L’empreinte économique pourrait devenir aussi recherchée que l’écologique

Le choix d’acheter local devient de plus en plus guidé par l’identification rigoureuse et facile des particularités d’un produit qui correspondent aux motivations et aux valeurs du consommateur. C’est du moins ce qui se dégage d’un webinaire du Conseil québécois du commerce du détail.

Fabien Durif, directeur de l’Observatoire de la consommation responsable et professeur à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM

Lors de ce webinaire animé par Fabien Durif, directeur de l’Observatoire de la consommation responsable, notre rédactrice en chefLouise Boucharda pu prendre le pouls de cette tendance sérieuse qui va en s’accentuant depuis le début de la crise sanitaire. 

Elle a d’abord retenu qu’il n’y a pas de définition unique et que les éléments déterminant l’achat local peuvent être multiples. Proximité? Lieu de fabrication ou d’’assemblage? Composants? Province ou pays? Autant de qualificatifs que peut porter un produit qu’il peut y avoir de raisons de l’acheter. 

Le consommateur veut être en mesure de repérer rapidement les produits locaux grâce à un « label » fort et porteur de caractéristiques.  Celui  d’Aliments Québec, par exemple, ne laisse aucun doute sur la provenance des produits et a une notoriété forte. 

Il reste que les deuxtiers des consommateurs considèrent que les entreprises ne donnent pas assez d’information sur les conditions de fabrication de leurs produits et leurs marques. Les choses sont encore plus compliquées dans le secteur manufacturier, où les éléments d’identification sont multiples et hybrides : lieu de fabrication, provenance des composantsetc. 

Les consommateurs veulent être en mesure d’identifier facilement la « plus value » du produit. On commence aujourd’hui à parler dempreinte économique : nombre d’emplois liés au produit, impact sur développement, soutien à l’économie locale, proportion du PIB, un peu comme ils le feraient avec la valeur nutritionnelle d’un aliment. 

« C’est ce que la marque « Bien fait ici » ?réussit à faire et même plus, remarque Célie Cournoyer, directrice des opérations, en apposant une certification portant non seulement sur la fabrication et les composants, mais également sur le respect des normes de l’industrie », indique-t-elle. 

En affichant ce « label » en magasin, les marchands et leurs fournisseurs peuvent guider les choix des consommateurs vers des produits “traçables” qui correspondent de plus en plus à leurs valeurs à la fois sociales et économiques. « On ne pourra plus vraiment dissocier le citoyen du consommateurcar de plus en plus de données laissent présager que la popularité du local devrait se maintenir une fois la crise passée », conclut Louise Bouchard. 

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