L’AQMAT salue la sagesse et la bienveillance du budget du gouvernement du Québec

On a entendu certains critiquer le manque de vision du budget présenté par le ministre des Finances du Québec, d’autres l’accusant d’être déconnecté de la réalité. La direction de l’AQMAT ne partage pas ces points de vue.

Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT, est d’avis que les mannes de dollars annoncées pour guérir notre système de santé, soutenir nos ainés et faire que l’éducation ne décroche pas de nos jeunes sont des investissements sociaux aux retombées financières et économiques qui rapporteront à long terme.

« La pandémie a révélé des fractures auxquelles il faut accorder plus d’amour », commente M. Darveau. « Sans une société en maîtrise de sa santé, sans des jeunes de plus en plus éduqués et sans une population aînée qui reste active, il me semble impossible d’espérer retrouver une certaine prospérité économique. »

Le porte-parole de l’AQMAT réfère aux défis du retour à l’équilibre financier et surtout à celui du combat contre les déficits structurels qui minent la marge de manœuvre du gouvernement : « L’état de notre industrie en est la preuve : il est ardu de trouver de la main-d’œuvre et celle sur laquelle on compte s’est fragilisée à cause de la pandémie qui perdure ».

Trois attentes prioritaires

En marge de ses satisfactions, l’AQMAT formule aussi des souhaits par rapport au gouvernement pour les mois critiques à venir, dont les trois suivants :

  • que les nombreux chantiers publics qui démarrent ne soient plus assujettis à la fameuse règle du plus bas soumissionnaire et que les appels d’offres soient enrichies de critères qui favorisent la production locale et la qualité globale des projets, sans pour autant nuire aux vertus du libre-échange;
  • que des mesures soient prises pour protéger notre patrimoine entrepreneurial, notamment en revisitant la loi sur les heures et les jours d’ouverture des commerces qui rend la vie impossible pour nos travailleurs et leurs employeurs;
  • que pour combler le manque de main-d’œuvre disponible et intéressée à travailler dans le commerce de détail et les usines soient rouverts les canaux de l’immigration et revues les règles fiscales concernant les retraités qui veulent travailler à temps partiel

« Le poids de la pandémie sur les finances publiques sera supportable dans la mesure où on pourra compter sur une population active, productive et plus nombreuse dans les années à venir. »

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Ce que les autres organisations pensent du budget

Voici, en vrac, les opinions exprimées par les porte-paroles d’un certain nombre d’organisations touchant soit le monde du commerce de détail, du secteur manufacturier, de l’habitation ou de la construction.

L’Association professionnelle de la construction et habitation du Québec (APCHQ) déplore l’absence de mesures concernant l’accession à la propriété ainsi que pour soutenir les rénovations écoresponsables.

L’Association de la construction du Québec (ACQ) est favorable au budget du ministre Éric Girard en raison de la hausse des investissements en construction qui passeront de 115,4 milliards de dollars à 130,5 milliards de dollars pour les 10 prochaines années. Elle se dit satisfaite de l’instauration du crédit d’impôt à l’investissement et à l’innovation (C3i) qui représente également une bonne nouvelle puisque les entreprises de construction qui pourront y avoir accès.

Le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) se montre favorable aux bourses pour stimuler les études en technologie de l’information, car l’augmentation de la main-d’œuvre requalifiée dans ce secteur est prioritaire pour les détaillants. Les petites entreprises verront aussi leur impôt réduit, ce qui donnera un peu d’air aux petits détaillants.

Le Conseil canadien du commerce et du détail (CCCD) se dit favorable à l’ajout de 403 M$ pour faciliter la requalification de la main-d’œuvre et à l’intégration en emploi de la main-d’œuvre immigrante dans les secteurs accusant une pénurie d’emplois. Le gouvernement resserrera la perception de la TVQ pour les achats faits à l’extérieur du Québec et livrés au Québec. Selon le CCCD, cette mesure permettra de rétablir un peu d’équité entre les détaillants du Québec et ceux de l’extérieur de la province.

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) et l’Association des Manufacturiers & Exportateurs du Québec (MEQ) applaudissent les mesures concernant l’innovation, la robotisation et l’automatisation des entreprises manufacturières. Cependant, la pénurie de main-d’œuvre inquiétante. Le manque de main-d’œuvre met à risque la robustesse de la reprise tant attendue. Avec la fermeture prolongée des frontières, les entreprises seront vite à court de travailleurs pour développer, voire maintenir, leurs activités.

La Fédération des Chambres de commerces du Québec (FCCQ) est satisfaite de la baisse d’impôt prévue pour les petites et moyennes entreprises à 3,2 %, pour les premiers 500 000 $ de revenus et de la somme de 150 M$ pour prolonger les deux principaux programmes d’aide aux entreprises mis en place pendant la crise de la COVID-19. Cependant, la FCCQ déplore l’absence de formation pour les travailleurs déjà en emploi.

La Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) réagit de façon mitigée. La centrale syndicale se questionne sur la façon dont les montants prévus au secteur public seront investis. Elle s’interroge sur les mesures de rétention et d’attraction du personnel. La FTQ s’inquiète par ailleurs que le report de l’atteinte de l’équilibre budgétaire retarde la signature des conventions collectives dans le secteur public.

Selon la Centrale des syndicats nationaux (CSN), la croissance anticipée des dépenses en santé et en services sociaux ne permettra pas de mettre un frein à l’effritement de plusieurs missions fondamentales de l’État.

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