Le blog de Richard


À la guerre comme à la guerre

En ce début d’année où notre association s’apprête à vivre des moments heureux dans le cadre de ses soixante-dix ans d’existence, on peut s’interroger sur le vrai sens d’un tel anniversaire.

Bien sûr, et c’est de bonne guerre, l’AQMAT est plus que jamais tournée vers l’avenir. Des pas de géant ont été accomplis depuis deux ans pour en faire une organisation plus moderne, à l’affût des tendances technologiques de communication avec les membres comme avec celle des marchés, branchée à parts égales sur les réalités locales, nationales et mondiales.

Cela ne doit pas empêcher l’AQMAT d’être aussi à l’écoute de son passé, de son histoire, si peu banale. C’est ce patrimoine qui guide encore nos actions. L’adage qui veut que « si tu veux la paix, prépare la guerre » est d’autant plus pertinent pour nous que l’organisme se bat en permanence pour favoriser une amélioration des conditions dans lesquelles l’industrie de la rénovation, des matériaux et de la quincaillerie exerce ses activités et s’accomplit.

Née en 1940, en pleine Seconde Guerre mondiale, elle a dû faire ses premiers pas sur la trame d’une crise économique. Les marchands de bois de Montréal qui se sont alors regroupés en association sentaient le besoin d’avoir une force de frappe pour réussir à réaliser de meilleures affaires malgré le contexte difficile. Il ne s’agissait pas de partir en guerre contre qui que ce soit, mais plutôt de se donner de nouvelles armes pour mieux affronter l’adversité.

Aujourd’hui, sept décennies plus tard, la réalité socio-économique du Québec et les défis de la mondialisation ne sont pas étrangers à cette volonté des administrateurs et de la direction de l’AQMAT de s’engager corps et âme dans une guerre de tranchées qui, disons-le, oblige sans cesse à renouveler les outils, les moyens et les efforts pour garantir une industrie forte et ordonnée.

Prises à bras-le-corps, plusieurs barrières tombent, de plus en plus de portes s’ouvrent en faveur d’une meilleure reconnaissance de l’AQMAT auprès des classes politiques et économiques. La célébration du soixante-dixième, lors d’un grand gala embrassant l’histoire et le futur, le 13 mars prochain à Bécancour, sera donc une occasion privilégiée de faire valoir la persévérance de ceux et celles qui ont tenu le fort depuis les débuts… et la vision de leur relève!

Sortira-t-on de l’événement avec les honneurs de la guerre? L’histoire le dira.


2janvier.com

J’aurais tant aimé me contenter, en ce dernier blogue de 2009, la tête presque déjà dans les boules (de Noël), de me laisser couler relax dans une poésie inspirante. M’endormir sous les flocons comme l’ours jusqu’au retour de la marmotte. C’est ça, la vie, non?

Mais non, c’est pas ça la vie. La vie, même l’hiver et par temps froid, est synonyme d’éveil, de combat perpétuel. Tout le reste sent la mort.

Alors j’écrirai plutôt pour honorer et soutenir nos amis marchands de Rimouski qui profitent de ce temps festif pour réfléchir et se battre contre la bêtise humaine.

L’Association des marchands de Rimouski a passé une résolution à l’effet que des pressions soient faites pour demander aux autorités compétentes le maintien du 2 janvier comme jour férié non payé, permettant ainsi deux jours consécutifs de congé au personnel des commerces de détail, et ce, pour leur ressourcement tant familial que physique.

À cet argument sensé parce que défendant l’humain, j’ajoute des raisons de management. Ouvrir pendant de plus en plus d’heures augmente les frais d’exploitation d’un commerce, rend le recrutement et la rétention de personnel plus difficiles, dilue la compétence au service des clients, car les experts de chaque commerce ne peuvent chacun travailler plus de 40 heures par semaine, en plus d’entraîner une recrudescence du vol à l’étalage de la part des clients ou des employés en raison du manque de surveillance et de la grogne.

Le gouvernement se réfugie derrière une approche de laisser-aller qui dit aux commerçants : « Vous savez, vous n’êtes pas obligés d’ouvrir le 2 janvier. » Connaissez-vous un commerce qui va laisser sa clientèle aux mains de son concurrent qui, lui, déciderait d’ouvrir?

Il faut une consigne claire et ferme de la part de l’autorité gouvernementale. Comme nous l’avons déjà indiqué − et recommencerons à le faire! − la société de consommation a besoin d’un accès le plus grand possible aux pourvoyeurs de médicaments, de nourriture et de carburant. Ceci ne doit pas forcer tous les autres marchands à suivre leur horaire, d’autant plus que ces derniers s’en vont de plus en plus vers du 24 h/24 h. Et c’est là où le bât (de Noël) blesse : le gouvernement manque de discernement sur cette question.

Unanimement, le 15 mars 2009, les membres de l’AQMAT réunis en assemblée générale à Montréal se sont prononcés contre l’ouverture des commerces le 1er juillet et le 2 janvier. Nous avons gagné la bataille du 1er juillet, mais pas encore celle du 2 janvier.

Nos voisins de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick offrent respectivement neuf et dix jours de congé non payé à leurs employés, et leurs gestionnaires peuvent aussi mieux souffler. Ici, au Québec, nous n’en avons que sept.

S’il est vrai que la persévérance rapporte en général, encore faut-il opter pour les cors et trompettes (de Noël) les plus aptes à avoir un impact sur la classe politique et sur les médias. Les commerçants rimouskois ont compris en lançant le microsite d’information et de pétition http://www.2janvier.com/.

J’ai été scandalisé, rien de moins, de lire la lettre du cabinet du ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation du Québec, reproduite sur le site de l’Association des marchands de Rimouski, affirmant ce qui suit :

Vous êtes le seul groupe au Québec qui nous a fait part de ses revendications pour la fermeture des magasins le 2 janvier. Vous comprendrez que notre interprétation nous laisse croire que la situation n’est pas considérée problématique pour les autres groupes, car aucun ne nous a signalé son mécontentement.

La signataire au nom du Ministre, Mme Elisabeth Prass, est exactement la même conseillère que j’ai rencontrée et avec qui j’ai entretenu une correspondance au nom des membres de l’AQMAT après notre congrès.

C’est bon de voir que dans le Bas-du-Fleuve comme sans doute ailleurs, les entrepreneurs ne sombrent pas dans la fatalité.

C’est bon de se donner de l’espoir et des moyens. La circulation de l’information fait partie de ceux-là.

C’est bon de se sentir vivant. D’avoir le sentiment d’agir en bon père (de famille et de Noël!).

P.-S. : joignez votre voix à la pétition disponible ici : http://www.2janvier.com/NousAppuyer.php.


Monde bipolaire

Il n’y a pas qu’à Copenhague où l’on nous rappelle que le globe a deux pôles, que les fluctuations trop grandes entre des périodes hot d’excitation et de dépression profonde peuvent créer de la confusion. Mon téléphone et ma boîte de courriels semblent aussi être devenus maniaco-dépressifs.

Un jour un marchand me révèle avoir connu LE trimestre le plus intense dans son magasin; les ventes ont explosé. Le lendemain, un autre m’avoue être paniqué, rien ne va plus; c’est la stagnation ou pire.

Remarquez, les deux peuvent coexister, c’est permis. J’ai déjà connu une maniaque qui filait le parfait bonheur avec un dépressif. (Voyez ma délicatesse ici dans l’utilisation des genres.)

N’empêche, j’ai hâte d’avoir et de partager avec toute notre communauté des données justes sur l’état des affaires des quincailleries et de leurs fournisseurs. Car c’est en se comparant bien plus qu’en se regardant qu’on se trouve normal ou pas, performant ou ordinaire.

Ça viendra. Le GPS (pour « Guide de planification stratégique ») sera disponible à l’automne 2010, juste avant la préparation des budgets, puis mis à jour chaque année dès lors.

Ce Canada est presque aussi bipolaire tellement il est étendu. Difficile pour quelque premier ministre de la confédération que ce soit de présenter au reste du monde une position cohérente alors que les préceptes de notre développement durable reposent sur des situations opposées, telles que l’exploitation des sables bitumineux d’un côté, un procédé fossile, et la production électrique par l’eau de l’autre, renouvelable éternellement.

Au fond, même si je prônais la comparaison il y a deux ou trois minutes, selon votre vitesse de lecture, peut-être vaut-il mieux se rappeler cette sagesse, forcément chinoise comme tous les proverbes :

Celui qui sait qu’il en a assez est riche
– Tao Te Ching


La pelle de la nature

J’avais choisi cette semaine pour prendre quelques jours de repos. Pour m’apercevoir que mon emploi est pas mal plus relax que mes vacances!

Décidé, lundi, à mettre une dernière fois ma ligne à l’eau en 2009, le lac Carré (pourtant rond) a attendu mon jour d’arrivée pour se brasser pas à peu près. Résultat : l’eau de début de journée est devenue en après-midi une gadoue qui engluait ma ligne et mettait à dure épreuve mes biceps plus habitués à manier une souris et un clavier.

Le lendemain, le thermomètre a descendu au rythme où la glace s’appropriait le plan d’eau. Finie la pêche pour cette année. On va attendre Sainte-Anne-de-la-Pérade ou un miracle.

Second challenge pour mes bras : couper du bois à même la forêt, histoire de ramener un brin de chaleur dans le camp ami. C’était bon, n’eut été une ampoule d’environ 200 watts qui a trouvé judicieux à ce moment d’apparaître sur ma paume…

C’est fou comme la faune sent les événements! Avant la tombée des centimètres de neige, les oiseaux se disputaient le moindre grain ou morceau de graisse. Comme s’ils savaient que l’hiver arrivait dans les heures suivantes. Leur préparation était plus sage que celle des Allemands quand naguère ils prirent d’assaut l’Union soviétique et y périrent…

Parlant du führer, le geai bleu faisait loi comme c’est pas permis. D’un seul cri de corde à linge mal huilée, il faisait fuir les autres ailés. À commencer par Frédéric, ce chevelu qui venait lui-même de piquer la place à une sitelle à poitrine blanche, laquelle se foutait de la grande famille des mésanges, roitelets des lieux seulement lorsqu’il n’y a aucun autre sujet à l’horizon.

Puis hier, décembre a déroulé le tapis blanc, moelleux à souhait pour un jogging d’entraînement, pas de performance. Record il y a néanmoins eu puisqu’il est tombé 30 cm alors que la meilleure marque, en 1977, avait été de 17,8 cm.

L’expression « le calme après la tempête » prenait tout son sens.

Le retour de la pelle, lui, était moins doux. Un dénivelé de 20˚ sur 100 m à rendre pratiquable, ça use son homme.

Je suis donc revenu me reposer au travail.


L’éthique au tact

Ce n’est qu’une question de temps avant que l’éthique soit incorporée dans tout et partout. Dans votre entreprise aussi, pas seulement dans les administrations publiques. La transparence est sur toutes les lèvres. Même sur celles de votre couple!

En effet, s’il y a eu récession sur le plan économique en 2009, il est tout aussi vrai d’affirmer qu’il y a eu enflure sur le plan de la gouvernance. Pas un jour de l’année ne s’est écoulé sans que des questions d’ordre moral ou de fairplay ne soient soulevées.

On ne se demande plus si nos soldats ont torturé l’ennemi capturé, mais si on ne serait pas un peu responsables dans l’éventualité où leurs frères afghans, eux, les maltraitent plus tard. On est rendus vraiment loin. Je ne dis pas « trop loin ». Je dis juste « loin ». Les prisonniers de guerre au Vietnam n’ont pas reçu la même attention…

L’ébauche d’un code de conduite encadrant le comportement du duopole du crédit Visa et MasterCard enfin proposée par le ministre des Finances du Canada, la réforme votée cette semaine de la Loi sur la protection du consommateur presque inchangée depuis trente ans, le Sommet sur les changements climatiques qui s’amorce au Danemark avec plus de 70 chefs d’État au lieu des 5 ou 6 purs et durs habituels, l’application obligée de l’équité salariale d’ici la fin de l’année qui vient, l’inévitable commission d’enquête sur l’industrie de la construction, la réforme des procédures d’attribution de contrats municipaux, le financement des partis politiques qui vise au départ les règles de neutralité, la nouvelle Loi sur les compagnies adoptée par l’Assemblée nationale ce 1er décembre et qui forcera l’accès à l’information pour les petits investisseurs, la récente réglementation qui est venue encadrer les actions des lobbyistes après le grand ménage provoqué par la commission Gomery, sans oublier la simplification à venir du Code de procédure civile pour en réduire le coût et les délais, tout ceci et bien plus encore montre qu’on progresse sur les questions d’éthique à la vitesse grand V.

Tic tac. Finies les tactiques. Place à l’éthique. Et au tact. Même l’icône Tiger a dû passer à la parole après l’acte, et ronronner plutôt que rugir.

Plus ça change, moins c’est pareil.


Payés à la commission

Personne d’entre nous ne croit une seconde que la collusion existant dans la construction, impliquant souvent des firmes d’ingénierie, se limite à l’île de Montréal et a vu le jour sous l’ère de Gérald Tremblay.

Tout le monde sait aussi que les appels d’offres « pipées » et les contrats aux amis ne sont pas l’apanage des constructeurs. Ces procédés sont généralisés.

Exemple facile : un gestionnaire de programme public bénéficie d’un pouvoir de dépense sans devoir procéder par appel d’offres et quasiment sans contrôle lorsque les commandes sont en deçà d’un certain montant. La solution à sa portée est facile : il demande à ses « amis » de toujours lui fournir des propositions divisées en phases qui, par hasard, se situent toutes juste au-dessous du plafond discrétionnaire permis.

C’est donc plus d’une commission d’enquête qu’il faudrait mettre sur pied. Un grand nettoyage éthique est requis pour assainir nos mœurs d’affaires et le comportement des gestionnaires du produit de nos taxes et impôts.

Si on payait nos dirigeants politiques « à la commission », peut-être les pourboires que les rumeurs les accusent d’encaisser deviendraient-ils superflus…

Mauvaise blague. Je voulais simplement ajouter ma voix à celle des 76 % de Québécois sondés* qui demandent au gouvernement du Québec de ne plus attendre avant d’instituer une commission d’enquête sur l’industrie de la construction. Un dossier pas mal plus important que celui des accommodements raisonnables…

* Sondage Léger Marketing-Le Journal de Montréal-TVA


Lortaugraf

Qel bonne nouvel cet sinplificacion du franssais dont les journal ont parler.

Fini de se casser la tete et de fair compliqué.

Et poussons sur la minis pour écrir pas jus nimporte qoi, mais aussi nimporte comment. Nivlons lélève par le bas.

La paraisse au pouvoir.

C’est foul chil com mezur!


Le mois des salons

Novembre, mois des morts, comme d’habitude. Non, pas comme d’habitude. Un très proche cousin vient de voir sa jeune quarantaine happée par une tumeur au cerveau. Quelques mois ont suffi. Il est exposé au salon demain.

Par chance, le soleil luit. Ses filles grandissent. Vue ainsi, la vie est éternelle…

Parlant de salons, mon Dieu que le mois est vivant! À évoquer seulement les foires directement reliées à notre industrie, on a le tournis. À l’intérieur d’une vingtaine de jours, au Québec seulement, se tiennent les salons suivants :
− BMR les 5-6 novembre

− CanWel les 21-22 novembre

− Coop/Unimat les 25-26 novembre

− RONA les 27-28 novembre

Pensons aussi qu’en amont et en aval des dates mentionnées, il y a le montage et le démontage. Et ce n’est pas parce qu’il y a des salons à monter et à animer que le travail normal de la semaine se fait plus léger.

Que je n’aimerais pas être un représentant des ventes ou un agent dans la quincaillerie ou les matériaux en ce novembre! Les week-ends en famille se font rares. Le monde dans les stands est plus vert que les produits écolos qu’ils vantent. Vite les doses de vitamines ou d’échinacée pour suppléer au souffle court ou aux étourdissements!

Je chiale, mais voyons le côté brillant de la situation : tous ces salons aux emplacements d’exposition bien occupés et aux allées souvent bondées prouvent que notre secteur d’activité se porte bien. Alors, au fond, ce novembre fou dans la vie personnelle est une bénédiction attendue chaque année par les reps. Sans ce novembre, ce n’est pas un douzième de leur revenu qui manquerait, c’est peut-être le tiers de leur année.

Alors célébrons novembre. Profitons- en. Vivons chaque moment passé au salon… comme si c’était notre dernier.


La santé congestionnée

Je m’étonne qu’on s’étonne. Les hôpitaux québécois sont généralement dépassés par les événements courants qu’apporte chacun des 365 jours de l’année, c’est-à-dire quand il n’y a pas de choléra 2.0 appelé A(H1N1), quand il n’y a ni pandémie ni épidémie. Juste des chutes sur les trottoirs et des otites. Alors pourquoi être surpris du chaos et de l’improvisation provoqués par l’arrivage boni, en moins de 60 jours, de 1,4 million de patients en mal justement de patience… et de vaccins… ou de coupons de vaccin!

Je m’étonne qu’on s’étonne. Même un dossier beaucoup plus tangible, fait de briques et de béton et non pas de panique et d’émotions, comme le CHUM, n’arrive pas à lever de terre depuis son annonce il y a quatorze ans et six milliards de dollars plus tard. Et je ne fais pas ici de politique puisque le surplace du dossier a traversé six ministres de la Santé et quatre premiers ministres de toutes allégeances.

On a raison de craindre la grippe. De s’en prévenir au point de s’en vacciner. On la vaincra. Un mal chronique d’efficience et de gros bon sens ne semble toutefois pas près de trouver son remède; cette congestion à laquelle il faudra un jour s’attaquer qui règne en fou au sein du ministère de la Santé et des services sociaux du Québec. Ce département siphonne nos taxes et une grosse part des intérêts sur la dette cumulée du gouvernement. Son anémie entrave la bonne marche économique de nos entreprises et nuit à la paix sociale et personnelle, marques de commerce de l’Amérique du Nord.

Excusez ma frustration. Je ne pouvais contenir cet éternuement.


Le bon, la brute et les truands

Le bon, c’est Gérald. Il est si gentil qu’on va l’appeler ici par son prénom. On voudrait tous un oncle comme ça. Le genre candide, fin, qui tourne les coins ronds. Mais a-t-il géré en bon père de famille bienveillant? Mon propre papa s’appelle Gérald. À la différence qu’il a toujours veillé sur nos intérêts.

La brute, c’est la madame Harel. La mèche courte et rebelle. Dure. Dure à aimer aussi. Elle tourne les coins ni ronds ni carrés : elle avance, point. C’est sûr qu’on ne la voudrait pas comme marraine parce que les cadeaux seraient rares. Comme maire plutôt que comme mère. L’administration aurait des dents, mais aurait-elle de la dentelle?

Je ne parle pas de Richard Bergeron, sinon que pour deviner ce que pourrait faire cet émotif au jugement faillible avec 4 milliards de dollars entre les mains. Il n’a pas besoin de prendre le pouvoir pour qu’on imagine que ses dehors de démocrate hypertrophié peuvent cacher un impulsif qui pourrait diriger Montréal… droit dans le mur!

Le pire dans tout cela, c’est que les jeux semblent se décider ailleurs que dans le bureau ovale (en fait, je ne sais pas s’il est ovale, celui-là) de l’Hôtel de ville. Car il y a deux Montréal. Non, il y en a trois.

Il y a la ville en tant que territoire et métropole. Le surplace du CHUM, la perpétuelle congestion des routes et des ponts, les limites de l’aéroport, autant de dossiers sur lesquels le maire ou la mairesse ont peu de prise.

Il y a la ville en tant que Ville. L’administrative. Le bon a acheté chèrement la paix avec ses banlieues internes et multilinguistiques, la brute voudra les deux mains sur le volant au prix même de la paix sociale. L’autre improviserait.

Puis il y a la vraie ville. La communauté. Avec ses truands et leurs acolytes, qui salissent le sens noble du capitalisme joué dans les règles. Je ne vous les présente pas, les médias s’en chargent. Heureusement, d’ailleurs. Ils sont notre espoir.

C’est ça la seule et véritable question à se poser dans l’isoloir, à Montréal comme dans les centaines d’autres municipalités aux urnes ce premier novembre : qui a la bonté du cœur et j’ose dire la force brute pour qu’on cesse de nous mener en bateau?