Du bois d’œuvre à bon prix, mais pour combien de temps?

Bien malin celui ou celle qui prédira si les scieries locales réduiront leur volume de production par manque de marge de bénéfice, comme le font leurs homologues de la Colombie-Britannique. Et du coup, bien difficile de recommander aux cours à bois de stocker ou non avant une éventuelle remontée des prix.

« Ça fait des mois qu’on martèle que le prix des matériaux a atteint un sommet record, au point où la clientèle a intégré ce constat et freiné ses achats », m’écrivait hier un marchand membre de l’AQMAT.

Maintenant que le prix de la commodité est revenu à des seuils plus normaux, il serait en effet bon que toute l’industrie claironne qu’on a des inventaires disponibles et à des prix accessibles dans tous les centres de rénovation du Québec. Bref que le marché de la commodité est redevenu « normal » pour le consommateur.

Ce même marchand espère à voix haute qu’une offensive médiatique et positive « nous permettrait de baisser nos inventaires avant les grands froids et redécoller les ventes de bois à l’aube de l’automne ».

Du côté de l’APCHQ, représentant les clients professionnels des quincailleries, on est dubitatifs. François Bernier, vice-président et économiste, confie à la plateforme La Presse + ce matin que « Malgré la baisse du prix du bois d’œuvre après les niveaux record atteints en début d’été, ça demeure très difficile pour les constructeurs de prévoir et d’intégrer cette volatilité du prix du bois dans la gestion de leurs contrats de vente de maisons neuves ».

Il faut contextualiser que les contrats à terme actuellement négociés à la Bourse des matériaux (Chicago Mercantile Exchange) se transigent autour de 500 $ US les 1000 pmp (pieds mesure de planche) de bois d’œuvre, un chiffre légèrement inférieur aux coûts estimés de production de bois de sciage en Colombie-Britannique de l’ordre de 550 $.

Nos moulins québécois semblent s’en tirer mieux, selon le Conseil de l’industrie forestière du Québec où produire coûte entre 450 à 500 $ CAN les 1000 pmp.

« Le marché est devenu plus sensible aux soubresauts entre l’offre et la demande parce que les clients gardent des inventaires plus bas qu’avant », opine Richard Darveau de l’AQMAT.

Dans l’intérêt des centres de rénovation comme de celui de leurs fournisseurs en bois, le président et chef de la direction de l’association n’entend pas rater une occasion d’inciter les consommateurs à profiter de la situation pour effectuer des travaux : « La météo est clémente, les prix en quincaillerie le sont aussi. Et alors qu’il est encore un peu compliqué ou cher de voyager, pourquoi ne pas rénover! »

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *