Dans une lettre écrite ce matin au nouveau Premier ministre, j’invite le gouvernement à se rappeler à quel point le crédit à la rénovation lancé pour contrer la crise immobilière et boursière américaine avait été long et pénible à mettre en place. En bout de course, l’impact n’avait pas été aussi wow qu’anticipé.
Les gouvernements avaient tardé à nous mettre dans le coup, nous, quincailleries et centres de rénovation, relayeurs de première qualité pour exposer et accompagner les consommateurs attirés par un crédit d’impôt, et pourtant négligés dans le processus.
Espérons cette fois que nous serons entendus. Voici la missive officielle.
Longueuil, le 25 avril 2014
Monsieur le Premier ministre,
Qu’il me soit permis de vous féliciter pour l’annonce confirmée d’un crédit lié à la rénovation résidentielle, tel que vous l’aviez promis en campagne électorale.
Votre mesure fait un heureux écho à l’une de nos demandes traditionnelles, motivée par le vieil adage voulant que lorsque le bâtiment va, tout va !
En se basant sur vos propres données où le manque à gagner du gouvernement est estimé à 330 millions $, on peut établir à 1,6 milliard $, d’ici au 31 décembre 2015 (marquant la fin du programme), l’impact de la mesure en termes de financement de coûts de permis de rénovation, de paiement d’honoraires des entrepreneurs et d’achats faits en magasin.
Tout cela devrait avoir des conséquences fort positives sur l’économie, et nous vous remercions par avance de votre proactivité.
L’annonce d’un programme ne garantit toutefois pas son succès instantané, d’autant que la description des modalités de LogiRénov, exposées en 15 pages sur le site du ministère des Finances, est loin de pêcher par excès de simplicité.
La situation n’est pas sans nous rappeler la problématique survenue en 2009 : les mesures des deux paliers de gouvernement peinaient à être comprises par les consommateurs et les entrepreneurs six mois après les discours politiques. Tardivement, les gouvernements avaient fini par équiper les marchands de trousses utiles à une diffusion à la fois ample et ciblée des vertus et des conditions des crédits proposés. Lorsqu’enfin tout était devenu clair, les programmes tiraient à leur fin.
Nous continuons de croire qu’un incitatif fiscal permanent est nécessaire afin d’éviter qu’on se bouscule aux portillons à la fin d’un programme aussi bref et du coup, que des consommateurs bénéficiaires soient victimes de certains entrepreneurs qui auraient beau jeu d’augmenter leurs honoraires…
Dans le contexte de LogiRénov, prévu pour vingt mois, nous souhaitons sincèrement que notre puissant réseau soit dès maintenant mis au service du déploiement de votre initiative afin de tirer les leçons qui s’imposent de l’expérience mi-figue et mi-raisin des crédits mis en place en 2009.
Nous vous offrons donc de munir l’AQMAT et ses 970 entreprises membres d’outils de communication et de gestion simples et clairs, le plus rapidement possible. Ainsi, la stimulation économique que vous recherchez – et nous aussi ! – ne saura tarder !
Veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de mes sentiments les plus distingués.
Le président de l’AQMAT et chef de la direction,