Symbole des intérieurs chics pour les Français au pouvoir d’achat certain dans les années 2000, la marque de mobilier et de décoration Habitat est en crise. La direction de l’entreprise explique être « impactée par le recul actuel de la fréquentation en magasins et la baisse du pouvoir d’achat dans un contexte de retournement du marché des biens d’équipements de la maison ».
D’origine britannique, Habitat est une chaîne de magasins de meubles contemporains, créée par le designer Terence Conran en 1964, qui a également fondé The Conran Shop. Mais depuis environ quinze ans, la marque est en souffrance. Les pertes s’accumulent d’année en année. De repreneurs en repreneurs.
En France, huit magasins sur vingt-six devraient fermer prochainement : Albi, Nice, Grenoble, Paris, Nantes, Rennes, Reims et Toulon. En revanche, celui de Montpellier, à Port-Marianne, ne serait pas sur liste noire. Ni celui de Toulouse.
Racheté au groupe Cafom par Thierry Le Guénic, un homme d’affaires, Habitat est « dans une situation dramatique » et n’a plus payé « ses fournisseurs et prestataires depuis le printemps 2021 », a indiqué Ratiba Hamache, déléguée de la centrale CGT, au journal Le Le Monde, à l’occasion d’une manifestation qui a rassemblé une centaine de personnes à Paris, vendredi, devant le magasin du quartier du Pont-Neuf, a promis de fermer.
Une vingtaine de magasins étaient fermés, au moins partiellement, à l’occasion de cette journée de grogne vendredi dernier.
« On ne peut plus rien vendre »
Inflation et pouvoir d’achat en berne, hausse des coûts de transport et des matières premières, la marque a aussi vu sa clientèle fondre faute d’approvisionnement : « On ne peut plus rien vendre à partir du moment où on manque trop de choses. « Il n’y a même pas un meuble dans le magasin. Nous n’avons jamais eu autant de clients mécontents », raconte un employé du magasin Pont-Neuf au Figaro.
Selon un communiqué de la partie syndicale, « la situation ne cesserait de se dégrader depuis le début de l’année 2022 ».
La direction de l’enseigne a indiqué que le magasin du Pont Neuf faisait l’objet d’un « projet de résiliation anticipée du bail », avec « reclassement des 20 salariés » qui y travaillent. Et « pour les sept autres magasins qui ont des problèmes de rentabilité », « des solutions sont à l’étude, notamment la recherche de solutions de reprise, d’une nouvelle implantation, la résiliation du bail avec reclassement des salariés ».