Pause forcée ou volontaire, jour un.
Quatre-vingt-dix pourcents des fabricants dans notre industrie ont dû mettre la clé dans leur porte au moins pour les trois prochaines semaines. Certaines quincailleries ont emboité le pas, bien que la plupart aient opté pour un horaire réduit. Les firmes de services opèrent en télé-travail ou ont aussi choisi de carrément suspendre leurs prestations.
Bref, j’ai l’impression d’écrire pour moi tout seul.
Mais je sais au fond que ce n’est pas le cas.
Pourquoi? Parce que notre infolettre s’adresse aux propriétaires d’entreprise et aux cadres et gestionnaires d’opérations, des gens que j’ai appris à connaître pour leur sens des responsabilités, leur dévouement pour leur entreprise, leur intégrité. Sauf quelques cas, que je ne nommerai pas. (LOL)
Je vous sais donc là, comme hier, comme demain.
Vous avez été nombreux et nombreuses à exprimer votre satisfaction à l’égard du travail que fait votre association. Merci, vos mots d’appréciation sont notre plus belle paie.
Mais le temps est venu de tourner le miroir de côté. À notre tour de vous regarder face à cette crise et d’accepter que j’avoue ceci :
Je n’ai jamais été aussi fier d’être président de l’AQMAT que depuis le « One-Two Punch » qu’on a reçu en pleine poire. Je parle du blocus (ferroviaire), suivi du virus (sanitaire).
On en a eu pour notre rhume, c’est le cas de l’écrire.
Il y a tant de belles histoires à partager. La première qui me vient en tête est celle de l’entreprise Adfast.
L’entreprise de l’arrondissement montréalais de Saint-Laurent fabrique normalement des produits de calfeutrage. La crise sanitaire l’a amené à réfléchir à la confection de désinfectants pour ses ouvriers. Puis l’idée a fait boule de neige, au point où une ligne de production complète a été dédiée aux fins de fournir l’équivalent de la marque Purel, incapable de suffire à la pression populaire.
Ce que je retiens de l’initiative, ce sont les propos du président et chef de la direction de l’entreprise, tels que rapportés par La Presse : « On n’a aucune intention d’en faire une business. On n’a qu’un objectif, c’est de faire notre part. On est une entreprise qui va très bien, qui est très profitable, aujourd’hui, c’est le temps de redonner. »
Pas surpris que la famille Dandurand ait remporté le prix Patrimoine à notre récent Gala Reconnaissance.
Je me rappelle aussi une rencontre avec les frères Perreira, propriétaires du Home Hardware Azores sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal.
Spontanément, sans se concerter, ils m’ont tous dit spontanément qu’ils allaient rémunérer normalement leurs employés s’ils sont forcés de réduire leurs heures, même s’ils doivent carrément fermer.
Quand on pense à Vicwest, avons-nous en tête que les toitures et autres produits métalliques sont particulièrement utilisés par les fermiers, ceux grâce à qui on se nourrit et qui nous ont entre autres gardé à l’abri des dernières maladies qui ont touché le porc et le bœuf?
La direction de Vicwest m’avouait ce matin les pieds et les mains qu’elle fait pour rouvrir, et au plus tôt, en me donnant par exemple le cas d’une ferme non complétée où 800 à 1000 vaches ne peuvent encore se rendre, ce qui bloque sa production laitière.
Respectueuse du décret, l’entreprise tente tout son possible pour recommencer à jouer son rôle social critique à ce moment où les semences doivent commencer. Elle souligne que plusieurs directions de bannières se montrent solidaires de sa situation et appuient ses démarches pour obtenir le feu vert du gouvernement.
Autre manifestation de sens civique où les frontières entre couleurs de bannières doivent être aplanies comme la courbe du coronavirus, celle de la coordination des horaires de magasins. Un exemple parmi des centaines : le RONA Anctil, le BMR Gilles Doyon, les TimberMart Couture, le RONA Magog et le TimberMart St-Élie et l’indépendant Létourneau ont suivi notre recommandation de se parler.
Cette douzaine de points de vente généralement en concurrence féroce ont choisi de fermer les samedis et dimanches pendant les semaines de crise et de n’ouvrir que de 8 h à 16 h en semaine.
Avez-vous noté que nulle part il a été question ici d’économie, d’argent.
Ce sont les mots bienveillance, solidarité, prudence qui ressortent de la part de ces gens d’affaires qui n’en sont plus pour quelques semaines. Ou qui en sont davantage, peut-être. Car qui sait si nos entreprises n’auraient pas besoin à leur tête de plus d’humanitude à temps plein, pas uniquement lors de drames…
Richard Darveau, président et chef de la direction
BRAVO…BRAVO ET BRAVO!!!!!!!!!
On sent que notre communauté d’affaires change, et pour le mieux.
Le dernier paragraphe…voilà! #gensdaffairescivilises
On est dans cette bataille ensemble, restons solidaires, humain avant businesswomen/men en ces moments exceptionnels.
Merci Madame Prévost. #solidaire.
De toute évidence, la synergie du Cœur est plus forte que toute coercition gouvernementale ou syndicale.
BRAVO