Le 21 octobre, neuf magasins Target situés dans quatre États américains vont fermer. Motif officiel : les vols, plus nombreux et plus inquiétants, nuisent aux activités et pire, menacent la sécurité des employés et des clients.
Les magasins concernés sont à à Manhattan dans New York, à Seattle et Portland en Oregon et quatre à San Francisco en Californie.
Cette vidéo est à voir absolument pour comprendre l’ampleur du phénomène « mafieux » des vols aux États-Unis, cette vidéo, surtout entre 1min18 et 1min35.
« Nous savons que nos magasins jouent un rôle important dans leurs communautés, mais nous ne pouvons réussir que si l’environnement de travail et d’achat est sûr pour tous », a déclaré le détaillant dans un communiqué.
Ces derniers mois, Target s’est prononcée sur le thème du vol dans ses magasins, en particulier sur le crime organisé de vente au détail, dans le cadre duquel une grande quantité de marchandises est volée dans le but de la revendre au marché noir.
Lors d’une conférence téléphonique sur les résultats en août, le directeur général de Target, Brian Cornell, a déclaré que l’entreprise « continue de faire face à un nombre inacceptable de vols de détail et de crime organisé dans le commerce de détail ». Il a déclaré qu’au cours des cinq premiers mois de l’année, les vols dans ses magasins impliquant des violences ou des menaces de violence ont augmenté de 120 pour cent.
Les dirigeants d’autres détaillants comme Macy’s et Dick’s Sporting Goods ont également mis en garde Wall Street contre l’impact du vol sur leur entreprise.
Mardi, la National Retail Federation a publié son enquête annuelle auprès des grandes marques, qui révèle que le taux moyen de démarque inconnue – le terme industriel désignant la valeur des marchandises qui disparaissent des magasins sans être payées, à cause de vols, de dommages et d’erreurs de suivi des stocks – a augmenté à 1,6 pour cent des ventes en 2022, contre 1,4 pour cent en 2021. Le taux moyen de démarque inconnue était de 1,6 pour cent en 2019 et 2020.
Selon l’enquête, 36 % de la démarque inconnue provient du vol, tandis que 29 % sont attribués au vol des employés. Selon l’enquête, 27 % provenaient de défaillances et d’erreurs de processus, de contrôle.
Bien que le taux de démarque inconnue reste similaire à celui de 2019 et 2020, certains détaillants affirment que le vol est plus préoccupant. Cette année, les deux tiers des personnes interrogées ont déclaré avoir constaté encore plus de violence et d’agression de la part des personnes participant au crime organisé du commerce de détail.
En mai, Michael Fiddelke, directeur financier de Target, a déclaré que si la tendance à la démarque inconnue se poursuivait, la chaîne de vente au détail perdrait 500 millions de dollars de bénéfices. L’entreprise a également dépensé davantage en matière de sécurité, notamment en faisant appel à des services de garde tiers.
Certains syndicats qui représentent les travailleurs du commerce de détail ont déclaré que les employés des magasins ont été confrontés à davantage de cas de clients indisciplinés et à divers actes criminels, y compris des agressions, au travail depuis le début de la pandémie.
Mais certains acteurs du secteur préviennent qu’il n’existe pas suffisamment de données fiables sur le sujet. Les détaillants parlent souvent davantage de démarque inconnue en période de difficultés économiques, disent les analystes, alors que leurs bénéfices sont déjà réduits. De plus, les détaillants ne signalent généralement pas publiquement les crimes commis dans leurs magasins, ce qui rend difficile pour le public d’évaluer la fréquence de ces crimes.
Certains détaillants ont également déclaré plus tard que leurs inquiétudes concernant le vol à l’étalage étaient exagérées. Ce fut le cas de Walgreens, qui a déclaré en janvier que « peut-être avons-nous trop pleuré l’année dernière » sur la question du vol.
Les dirigeants, qui ont parlé publiquement du vol et du crime organisé dans le commerce de détail, ont déclaré qu’ils avaient besoin de l’aide des représentants du gouvernement et des forces de l’ordre pour résoudre ce qu’ils considèrent comme un problème répandu. Target a déclaré avoir appelé les responsables à soutenir un projet de loi au Congrès qui créerait un groupe de travail composé d’agences fédérales pour lutter contre la criminalité dans le commerce de détail. Elle a déclaré qu’elle organisait également des visites de magasins avec divers responsables gouvernementaux, notamment des membres du Congrès, des législateurs d’État et des partenaires communautaires locaux, pour les informer sur la manière dont l’entreprise tentait de résoudre le problème.
Target a déclaré que la sécurité de ses employés avait été menacée d’autres manières cette année. En mai, l’entreprise a ajusté ses étalages du mois de la fierté dans certains endroits en déplaçant une partie de sa marchandise à l’arrière des magasins après que, a-t-elle déclaré, les clients criaient après les travailleurs.