Huit. Vous n’êtes que huit sur mille à avoir pris deux minutes pour compléter notre sondage en ligne devant orienter notre offensive face à la sur-réglementation, au chevauchement des inspections et règles diverses et à la paperasse gouvernementale en général.
En assemblée des membres, le 19 avril, vous étiez une cinquantaine à parler d’une voix unanime pour m’inciter, que dis-je, me forcer à enfourcher comme cheval de bataille principal la lutte au fon-fonctionnarisme. Vous savez, ce petit moteur d’un bruit rassurant, en fait endormant.
Un mois plus tard, quand il faut fourbir ses armes pour le long combat à initier, vous n’êtes plus que huit. C’est quand même pas les grandes chaleurs qui vous ont fait fondre.
Je n’ai pas de données sous la main qui isole le cas du Québec. En revanche, la performance canadienne est sous la loupe de la Banque Mondiale depuis des décennies. Le rapport annuel « Doing business » dévoile des chiffres qui montrent la côte devant nous:
-Nous sommes 56e nation au monde quand il s’agit de défendre une entreprise devant les tribunaux jusqu’à obtenir un gain. Parce que nos causes prennent en moyenne 570 jours à se régler légalement, en raison d’une moyenne de 37 procédures diverses à accomplir, nous sommes sur un pied d’égalité avec le Qatar et l’Indonésie, loin derrière Singapour, la Norvège, les États-Unis ou la France, qu’on trouve pourtant si compliquée…
– Nous sommes 41e au monde pour transiger hors-frontières, ce malgré le traité de libre-échange. Nos manufacturiers paient en moyenne 1610 $ par conteneur et perdent sept jours en tractations administratives alors que les compagnies américaines paient en moyenne 1050 $ pour la même opération, les Britanniques paient 1050 $, les Allemandes 872 $ ou les Suédoises 697 $. On ne peut accuser aucun de ces pays de mal payer ses fonctionnaires.
– On pourrait continuer de se comparer désavantageusement si je vous racontais le coût en pourcentage que représente l’obtention d’un titre de propriété commerciale par rapport à la valeur du bien. L’État portuguais gère cela en une seule procédure accomplie le même jour que la demande. La Norvège en trois jours, l’Australie en cinq. Chez nous: six formulaires et dix-sept jours sont nécessaires!
– Sans parler de l’obtention de toutes les permissions pour construire, un parcours de 14 épreuves en 75 jours en moyenne au Canada. La même opération ne requiert que six ou sept procédures au Danemark ou en Nouvelle-Zélande, le tout est accompli en 40 jours aux États-Unis ou en 25 jours à Singapour.
Ah la maudite machine, comme l’appelait jadis le groupe Octobre :
Dans leur p’tite misère
Se disaient: « Calvaire !
Y est temps d’arrêter »
Ca irait p’t`être mieux
La maudite machine
Qui t’a avalé
A marche en câline
Faudrait la casser
Faudrait la casser
Ils exagéraient. Il faut juste la huiler cette machine et aider ses responsables à en remonter les pièces pour éliminer ce qui sert peu ou mal et activer l’ensemble avec plus de fluidité…
L’AQMAT et votre humble serviteur ne peuvent guerroyer contre l’inertie et les contradictions de la machine étatique en étalant sans gêne sa propre anémie. Imaginez-moi, fort d’une pétition de huit personnes, tentant de brasser la cage des placides en affichant un surplus d’attitude convaincue simplement pour camoufler l’absence de l’argument convaincant, celui d’une écoeurantite aiguë à l’égard du fon-fonctionnarisme ronflant qu’un nombre représentatif de nos membres aurait exprimée .
Je ne me mettrai pas à genoux pour vous supplier de participer au sondage. A contrario, je me lève. Et vous invite à faire de même. On peut arriver à obtenir des services gouvernementaux plus efficaces et mieux coordonnés. Quand j’aurai cent répondants, j’irai chercher en leur nom l’appui d’autres associations sectorielles et la roue se mettra à tourner.
Suivez ce lien pour vous exprimer confidentiellement: sondage aqmat paperasse