L’an 2020 représente une fin et donc, forcément un début. Je pourrais référer à plusieurs choses et m’égarer, mais restons concrets et surtout, humbles. Concentrons ce blogue à se demander pourquoi l’AQMAT, une association patronale, devrait célébrer le Jour de la Terre?
Pierre Teilhard de Chardin a déjà dit : « Le monde n’est pas malade, il enfante ».
Le paléontologue, théologien et philosophe a subi les deux grandes guerres, la grippe espagnole, le crash économique et il était présent en Chine lors de sa révolution culturelle. Il a vécu assez de drames pour peser l’âme humaine lorsque placée dans des conditions sanitaires quasi inhumaines. Il témoigne dans ses écrits à ce qu’on assiste aujourd’hui durant la pandémie: ceux qui étaient bons deviennent meilleurs alors que quelques autres, hélas, peuvent empirer.
Le temps figé dehors, pour cause de confinement doublé du froid, se prête à la pause.
D’où ma question partagée à voix haute :
Qu’est-ce que votre association fait pour aider la Terre?
Et par extension :
L’AQMAT devrait-elle contribuer à inciter ses membres à mieux prendre soin de la planète?
Nous sommes au cœur des travaux de réflexion stratégique et de consultation devant déboucher, au Congrès des Décideurs, dont la date et le lieu tiennent toujours, soit le 3 novembre 2020 à Trois-Rivières, sur un tout nouveau plan de match pour les années 2021 et suivantes.
Le personnel est dans le coup du plan triennal jusqu’aux oreilles. Les administrateurs aussi. Les directions des bannières membres ont été consultées. Et sous réserve d’une opinion contraire qui serait exprimée par les membres lors d’un sondage à venir en mai, il appert que la couleur verte teintera les paroles et les actions de l’AQMAT.
Des mots et des expressions dont on méconnaissait le sens ou l’existence jusqu’à l’arrivée du 21e siècle commencent à poindre dans nos réunions, tels des pensées au printemps. (Je parle ici des fleurs, restons métaphoriques!). Économie circulaire. Réemploi. Obsolescence programmée. Objets connectés.
Des vœux, encore pieux, il est vrai, mais nourriciers pour l’ambition que vous avez de pouvoir compter sur une association encore plus utile à vos entreprises. Comme celui-ci, et pas le moindre :
« Soutenir la transformation de l’industrie et de l’environnement dans lequel elle évolue »
Jamais on n’a fait ça. Ou plutôt, jamais on n’a osé se mêler de vos affaires. Depuis notre naissance en 1940, l’AQMAT, sous diverses appellations, s’en est surtout tenue à être spectateur. À l’occasion commentateur. Mais rarement acteur. Et encore moins acteur de changement.
J’ignore où une telle ambition nous mènera. Allons-nous développer, seul ou avec le gouvernement, ou encore en partenariat avec d’autres associations, même d’autres associations pas du tout patronales, des programmes d’accompagnement des entreprises dans leurs défis de transformation de leur modèle d’affaires? Si oui, au virage vert pourrait s’ajouter votre virage technologique ainsi que des actions proactives en vue de demander des modifications réglementaires et législatives afin d’affronter les mutations socio-économiques qui semblent vouloir bouleverser nos avenirs, qu’on le veuille ou non…
Comme je vous dis, nous n’avons rien décidé. Nous réfléchissons. Vous serez engagés dans l’exercice. Non seulement par un sondage, mais aussi via huit assemblées régionales qu’on est à mettre à l’horaire. Ne me demandez pas s’il s’agira de vraies réunions, je vous prie, car même Saint-Horacio ne peut affirmer si on se déplacera cet été sur le territoire du Québec.
Pour l’heure, je vous confie en primeur que l’un des cinq ingrédients de la vision qui nous anime et que nous peaufinerons avec les membres dans les mois à venir est résumé dans l’affirmation suivante :
Être un acteur de changement dans le domaine de l’économie responsable et guider les membres dans l’évolution et l’intégration de nouvelles pratiques.
Car si la saveur de la décennie est définitivement le virage numérique, et ce pour des raisons évidentes, il y a un autre virage à négocier, selon moi, avec la même énergie, c’est celui qui doit nous mener à une économie plus pérenne.
Qu’allons-nous mettre comme viande autour d’un tel os?
Voici quelques idées pêle-mêle, sorties de têtes rencontrées ou de nuages inspirants :
- lancer un centre de recherche en innovation écologique dans le bâtiment résidentiel;
- assurer une veille des pratiques innovantes;
- développer une plateforme B2B2C intégrant fournisseurs et marchands;
- initier des projets-pilotes d’espaces en magasin pour l’échange de matériaux de construction résiduels provenant de chantiers de construction;
- animer une émission à la télé ou sur le web décortiquant la construction d’un multiplex entièrement fabriqué à partir de produits d’ici;
- créer un événement et ou une publication sur les leaders de l’économie verte et/ou durable dans notre marché.
Je suis heureux de constater qu’employés comme administrateurs et dirigeants de bannières sont tous sur la même page, si vous me permettez l’anglicisme. On devine que demain ne sera pas comme hier, la COVID-19 ayant précipité nombre de transformations profondes en particulier quant à nos modes de consommation.
En ce 50e anniversaire de la célébration du Jour de la Terre, caractérisé par un ralentissement de l’activité économique, je me permets de vous inviter aussi à réfléchir à ce que votre entreprise doit devenir pour demeurer compétitive, aussi pour favoriser la poursuite de son rôle, de sa valeur apportée à ses clients et à toute la société.