Depuis près de 15 ans, l’Association des inspecteurs en bâtiment (AIBQ) milite pour la création d’un titre afin de mieux encadrer la profession et protéger les consommateurs des amateurs souvent dénués de formation, sans déontologie et encore moins d’assurance.
« Le problème est que n’importe qui peut devenir inspecteur en bâtiment. Le consommateur n’en a aucune idée », déplore Pascal Parent, président de l’AIBQ. Certains s’autoproclament inspecteur. Ils travaillent la semaine à leur emploi de 9h à 17h et font une ou deux inspections le week-end, en chargeant moins cher, c’est un classique. »
Présentement, dans la province, le métier n’est pas encadré. Même s’il existe des formations au niveau collégial, celles-ci ne sont pas obligatoires.
« On veut que le gouvernement réserve le titre et offre un encadrement légal. On souhaite qu’il reconnaisse un code de déontologie, une norme de pratiques, une assurance », indique M. Parent.
Les 400 inspecteurs de l’AIBQ ont dû se plier à un processus rigoureux avant d’être membres en règle: preuve de formation collégiale, demande d’adhésion devant un comité, examens théoriques, examens pratiques, 250 inspections.
C’est d’ailleurs l’AIBQ qui a bâti son propre code de déontologie, lors de sa création, en 1998. « À l’époque, la profession était nouvelle. Il n’y avait pas de normes, pas de règles. Ils ne sont partis de rien », continue le président.
La tour des fous
L’AIBQ, en compagnie de l’Association nationale des inspecteurs et experts en bâtiment (ANIEB), ont déjà cogné à la porte de divers intervenants politiques, dont le ministère des Finances, celui du Travail, la Régie du bâtiment et l’Office de la protection des consommateurs.
« C’est la tour des fous. Tout le monde se transfert le dossier sans y intervenir », continue M. Parent.
En Alberta et en Colombie-Britannique, où le métier est encadré depuis 2009 et 2011, c’est l’Office qui gère le dossier, souligne le responsable.
L’Ontario s’apprête elle aussi à légiférer la profession d’inspecteur en bâtiment. L’automne dernier, la ministre ontarienne des Services gouvernementaux et des Services aux consommateurs, Marie-France Lalonde, a déposé un projet de loi règlementant le secteur de l’inspection pré-achat.
Le projet vise à mettre une autorité administrative indépendante qui aurait le mandat d’uniformiser la formation, de rédiger un code de déontologie et de délivrer les permis, entre autres.
Voyez un reportage de Radio-Canada sur le sujet.