Alors que le crédit d’impôt Rénovert prend fin le 31 mars pour les rénovations écoénergétiques résidentielles, voilà qu’une autre organisation, l’Association de la construction du Québec (ACQ), demande l’instauration d’avantages fiscaux pour la rénovation à fins commerciale.
En fait, l’ACQ a déposé une série de demandes face au ralentissement qu’elle affirme que l’industrie de la construction subit depuis cinq ans et qui se poursuivrait encore quelques années.
« Avec un poids de près de 13 % du PIB, l’industrie de la construction représente une part importante dans notre économie. Les retombées des investissements en infrastructures du gouvernement sont un levier important de développement économique qu’on ne peut mettre de côté », a indiqué M. Jean-Philippe Cliche, économiste à l’ACQ
Un crédit d’impôt commercial aiderait à ce que les commerçants puissent effectuer les rénovations qui revitalisent leurs entreprises et s’assurent que le déficit d’entretien des bâtiments commerciaux ne devienne pas un problème grandissant dans les villes québécoises. « Si le programme RénoVert a eu un effet bénéfique certain sur le secteur de la construction résidentielle, nous sommes convaincus qu’un programme similaire dans le secteur commercial serait tout aussi efficace », a mentionné M. Cliche.
Les autres recommandations de l’ACQ au ministre des Finances pour le Plan économique du Québec prévoient les mesures suivantes :
Augmenter l’investissement public dans l’économie afin de stimuler la croissance économique de la province et résorber le déficit d’entretien des infrastructures publiques. Une étude du Fonds monétaire international confirme d’ailleurs que les coûts d’emprunts très bas combinés à une demande faible dans les pays développés font en sorte qu’il peut être très rentable d’augmenter les investissements en infrastructures, spécialement lorsque les besoins en infrastructures sont bien identifiés et qu’ils sont comblés par des investissements efficaces.
Bonifier et publiciser le programme d’apprentissage en milieu de travail (PAMT) dans l’industrie de la construction afin d’augmenter les compétences et l’employabilité des apprentis dans l’industrie, qui sont pour la plupart des jeunes de 15 à 24 ans ayant de la difficulté à se trouver un emploi de qualité bien rémunéré. Il est à noter que le taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans est deux fois plus élevé que pour le reste de la population québécoise, et une telle mesure leur viendrait certainement en aide.
Inciter davantage les entreprises en construction à l’utilisation de la modélisation des données du bâtiment (MDB ou BIM en anglais), afin que celles-ci prennent le virage technologique tant attendu par l’industrie, et augmentent autant leur productivité que la qualité de leurs travaux. Pour ce faire, l’ACQ propose que le gouvernement alloue une enveloppe dédiée uniquement à la MDB et aux entreprises en construction. Une partie de cette enveloppe devrait servir à faire la promotion du financement gouvernemental concernant cette technologie.
Diminuer les impôts pour les petites entreprises en construction qui ont augmenté de 8 % à 11,8 % au 1er janvier 2017. Ce nouveau taux est 4 fois plus élevé que celui des entreprises évoluant dans les autres provinces canadiennes (2,9 %). Les petites entreprises de construction étant les premières victimes du ralentissement dans l’industrie de la construction au Québec, l’ACQ estime que le gouvernement agit dans la mauvaise direction dans ce dossier et qu’il risque de fragiliser la fibre entrepreneuriale de l’industrie.
Hausser l’aide gouvernementale aux manufacturiers et exportateurs québécois afin que les entreprises de la province puissent profiter de la reprise aux États-Unis, de l’accord de libre-échange avec l’Europe et de l’ouverture grandissante du Canada face aux économies mondiales. C’est lorsque les carnets de commandes de ces entreprises sont bien garnis qu’elles procèdent à des agrandissements d’usines, ce qui a un effet bénéfique sur la construction industrielle.
« Nous croyons que ces mesures amélioreraient l’état des infrastructures publiques et privées, créeraient des emplois, spécialement chez les jeunes, stimuleraient la fibre entrepreneuriale québécoise, inciteraient les entreprises en construction à prendre le virage technologique et augmenteraient les exportations de la province. Nous souhaitons que le gouvernement agisse en ce sens lors de son prochain budget », a conclu M. Cliche.
À propos de l’ACQ
Principal groupe de promotion et de défense des intérêts des entrepreneurs de l’industrie québécoise de la construction, l’Association de la construction du Québec (ACQ) est le plus important regroupement multisectoriel à adhésion volontaire de cette industrie. En vertu de la Loi R-20, l’ACQ est l’agent patronal négociateur pour tous les employeurs des secteurs institutionnel-commercial et industriel (IC/I). L’ACQ représente 17 719 entreprises qui génèrent plus de 62 % des heures totales travaillées et déclarées dans l’industrie. Elle est également présente dans le secteur résidentiel par l’entremise de ses Plans de garantie ACQ (PGA). Grâce à un réseau de 10 associations régionales implantées dans 16 villes du Québec, elle offre à ses membres une multitude d’outils et de services.