L’AQMAT appuie sans réserve l’ambition fédérale de bâtir des maisons et des communautés plus vertes

Au lendemain de la présentation du premier budget du gouvernement du Canada par la première femme ministre des Finances de l’histoire du pays, l’AQMAT tient à apprécier l’orientation générale que Chrystia Freeland semble vouloir donner aux priorités de l’État central à ce moment charnière entre fin de pandémie et relance économique.

Tout comme la ministre, l’AQMAT croit important de renforcer l’offre et la production par le Canada des matériaux dont nous avons besoin pour bâtir et alimenter en énergie des maisons et des communautés à haut rendement écoénergétique et à faibles émissions.

« L’énergie utilisée pour chauffer et refroidir les bâtiments représente 13 % des émissions de gaz à effet de serre du Canada. En contribuant à rendre les maisons et les autres immeubles de nos communautés plus écoénergétiques, nous réduisons nos émissions et, du même coup, nos factures d’énergie », peut-on lire dans les documents officiels.

On sait que les investissements dans la rénovation des bâtiments créeront aussi de bons emplois à l’échelle locale, y compris pour les marchands, les manufacturiers et les travailleurs de la construction licenciés.

Réduire les factures d’énergie au moyen de prêts sans intérêt pour la rénovations

L’action climatique commence à la maison et des rénovations énergétiques résidentielles profondes peuvent avoir un effet important sur la réduction des émissions. Que les ménages remplacent des fenêtres non étanches, améliorent l’isolation pour garder les maisons au chaud en hiver et au frais en été, ou installent des thermopompes, les rénovations profondes aideront les Canadiens à augmenter l’efficacité énergétique de leur maison et peuvent aussi aider à mieux protéger leur maison contre les risques climatiques.

  • Remplacer les chaudières à mazout ou les systèmes à faible rendement par une chaudière à haut rendement, une thermopompe à l’air ou une thermopompe géothermique.
  • Améliorer l’isolation des murs ou des sous-sols et/ou des panneaux muraux ou de toit.
  • Installer un chauffe-eau à haute efficacité ou d’énergie renouvelable sur place comme des panneaux solaires.
  • Remplacer les portes et les fenêtres qui laissent passer l’air.

De telles rénovations rendent également les résidences plus confortables, réduisent les factures d’énergie et créent de bons emplois pour la classe moyenne, en particulier pour les travailleurs qualifiés et les gens de métier.

De plus, elles peuvent également stimuler la croissance propre en créant une industrie pour les rénovations écoénergétiques, y compris le développement d’une chaîne d’approvisionnement canadienne pour les produits de rénovation domiciliaire à haut rendement énergétique.

Par ailleurs, l’Énoncé économique de l’automne de 2020 a présenté un programme visant à fournir aux Canadiens un million d’évaluations de l’efficacité énergétique gratuites et jusqu’à 700 000 subventions pouvant atteindre 5 000 $ afin d’effectuer des améliorations écoénergétiques résidentielles. 

Pour aider les propriétaires et tirer parti de ces mesures, le budget de 2021 propose d’accorder des prêts de 4,4 milliards de dollars, destinés à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour aider les propriétaires à effectuer des rénovations résidentielles profondes au moyen de prêts sans intérêt pouvant atteindre 40 000 $.

Non seulement les propriétaires occupants, mais également les propriétaires bailleurs – ce qui est une excellente nouvelle – pourraient obtenir des prêts pour entreprendre les rénovations recommandées dans une évaluation ÉnerGuide de l’efficacité énergétique autorisée.

En combinaison avec les subventions offertes annoncées dans l’Énoncé économique de l’automne, cela aiderait les participants admissibles à effectuer de profondes rénovations plus coûteuses, qui contribuent le plus à réduire l’empreinte environnementale et les factures d’énergie d’une résidence.

Le programme comprendra également un volet de financement consacré à un soutien aux propriétaires à faible revenu et aux propriétés locatives desservant les locataires à faible revenu, y compris les coopératives et les logements sans but lucratif.

Le programme serait en place d’ici l’été 2021.

La documentation budgétaire stipule qu’il serait « facilement accessible par l’intermédiaire d’outils en ligne simples et devrait contribuer à établir les chaînes d’approvisionnement canadiennes pour les produits écoénergétiques ».

L’AQMAT ainsi que l’organisme « Bien fait ici » entendent faire leurs représentations afin d’aider le gouvernement à circonscrire exhaustivement et équitablement la liste des gammes de produits ou de fabricants admissibles.

Si le gouvernement estime que plus de 200 000 ménages profiteraient de cette mesure, on peut extrapoler autour de 40 000 les maisonnées québécoises qui pourraient en bénéficier.

Les rénovations énergétiques résidentielles peuvent également rendre les bâtiments plus résilients au climat et réduire les émissions de gaz à effet de serre, ce qui profitera à tous les Canadiens, surtout les Canadiens à faible revenu qui sont plus vulnérables aux répercussions des changements climatiques.

Virage technologique des commerces

Le gouvernement propose le Programme canadien d’adoption du numérique qui créera des milliers d’emplois pour les jeunes Canadiens, en plus d’aider jusqu’à 160 000 petites et moyennes entreprises à adopter les nouvelles technologies numériques.

Ce programme offrira deux volets de financement aux entreprises :

  • en vue d’élargir leur clientèle sur le Web, les entreprises des rues commerçantes peuvent avoir accès à du soutien pour passer au numérique et tirer parti des possibilités de commerce électronique. Les entreprises admissibles recevront des microsubventions pour aider à compenser les coûts du passage au numérique et du soutien aux formateurs numériques d’un réseau d’environ 28 000 jeunes Canadiens bien formés;
  • certaines entreprises auront besoin d’un soutien plus complet pour adopter de nouvelles technologies; c’est pourquoi un deuxième volet sera offert aux entreprises situées « à l’extérieur de rues commerçantes », comme les petites entreprises de fabrication. Le soutien mettra l’accent sur des experts-conseils en planification technologique et sur l’accès à des options de financement nécessaires pour mettre en œuvre ces technologies.

Réactions d’autres associations

L’Association professionnelle de la construction et habitation du Québec (APCHQ) accueille favorablement le budget du fédéral qui mise sur la rénovation écoénergétique des habitations canadiennes, un facteur nécessaire de la reprise économique. « Les derniers mois ont été marqués par un fort volume de reventes, un élément précurseur de nombreux projets de rénovation pour les prochaines années. Dans ce contexte économique particulier, l’APCHQ considère qu’il était important de ne pas rater l’opportunité écoénergétique alors que les projets de rénovation tendent à se matérialiser. C’est l’occasion d’isoler et de changer les fenêtres au lieu de dépenser l’ensemble du budget sur des éléments utiles, mais sans apport écoénergétique », soutient François Bernier, vice-président principal Affaires publiques à l’APCHQ.

L’Association des Manufacturiers & Exportateurs du Québec (MEQ) estime que le budget fédéral ne tient pas assez compte de l’éléphant dans la pièce soit la pénurie de main-d’œuvre, un facteur qui risque ainsi de miner la reprise économique. L’association approuve le budget de la ministre Freeland qui comprend plusieurs mesures pour aider les entreprises, à commencer par le Programme d’embauche pour la relance économique du Canada. Cette aide offre une subvention allant jusqu’à 50% de la rémunération versée aux employés admissibles, et ce, entre le 6 juin et le 20 novembre 2021. « Mais encore faut-il que la main-d’œuvre soit disponible pour l’embaucher. Plusieurs entreprises ont des projets, mais elles ne peuvent pas les réaliser puisqu’elles manquent de main-d’œuvre », remarque Véronique Proulx,la PDG de la MEQ en en entrevue aux affaires.

La Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) réagit de façon positive au budget fédéral. Toutefois, la centrale syndicale estime insuffisant la bonification du régime d’emploi. « Nous comprenons que des sommes substantielles seront engagées dans des programmes de bonification du régime en faisant passer les semaines de prestation à 420 heures travaillées ou à 14 semaines. En ce qui a trait à la prolongation du soutien aux travailleuses et travailleurs saisonniers, il faudra faire plus, trouver une solution permanente, le gros de la réforme reste à venir », déclare le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc. 

L’annonce d’un salaire minimum fédéral à 15 $ l’heure envoie un signal clair au Québec qu’il doit bouger comme le réclame la FTQ depuis de nombreuses années. « Il faut permettre aux familles de vivre dignement, de sortir du cycle de la pauvreté. C’est aussi un moyen de lutter contre les pénuries de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs », de poursuivre Denis Bolduc. Aussi la FTQ déplore que le gouvernement fédéral n’ait pas bonifié le transfert canadien en matière de santé comme le réclame Québec depuis de nombreuses années.

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) accueille favorablement le budget fédéral qui prévoit investir dans les infrastructures, le développement des technologies vertes et des incitatifs pour le virage numérique des entreprises. « Avec la crise sanitaire qui pèse toujours sur notre économie, le gouvernement fédéral vise juste avec les programmes d’aide aux entreprises, notamment les prolongements de la Subvention salariale d’urgence et de l’aide d’urgence pour le loyer, de même que la création du Programme d’embauche pour la relance. Quant aux sommes significatives en innovation et en initiatives vertes, elles sont d’excellents signaux en faveur de la relance économique. Avec ce budget, on prépare clairement le terrain pour la reprise que nous souhaitons tous », explique Karl Blackburn, président et chef de direction du CPQ.

M. Blackburn approuve le virage en faveur de l’économie verte qui donne une impulsion considérable aux entreprises. Les montants prévus dépassent les 18 milliards et englobent une vaste série de mesures structurantes, dont 8 milliards de dollars sur sept ans pour appuyer des projets de décarbonisation. Notons également le soutien aux entreprises qui développent des technologies à zéro émission, qui bénéficieront d’une réduction de 50 % de leur taux d’imposition. 

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) applaudit plusieurs mesures du budget 2021 du gouvernement du Canada, comme le prolongement des mesures d’urgence pour les entreprises, notamment la Subvention salariale et la Subvention d’urgence pour le loyer.  Toutefois, la FCCQ fait valoir que des sommes supplémentaires auraient été nécessaires dans la formation des travailleurs, ainsi que pour des projets structurants d’infrastructures, comme le train à grande fréquence.

En main-d’œuvre, le gouvernement a répondu favorablement à plusieurs demandes du milieu des affaires en annonçant divers incitatifs pour favoriser le retour en emploi de nombreux travailleurs ayant quitté le marché du travail au cours de la dernière année. « Nuage gris à l’horizon, aucun plan n’est présenté dans le présent budget afin de faire face au déficit important que la présente pandémie a amené au régime d’assurance-emploi. Les entreprises craignent le choc tarifaire important qui surviendra en 2022, lorsque le moratoire sur les taux de cotisations au régime d’assurance-emploi prendra fin. Le directeur parlementaire du budget avait estimé à plus de 50 G$ le déficit à combler en quelques années, avant la prise en compte des diverses bonifications annoncées et envisagées par le gouvernement fédéral », a déploré Charles Milliard, PDG de la FCCQ.

Pour prendre connaissance du budget dans sa totalité, cliquez ici.

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