Déconstruction
14 juillet 2011 - 13 h
Il y a actuellement « vacance dans la construction » au niveau du courage politique. La ministre du Travail, Lise Pouliot, s’est engagée à déposer une réforme à l’automne. Mais osera-t-elle s’attaquer aux racines du mal?
Les médias ont récemment rappelé que l’industrie de la construction représentait de loin la principale souche de travail au noir. Nous, on réclame des mesures incitatives, fiscalement parlant, pour rendre le prix des entrepreneurs officiels plus compétitif par rapport aux beaux-frères. On va continuer de marteler notre point, bien que toute mesure ne dépassera jamais l’effet qu’a un diachylon sur une blessure.
J’ai nommé comme problème numéro un : la bureaucratie. Tant du côté syndical qu’étatique, une flopée de cadres et professionnels sont réfugiés derrière leur poste à protéger, sinon leur chapelle (syndicale ou paragouvernementale).
Organiser son équipe de travail en vue d’un grand chantier en tablant sur des ratios de coût/compétence n’est juste pas possible tant le processus est grevé : protectionnismes de clientèles d’un bord, normes gouvernementales multipliées de l’autre. Au bout de la course essoufflée, le client se trouve à payer trop cher et pire encore, à constater dans 99 % des cas le non-respect des échéanciers.
Alors que l’État devrait s’en tenir à offrir aux promoteurs l’assurance que les travailleurs accrédités ont le savoir-faire et l’éthique attendus pour faire leur boulot et que leurs vis-à-vis syndicaux devraient se concentrer à leur mission de défendre leurs membres contre tout abus ou injustice, voilà qu’ils interfèrent et amendent le cours normal du libre marché.
Il faut s’inspirer du film le plus vu au grand écran, » Transformers : la face cachée de la lune « , pour notre industrie de la construction, pour l’éclairer à la face du public et la transformer en profondeur.
Les surcoûts à dénoncer sont généralement liés au surtemps. Il y a un système à déscléroser. Il y a plus qu’un groupe d’étude et des offensives policières ponctuelles qui sont nécessaires. Il y a, redisons-le, une commission d’enquête à mettre sur pied avec le mandat non seulement de traquer les fraudes systémiques, mais même de réduire le poids de la bureaucratie.
Bonnes vacances de la construction quand même à tous les lecteurs!