Les dimanches dans les médias (encore)

La direction de l’AQMAT considère que Radio-Canada aurait dû nuancer sa nouvelle : « Magasins fermés le dimanche, pas une bonne idée selon les commerçants ».

« La pandémie a éveillé chez à peu près tout le monde une recherche de vie balancée entre la consommation, la vie sociale, la place à réserver au travail (ou au télé-travail), la pratique de loisirs et la famille. Mettre tous ses œufs dans le magasinage non stop est une vue dépassée de la société. Surtout les générations montantes qui aspirent à tellement autre chose. Les personnes en poste de pouvoir ou d’influence devraient être de leur temps et cesser de revendiquer cela. » -Richard Darveau

Rappelons les faits.

Cliquer ici pour lire le reportage de Radio-Canada que l’AQMAT dénonce.

Le journaliste Vincent Pichard affirme d’entrée de jeu dans son reportage que les commerçants critiquent la fermeture temporaire qui leur est imposée le dimanche par le gouvernement du Québec.

Cela est faux.

Peu importe le secteur d’activités, dans les lignes ouvertes à la radio ou par sondages, c’est dans une proportion d’au moins 75 % que épiciers, pharmaciens, quincailliers, etc., saluent la pause que leur offre le gouvernement. Et lorsque les enquêtes sont poussées du côté des employés, les majorités en faveur d’une fermeture un jour par semaine grimpent à plus de 90 %.

« Le journaliste confond l’opinion des permanents de certaines associations d’affaires avec celle des marchands », soutient Richard Darveau, président de l’AQMAT qui défie les organisations comme la FCEI ou le CCCD de partager les résultats de sondages administrés auprès de leurs membres marchands pour affirmer encore par la suite que les commerçants veulent tous rester ouverts le dimanche. »

Bien sûr, il y aura toujours des marchands, des consommateurs et des employés de commerces qui militeront pour le plus d’heures d’ouverture possible de tout magasin, mais ces personnes représentent des minorités de plus en plus marginales.

Le porte-parole de la FCEI soutient également que les détaillants perdent de l’argent quand ils ferment une journée. S’il est une chose sûre, c’est que fermer un jour réduit les dépenses d’opération, mais de soutenir que les magasins fermés perdent de l’argent mérite vérification.

En effet, si tous les commerces sont fermés le même jour, aucun revenu ne se perd puisque l’achat projeté se fera pendant les six autres jours.

Cette organisation laisse entendre que des consommateurs pourraient décider de ne rien acheter parce que leur magasin est fermé. Par exemple, vous avez besoin d’une souffleuse, le centre de rénovation est fermé une journée, alors vous ne l’achetez pas. Cela ne tient pas la route.

D’ailleurs, aucune des quincailleries qui ferment les dimanches depuis le début ou presque de la pandémie n’a vu sa rentabilité faiblir. Il peut arriver que les revenus changent, mais les frais aussi. Et ce qui compte vraiment, comme on dit, c’est le dernier chiffre en bas : le profit.

Pour sa part, le CCCD souligne que fermer une journée entraîne plus d’achalandage les six autres jours. C’est une évidence. Mais la pause accordée aux commerçants comme à leurs troupes s’avère salutaire pour leur santé mentale, et c’est ce dont on doit se soucier.

« Continuer de revendiquer l’ouverture sur sept jours et pourquoi pas, un coup parti, sur sept soirs aussi, témoigne d’un manque d’empathie envers ces travailleurs que sont les employés de commerces et ceux qui les emploient. Ils n’ont jamais opéré un commerce pour dire de telles choses. »

L’AQMAT clame haut et fort son appui à la décision du gouvernement d’offrir une pause commerciale les dimanches. Son président, M. Darveau, tient en particulier à féliciter le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, qui a clairement admis ce matin, à l’émission « Puisqu’il faut se lever » animée par Paul Arcand, que beaucoup de marchands lui ont demandé d’agir par manque de personnel, on a besoin de relaxer.

Cliquer ici pour écouter l’entrevue du ministre Dubé à l’émission de Paul Arcand (vers 5 min).

Le journaliste de Radio-Canada aurait dû exiger des sources documentées de la part des interviewés afin de distinguer leurs postures idéologiques de faits comme des résultats d’enquêtes ou de sondages.

 

One comment on “Les dimanches dans les médias (encore)

  1. Gagnon on

    Imaginez quand les journalistes parlent de la gestion de nos forêts. c’est la même chose, de la désinformation
    Ne lâchez pas et il faut dire haut et fort la vérité
    Merci Richard et à ton équipe
    Alain

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