Les écologistes, mais également bon nombre de gouvernements, dénoncent depuis plusieurs années le commerce illégal du bois, considéré comme le premier crime environnemental au monde.
Du bois de contrebande est offert ici, selon ce que déclarait Éric Véraquin, propriétaire de l’Ébénisterie Renova, à Plessisville, à La Presse il y a quelques années. « On trouve du bois illégal au Québec, mais personne ne le sait », dit-il. Certains de ses clients exigent du bois de source vérifiée, mais d’autres non, précise-t-il. Même s’il se dit sensible au problème et surpris de son ampleur, il s’estime impuissant.
« C’est les donneurs d’ouvrage, les architectes, les promoteurs qui décident, dit-il. Si on veut avoir de l’ipé ou du cumaru pendant encore 200 ans, il faut des normes nationales. Mais il n’y a pas de police qui va débarquer chez moi si j’ai de l’ébène. On n’est pas rendus là. Heureusement, les modes passent. Il y a 10 ou 20 ans, tout le monde voulait de l’acajou du Brésil. Aujourd’hui, on travaille le bois indigène, le chêne, le noyer américain.
« Il est devenu urgent d’éduquer les divers intervenants, de la production aux marchands, en passant par les clients et les entrepreneurs, dans le contexte de promotion du bois canadien et québécois certifié que nous souhaitons voir s’implanter », défend Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT.
Les règles à suivre pour éviter toute sanction quand on importe du bois sont clairement expliquées dans un document préparé par Ressources naturelles Canada.
Selon Interpol et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), dans un rapport publié en 2012, le commerce international de bois tropical est profondément vicié. La portion illégale du trafic représenterait jusqu’à 30 fois les volumes officiels. Et ce marché noir serait la cause de 50 % à 90 % de la déforestation dans les forêts tropicales. L’ampleur du problème menace même la lutte contre les changements climatiques. Les émissions de carbone causées par la déforestation illégale seraient du même ordre que celles liées à tout le transport par avion, par route et par bateau sur la planète.
Et ici, quelle est la situation concernant le bois canadien?
Le Canada s’est mis à l’abri pour deux raisons principales. D’une part, environ 90 % des forêts du pays sont de propriété publique et non pas privée. D’autre part, on coopère avec des tierces parties pour certifier la traçabilité du bois, notamment avec CSA, SFI et surtout FSC.
Incidemment, toutes les publications de l’AQMAT sont imprimées sur du papier issu de forêts certifiées FSC.