Les médias du week-end ont été nombreux à s’intéresser à la réaction patronale qui vise surtout les trop courts délais d’application.
Voici dans son intégralité la lettre co-signée par les hauts-dirigeants de six associations, dont l’AQMAT.
Langue française : travaillons pour que les nouvelles règles renforcent plutôt que limitent
Nous représentons des milliers de commerces, de manufacturiers, de créateurs de richesse pour la société québécoise et qui répondent quotidiennement aux besoins essentiels de sa population.
Face aux défis tels que la pénurie de main-d’œuvre, des chaînes d’approvisionnement tendues, l’augmentation des coûts opérationnels, des innovations continues et des besoins en évolution, nous nous engageons à maintenir une haute qualité dans toutes nos opérations. Nous partageons également un engagement solide en faveur de la protection et de la promotion du français en tant que langue des affaires et des communications au Québec.
Au cours des dernières années, nos organisations se sont constamment efforcées de développer diverses initiatives visant non seulement à renforcer le français, mais aussi à encourager les échanges avec d’autres pays et entités francophones. Nous avons intensifié l’utilisation d’outils de francisation et avons régulièrement reconnu et récompensé les entreprises qui s’engagent à promouvoir un français de haute qualité.
D’ailleurs, les données récentes de l’Office québécois de la langue française (l’OQLF) indiquent que le français se porte globalement aussi bien, sinon mieux sous plusieurs aspects, qu’il y a quinze ans – en particulier à Montréal. Cela devrait nous réjouir et nous encourager.
Cependant, nous souhaitons exprimer nos sérieuses inquiétudes quant aux récentes mesures proposées par le gouvernement pour renforcer son usage. En effet, d’importantes obligations suggérées auraient un impact limité sur la qualité et la pérennité de la langue française, tout en posant des défis disproportionnés à nos entreprises et aux Québécois.
Vers des pénuries importantes
Les propositions actuelles, bien que partant d’une intention louable, nous placent devant un dilemme considérable. Le délai proposé pour la mise en œuvre des nouvelles règles est extrêmement court, et dans plusieurs cas, impossibles à respecter. Par exemple, en exigeant que tous les appareils qui n’auront pas francisé un « on/off » devront cesser d’être vendus au Québec, en quelques semaines. Non seulement ces règles sont cosmétiques, mais elles risquent de limiter drastiquement la disponibilité de produits essentiels pour les Québécois. Des commerçants se verront forcés de retirer une grande partie de leur inventaire sans avoir accès à des remplacements adéquats à court terme, voire à aucun.
Une conséquence directe serait une augmentation significative des achats en ligne auprès de fournisseurs hors Québec, où les exigences linguistiques ne s’appliqueraient pas, et désavantageant les entreprises qui opèrent en sol québécois. En plus de menacer la vitalité économique du Québec, cette situation nuirait ironiquement à la visibilité du français.
La complexité des exigences en matière d’affichage
En outre, pour les commerces et entreprises, le gouvernement propose de nouvelles règles d’affichage qui constitueront un fardeau non négligeable, surtout considérant que des modifications semblables avaient déjà été appliquées il y a moins de cinq ans afin de renforcer la présence du français. Actuellement, ces nouvelles exigences devraient être appliquées rapidement sur des milliers de commerces, avec seulement quelques mois pour se conformer. Cette précipitation contraste fortement avec les engagements initiaux du gouvernement qui, en 2022, avait promis un délai de trois ans pour la mise en œuvre de règles qui, à ce jour, n’ont toujours pas été adoptées. De plus, chaque commerce et entreprise doit s’assurer que tout changement d’affichage soit conforme à ses règles municipales et, souvent, validé par son propriétaire immobilier.
De plus, un grand nombre de zones grises et d’imprécisions laisse prévoir des problèmes d’interprétation, notamment quant aux marques de commerce, dont certaines sont même québécoises ou françaises.
Il est impératif que le gouvernement réfléchisse à l’impact réel de ces réglementations non seulement sur la langue française, mais aussi sur la santé économique de nos entreprises et le bien-être des Québécois. Ces mesures, bien intentionnées pour la préservation de notre patrimoine linguistique, risquent en réalité de nuire à ceux qu’elles cherchent à protéger. Nous sommes confiants que le gouvernement saura le reconnaitre dans sa révision actuelle.
Michel Rochette, Président – Québec
Conseil canadien du commerce de détail
Karl Blackburn, Président et chef de la direction
Conseil du patronat du Québec
Richard Darveau, président
Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction
Charles Milliard, Président-directeur général
Fédération des chambres de commerce du Québec
Véronique Proulx, Présidente-directrice générale
Manufacturiers et Exportateurs du Québec
François Vincent, Vice-président Québec
Fédération canadienne de l’entreprise Indépendante
Quelques-uns des articles :
J’aimerais souligné les efforts de Richard et son équipe pour faire entendre raison à notre gouvernement sur ce dossier, ce n’est pas une mince affaire que le dossier de la langue française et tout ce que cela comporte comme l’affichage, les emballages de produits et tout ce qui rattache le français au Québec.
Selon moi, ces nouvelles règles de gestion imposées aux commerçants et fabricants ne sont pas la solution. Et de loin.
Nous sommes une minorité dans un pays anglophone et la langue des affaires c’est l’anglais on le sait tous. Le problème il se trouve à Montréal où la langue officielle c’est devenue l’anglais, j’y suis allée en décembre et on s’adressait à moi en anglais en premier. Évidemment qu’on ne demande pas aux gens en les voyant ; vous parlez quelle langue vous ?
Je pense aussi que notre diversité culturelle apporte son lot de défi et l’humain cherchera par tous les moyens à communiquer par la langue d’usage la plus apprise et la plus connue. On s’entend pour dire qu’il est parfois plus simple de communiquer en anglais entre nationalité différente , juste parce que c’est plus simple. Est-ce que le français est menacé ? ben oui évidemment.
Le gouvernement n’a pas de solution donc vient de dire que c’est dans notre cour que sera pelleter le problème.
Alors si moi comme marchand Home Hardware , je dois modifié mon enseigne ou les emballages des produits que je vends, comment se fait-il que mes neveux de 6 et 8 ans ont reçu de leur école bien québécoise et géré par une commission scolaire au Québec des lunettes pour observer l’éclipse avec des instructions unilingues anglaises, avec que de l’anglais à 100% sur les lunettes. J’ai cherché …. aucun mot en français. je n’en revenais pas.
C’est tout cela qui ne fait pas de sens. On va nous imposer des règles trop strictes à nous, commerçants, trop rapides et insensées. Nous ici à St-Raymond nous parlons avec nos clients à 99% du temps en français et on a même des clients européens qui parlent français qu’on ne comprend pas !! Ce dossier demande qu’on se penche vraiment sur la question
et je tiens à remercier Richard pour tous les efforts déployés pour nous faire entendre.
Le gouvernement aura l’air de s’occuper de ce dossier aux yeux de la population en imposant des règles inadéquates à nous ,commerçants et fournisseurs . La musique disco et le R&B sont en anglais et c’est comme ça que je l’ aime !!!Ca ne m’empêche pas d’aimer Charles Aznavour et Claude Dubois. La langue c’est notre culture , essayons de la propager cette langue par les arts et la culture au lieu de vouloir légiférer le monde des affaires !!!
A chaque minute nait un bébé au Québec qui s’appellera William , Britney, Sophie ou Robert !!!