EBSU fragilisé par une acquisition, mais confiant

Le manufacturier québécois d’armoires de cuisine et de salle de bain Ébénisterie St-Urbain (EBSU) se retrouve en mauvaise position financière depuis le rachat en 2021 de Woodlore, un concurrent ontarien, qui a perdu un client représentant 40 % de ses ventes, soit environ 20 millions de dollars. Au moment de la clôture de l’acquisition, EBSU ignorait que le client poursuivait Woodlore pour des manquements contractuels.

Comme cela survient lors de toute acquisition, EBSU a dû garantir les emprunts commis par Woodlore et ce faisant, s’est vu obligé de se protéger aussi contre ses créanciers afin de pouvoir continuer de servir ses clients de manière diligente.

Fondée en 1981, EBSU emploie environ 140 personnes à Salaberry-de-Valleyfield. Ses produits sont vendus dans près de 1000 points de vente au Canada, notamment chez les détaillants RONA, Réno-Dépôt, Lowe’s Canada, BMR et Patrick Morin.

« Malgré une forte croissance au fil des ans, EBSU a connu des problèmes de liquidités au cours des derniers mois, principalement en raison d’une importante réduction temporaire des commandes de ses principaux clients », peut lire dans un document déposé le 11 mai en Cour supérieure. Le ralentissement important des mises en chantier peut en être la cause.

Résultat : EBSU a subi une perte de plus de 1,5 million de dollars l’an dernier alors qu’elle avait affiché des bénéfices nets de près de 500 000 dollars l’année précédente.

Selon le Journal de Montréal, l’entreprise cumule plus de 61 millions de dollars de dettes, notamment aux deux gouvernements, à la Banque HSBC et à la Banque de développement du Canada, sans oublier 7 M$ à l’ancien propriétaire de Woodlore et plus de 12 M$ à ses fournisseurs.

Pour réduire ses coûts, l’entreprise aurait licencié 79 de ses 200 employés ontariens, a déclaré Napoléon Boucher; aucun employé québécois n’a été mis à pied jusqu’à présent.

EBSU recherche actuellement des partenaires financiers pour se recapitaliser. Elle pourrait également vendre une partie ou la totalité de ses actifs.

L’AQMAT a appris que EBSU garde le soutien de certaines bannières, que les commandes remontent à la hausse depuis mars.

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