici on se plaint contre le redoux hâtif, la prière dans les conseils municipaux, le déneigement qui tarde, la blessure récurrente à Markov.
Dans une autre vie professionnelle, à la tête du Forum francophone des affaires, j’ai bourlingué d’une mission économique à l’autre dans ce qu’on appelle les tiers marchés. Ces Maghrébins, ces Moyens-Orientaux, ces Caribéens, que je les ai trouvés patients. Mot poli. En fait, je les ai souvent trouvés fatalistes. Je n’ai jamais fait la part des responsabilités entre l’effet du soleil qui leur tape dessus et qui leur ralentit le système versus des réflexes d’anciennes colonies, syndrome aussi appelé bureaucratie. À moins que la foi si vive en des forces contre lesquelles on ne doit s’opposer soit la source la plus imputable de cette impatience cousine de l’inertie…
C’était hier. Tout bascule à vitesse grand W (pour Web).
Qui vivra verra si les nouveaux affranchis, pompés à bloc et forts de leur jeunesse nombreuse, ne provoqueront pas une foule d’autres avancements au point de rejoindre nos standards de droits et de démocratie.
Il y a bien longtemps qu’on a pris la rue ici. C’est nous qui sommes rendus les patients et eux, les impatients. Faut dire qu’elles sont tellement confortables, nos pantoufles.
P.-S.: des petits comiques ont quand même osé ce mouvement virtuel: