Construction : loi spéciale de retour au travail contestée en Cour

Le dépôt d’une requête par les cinq organisations syndicales qui représentent les travailleuses et les travailleurs de la construction au Québec, devant la Cour supérieure, contestant la constitutionnalité de la loi spéciale qui a mis fin à la grève dans la construction le 30 mai dernier, inquiète les manufacturiers de matériaux et les gestionnaires de quincailleries et centres de rénovation, déclare l’AQMAT.

Pour l’Association québécoise de la quincailleries et des matériaux de construction, s’il s’agit d’un droit fondamental du monde syndical que l’exercice du droit de grève, il importe de bien évaluer les répercussions d’un autre éventuel arrêt de travail dans cette industrie dont ses membres font aussi partie, par ricochet. « Notre industrie a été malmenée durement depuis quelques années, avec l’absence d’un crédit d’impôt permanent à la rénovation par exemple, et en raison des baisses importantes de mises en chantier dans plusieurs secteurs d’activités, en lien avec une économie moins vigoureuse et d’une reprise plus lente que prévue des dépenses des consommateurs », explique le président et chef de la direction de l’AQMAT, Richard Darveau.

« La loi sur le retour au travail porte atteinte de façon injustifiée au droit de grève des travailleuses et des travailleurs en leur interdisant complètement l’exercice de ce droit, qui est pourtant reconnu comme étant un droit fondamental par la Cour suprême. La liberté d’expression des travailleuses et travailleurs de la construction est aussi restreinte par cette loi spéciale », a indiqué Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale de l’industrie de la construction. L‘Alliance syndicale annonce du même souffle qu’elle conteste aussi l’article 48 de la loi sur les relations de travail dans la construction (loi R-20) qui empêche la rétroactivité devant la Cour suprême.

L’AQMAT souhaite vivement que la Cour fasse diligence et règle rapidement cette requête. La confusion qui règnerait advenant un trop long délai des tribunaux à en débattre, garderait les manufacturiers et les marchands dans une incertitude dont ils n’ont pas vraiment besoin dans les circonstances.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *