L’initiative de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) est saluée par la direction de l’AQMAT alors que sévit la plus importante crise en habitation de l’histoire du Québec, celle de convaincre le gouvernement du Québec d’organiser un grand chantier réunissant toutes les forces vives, tant patronales, syndicales que sociétales.
Selon Richard Darveau, président de l’AQMAT, les besoins en quantité et en qualité d’appartements à louer et de maisons neuves doivent être compris et satisfaits prioritairement à tout autre sujet à l’agenda gouvernemental. Il ne s’explique pas d’ailleurs le peu de mesures et d’argents qui ont été annoncés dans le budget la semaine dernière.
Comme la FCCQ, l’AQMAT réclame des actions notamment afin de réduire les délais dans l’ensemble des démarches menant à la réalisation de logements au Québec et de favoriser la conversion d’immeubles existants en logements résidentiels. Des modifications législatives et réglementaires sont à envisager, d’où l’interpellation faite au gouvernement et aux municipalités.
« La crise du logement est au final une crise économique. Quand vient le temps de parler du manque criant de logements au Québec, on entend beaucoup de constats, mais trop peu de pistes d’amélioration pour accélérer la réalisation de projets, qui contribuerait pourtant à résorber la pénurie. Il faut le dire, on entend de notre côté plusieurs entrepreneurs en construction se questionner sur les nombreux délais qu’ils doivent impérativement rencontrer, entre la prise de décision de construire ou convertir des logements, et la pelletée de terre. Il est clair qu’il s’agit d’un frein important pour créer des logements au Québec, et ça met en évidence tous les silos observés », affirme Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.
La FCCQ suggère plus précisément ceci :
- en collaboration avec les instances municipales, que le gouvernement allège la réglementation entourant le zonage pour permettre aux propriétaires de maisons de les transformer en logements multiples plus rapidement, comme les jumelés et les « plex », ou d’y ajouter un logement accessoire, comme un « bachelor » (garçonnière), sur l’ensemble du territoire;
- qu’il y ait davantage de flexibilité entourant les processus d’analyse sur les comités consultatifs d’urbanisme (CCU) pour y favoriser les rencontres directes avec les entreprises afin de répondre à l’ensemble des questions et précisions demandées dans l’immédiat, plutôt que des échanges écrits qui impliquent souvent de longs délais par la suite;
- que les villes et municipalités aient davantage recours à des professionnels externes dans le but de combler le manque de ressources au sein des différentes entités liées à construction et aux infrastructures régies par la municipalité;
- que les villes et municipalités soient incitées davantage à publiciser de manière proactive les terrains accessibles à la construction résidentielle en amont et produisent une cartographie du territoire qui démarque la ou les zones prioritaires pour la construction de leurs projets résidentiels, conformément au schéma d’aménagement;
- que le gouvernement alloue une aide financière destinée à la transformation numérique des processus administratifs municipaux afin qu’elles puissent se doter d’un système de déclaration de travaux. Il faudrait permettre aux ressources municipales de prioriser les projets qui augmentent la capacité résidentielle;
- que les villes et municipalités réduisent certains frais administratifs afin d’encourager la construction de plusieurs unités de logement, et que le gouvernement du Québec étudie la possibilité de leur accorder une compensation financière pour combler ces coûts réajustés;
- que les municipalités locales et leurs MRC soient incitées à partager davantage de ressources professionnelles et techniques entre elles pour combler les besoins périodiques, pour des projets de logements qui contribueront ultimement, à la vitalité locale et économique de leur région.
M. Darveau entend s’impliquer en appui à la FCCQ dans les démarches visant à ce que l’idée d’un chantier voie le jour, et ce, dans l’année courante.