De surprenantes constructions sont à découvrir dans «TerraFibra architectures». L’exposition, présentée pour la première fois en Amérique du Nord, se tient à la Galerie de l’UdeM jusqu’au 15 juin.
Dans un contexte où, face aux dérèglements climatiques, il devient urgent de construire et de rénover durablement, l’exposition TerraFibra architectures met en lumière le travail remarquable des 40 finalistes du TerraFibra Award, le premier prix mondial qui récompense les constructions réalisées avec des matériaux constitués de terre crue et de fibres végétales. À travers une exploration thématique de matériaux écologiques, l’exposition détaille leurs caractéristiques et avantages ainsi que des techniques traditionnelles et novatrices utilisées pour les travailler.
Des constructions en pisé, terre coulée, bauge, adobe, torchis ou bloc de terre comprimée aux murs isolés en bottes de paille en passant par les charpentes en bambou et les couvertures en roseau, chaque projet présenté illustre la richesse de ces approches constructives.
Redécouvrir des matériaux durables utilisés depuis des millénaires
Alors que, selon l’Organisation des Nations unies, le secteur du bâtiment et de la construction est responsable d’environ 37 % de la production mondiale de gaz à effet de serre, l’exposition montre qu’il est possible de construire autrement à l’aide de matières renouvelables, proposant de multiples matériaux de construction durables qui existent pour certains depuis des millénaires. On redécouvre des techniques fort anciennes qui peuvent être utilisées aujourd’hui.
Tel est le cas du torchis, c’est-à-dire de la terre argileuse mélangée avec de la paille, dont l’usage est attesté au Proche-Orient vers la fin du 10e millénaire avant notre ère. Il est possible de s’en servir élégamment dans des constructions contemporaines, comme au Brésil pour les murs de la maison Acaiacá, bâtie en 2018, ou en Égypte pour le centre culturel Matariyah, construit en 2013.
C’est aussi le cas de la bauge, un des plus anciens matériaux de construction, puisqu’il remonterait à la période néolithique, qui consiste à empiler de la terre malléable mêlée de paille. De la bauge a ainsi été utilisée dans les murs du centre pour personnes handicapées Anandaloy au Bangladesh ou dans ceux d’un centre pour enfants à Sowé, au Bénin.
Des matériaux isolants autour de nous
L’exposition présente d’autres isolants moins connus comme le chanvre. Il est par exemple entré dans la composition d’un enduit de chaux pour des rénovations récentes à Paris dans un immeuble patrimonial et pour remplir des murs dans un immeuble d’Île-de-France.
«On peut faire du béton de chanvre avec des propriétés isolantes. On le souffle et il permet d’isoler des bâtiments», explique Georges Adamczyk. Les visiteurs peuvent d’ailleurs toucher à ce matériau sur une table qui en montre d’autres.
Informations pratiques
L’exposition TerraFibra architectures est présentée jusqu’au 15 juin à la Galerie de l’Université de Montréal, 2940, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, salle 0056.