Le blog de Richard


Non au jequiriti, mais oui à tout le reste!

«C’est se tirer dans le pied, lance Benoît Fournier, gérant de la Quincaillerie Lacolle, située dans la municipalité du même nom, à moins de 10 kilomètres de la frontière américaine. Les gens vont déjà faire le plein aux États-Unis parce que ça coûte beaucoup moins cher, ils achètent leur épicerie de l’autre côté, alors s’ils ont encore le droit d’en acheter plus, ils vont en acheter plus.»

Un de nos membres n’a pas mis sa langue dans sa poche pour commenter au journal La Presse l’impact appréhendé de la hausse de 300 % de l’exemption de taxes sur les articles achetés par des Canadiens aux États-Unis.

La mesure a été dévoilée dans le dernier budget fédéral, le 29 mars. À compter du 1er juin, les Canadiens ayant séjourné au moins 24 heures à l’étranger seront exemptés de taxes si leurs achats ne dépassent pas 200$, au lieu de seulement 50 $. Pour un séjour de 48 heures et plus, le plafond d’imposition passera quant à lui à 800$.

L’encouragement à acheter américain directement sera amplifié par le fait que l’attente aux douanes sera moins longue. C’est d’ailleurs ce seul objectif que poursuivait le gouvernement conservateur en annonçant la nouvelle.

Ajoutons la parité du huard local avec le billet vert, et voilà que la table est mise pour rendre la vie bien difficile pour environ le quart des 800 marchands membres de l’AQMAT, ceux situés dans un rayon de moins de 200 km des frontières américaines…

Le président du Conseil québécois du commerce de détail, Me Gaston Lafleur, s’est permis du sarcasme devant la nouvelle donne: « Je trouve que c’est une grande largesse pour les entreprises américaines. Je ne comprends pas le raisonnement du gouvernement Harper ».

Le Conseil canadien du commerce de détail qualifie d’incohérent le ministre Flaherty du fait que l’augmentation des exemptions survient au moment où le Sénat se penche, à sa propre demande, sur le problème du trop grand écart entre les prix de détail canadiens et américains.

Pendant ce temps, officiellement, sur le site du Gouvernement du Canada, on ne compte que sept produits américains interdits sur le territoire canadien. Attention, ce qui suit est vrai, vous allez rigoler:
1. Les marchettes pour bébés
2. Les dispositifs d’appui de biberons
3. Les balles de yo-yo (!)
4. Le nécessaire pour gonfler des ballons
5. Les bougies qui se rallument automatiquement après les avoir éteintes (!!)
6. Les fléchettes de pelouse à bout allongé
7. Les graines de jequiriti (!!!)

Qui connaît les fèves de Jequiriti? Pourtant, on ne peut en importer. Mais pour tout le reste, du tournevis à la planche de mélamine, en passant par la peinture et le bardeau, aucun problème. Bring them on!

Un dossier à suivre que ces hausses d’exemption… et à contrecarrer, si possible.


Si j’avais les ailes d’un ange…

C’est inspiré par le voyage, l’ouverture sur les autres marchés de l’Amérique du Nord, sur les manières de faire de nos voisins du Canada anglais et des États-Unis, que s’est tenue la troisième édition du Congrès des décideurs, le 13 mars, au Manoir Rouville-Campbell à Mont-Saint-Hilaire.

On a franchi la barre psychologique des cent participants pour le programme de jour. C’est encore de tout petits chiffres, mais la progression, elle, est grande puisqu’on passe d’une soixantaine de personnes lors de l’édition initiale à 80 et quelque l’an passé pour finalement atteindre 108 inscrits en 2012.

En soirée, on double notre participation sur trois ans. L’assistance tournait autour d’une soixantaine de personnes à l’époque de Lanni Ristorante comme lieu d’accueil. On s’est déplacé vers le Centre La Renaissance à Montréal-Nord l’an passée qui nous a fait atteindre environ 125 participants, pour se fixer à 144 convives mardi dernier.

L’assemblée générale, elle, a été stable avec la présence de près de 60 personnes représentant une quarantaine d’entreprises membres, ce qui est fort satisfaisant, d’autant que la concurrence du bar de la salle voisine se faisait sentir…

Nous reviendrons dans les pages du magazine Quart de Rond avec moult détails sur les informations et les décisions qui ont été prises à l’occasion du congrès et de l’assemblée. Pour l’heure, laissons parler quelques photos.

Quoique, je me permets de rêver une dernière fois à ce thème « Si j’avais les ailes d’un ange… » et d’imaginer à quel point pourrait être populaire l’idée d’entendre et de voir l’an prochain au 4e Congrès des décideurs des témoignages de quincailliers venus des cinq continents: un quincaillier chinois, un quincaillier australien, un quincaillier mexicain ou argentin, un quincaillier allemand ou français et un quincaillier de l’Ouest canadien ou des Maritimes. Et pourquoi pas, un quincaillier amérindien, voire inuit!

L’idée va cheminer au sein du comité organisateur…


Talons hauts à cap d’acier

En ce jeudi 8 mars, journée de la femme, journée des femmes en fait, je vais céder ma place et ma plume à Karine, ma coordonnatrice aux communications. 
*****
Écrire le blogue de cette semaine à la place du président, voilà une jolie fleur que je cueille sans hésitation! Cette permission toute spéciale me permet de m’éloigner un moment du registre technique du boulot pour laisser libre cours à mon instinct littéraire.

Déjà deux mois depuis mon arrivée dans les bureaux de l’AQMAT. Non, pas déjà, seulement! Le temps passe si vite!

Au cours des dernières semaines, j’apprivoise un milieu jusqu’alors inconnu. Vous auriez dû voir la réaction de mon entourage quand je leur ai annoncé que j’allais travailler à l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction! Mon frère fut le plus éloquent avec son « Fais attention de ne pas te clouer la main sur ton bureau! » Ah! Les frères! Mais je dois admettre que je comprends sa réaction. Je n’y connaissais pas grand chose. Et mes habiletés manuelles sont disons… en développement.

Je ne m’en cache pas : je n’aurais jamais cru travailler dans ce domaine. Pour moi, une quincaillerie se résumait à l’endroit où mon père était si heureux de m’amener le samedi matin.

Au fil des jours, c’est un domaine que j’apprends à découvrir, avec toutes ses subtilités et sa complexité. Un milieu riche en ressources matérielles, également humaines.

D’un œil extérieur, on imagine souvent que les univers de la quincaillerie et de la construction sont des milieux où règne principalement la testostérone. Avec joie, je constate de plus en plus que les femmes tiennent une place importante dans nos rangs. En commençant par le personnel de l’AQMAT – où on est même majoritaires !

Près de 40 % de mes personnes contact pour le prochain Catalogue des Nouveautés (qui sortira dans deux semaines) sont des femmes. Des femmes qui prennent leur place et jouent un rôle important. Chez les distributeurs, manufacturiers et quincailleries membres de notre association, que ce soit à la réception, aux communications, à la comptabilité ou directement « sur le plancher » comme directrices de projets, gérantes de succursales ou propriétaires de quincaillerie, les femmes ont fait leur place dans cette industrie autrefois réservée à la gente masculine.

Il est important d’être fière de travailler dans ce domaine, et pourquoi pas, de l’être en talons hauts! Être une femme, c’est arborer fièrement son veston rose, mais aussi être capable de reléguer les escarpins au placard pour enfiler des bottes à cap d’acier et mettre la main à la pâte.

Des femmes avant nous se sont battues pour une équité à laquelle nous avons (presque) droit aujourd’hui. C’est en leur nom que l’on retrousse nos manches et qu’on taille notre place dans ces différentes entreprises. Peu importe le département, peu importe le secteur d’activité.

Rappelons-nous d’elles.

Je lève mon verre (d’eau, puisque je suis au boulot!) à elles, à nous, à vous.

Ah! Eh puis, à vous aussi messieurs!

Karine Cotnoir, coordonnatrice aux communications


Acheter globalement, vendre continentalement

Nous voilà à la porte du 3e Congrès des décideurs de l’AQMAT. Au coeur de l’événement, pour faire changement, un faux débat.

On ne s’obstinera pas longtemps sur le parquet du Manoir Rouville-Campbell, le 13 mars. Tout le monde tombera vite d’accord sur la nécessité de travailler main dans la main avec nos voisins d’Ontario et avec les États-Unis.

En effet, le meilleur des deux mondes ne se trouve ni dans le déchirement entre renier ses racines en embrassant le monde dans sa globalité, ni dans la négation de l’interdépendance des cultures et des économies en piétinant avec des œillères.

On conviendra qu’il n’y a pas d’antagonismes entre utiliser ce que l’autre, même lointain, a de meilleur à offrir tout en gardant une place privilégiée, la première place, à ce que les nôtres font.

Voilà le common ground du congrès.

***** 

Le choix des armes à brandir et des chemins à emprunter est plus discutable. La décision ne s’impose pas avec évidence.

Pour chaque d’entre nous, pour l’AQMAT aussi en tant que corps intermédiaire, la question qui se pose est de nature stratégique. Je dirais même plutôt tactique.

L’Ontario est là. Forte. Comme immuable. Les États-Unis, ébranlés récemment, demeurent somme toute, et encore pour longtemps, la puissance numéro un du monde. À preuve, PIB Chine 2011= 5900 milliards de dollars vs PIB américain= 14 660 milliards de dollars. L’écart est de 2,5 fois. Le Canada, avec son 1,5 milliard de dollars, ferme loin la marche. 

Alors comment affronter et gagner contre ces géants?

Comment ne pas brûler son énergie, sa réputation ni son temps?

De belles équations à résoudre ensemble le 13 mars.

Vous n’êtes pas encore inscrits? Cliquez vite ici !


De la fuite dans les idées


J’aurais aimé être une petite souris pour épier le premier ministre du Québec et son ministre des Ressources naturelles, peut-être aussi celui du Développement économique, afin de comprendre pourquoi l’accouchement d’une modernisation du Code de la construction, correspondant grosso modo à la barre de qualité établie par le programme Novoclimat, a été retardé de cinq ou six ans.


J’aimerais encore être cette petite souris pour m’infiltrer afin de saisir comment il se fait que le projet réglementaire devant améliorer le bilan énergétique des maisons comporte lui-même un vice d’étanchéité systémique.
Ah! l’infiltration, parlons-z-en!
«Il n’y a pas d’économie d’énergie sans étanchéité à l’air », rappelle ÉcoHabitation. Une bonne isolation ne fonctionne que si elle est accompagnée d’une bonne étanchéité. Raison pour laquelle la pétition en ligne demandait que la Régie du bâtiment du Québec mette en place un contrôle de qualité des inspections, via des tests d’infiltrométrie réalisés par échantillonnage. 
Par échantillonnage, on entend une maison sur dix d’un même promoteur, testée avant la pose du gypse. Ça nous donnerait l’heure assez juste.

Car la pourriture peut venir d’une sur isolation aussi bien que de la condensation générée par des fuites d’air au fil des ans. Et la pose encouragée d’un isolant à l’extérieur peut accélérer ce phénomène de moisissures! 
Soyons positifs. Les modifications apportées au Code porteront notamment sur l’isolation, les ponts thermiques, l’étanchéité à l’air, la fenestration et la ventilation mécanique.
Le temps a fait son oeuvre grâce aux pressions multiples et à la pétition déposée à l’Assemblée nationale par ÉcoHabitation, l’AQMAT et une douzaine d’autres organismes. L’hésitation valseuse du gouvernement du Québec a cédé devant une décision devenue inéluctable, celle de resserrer les normes énergétiques de la construction résidentielle.
La nouvelle réglementation se calquera donc sur les normes établies par le programme Novoclimat. Son application conditionnera toute mise en chantier de maison neuve à compter de juillet prochain, sinon octobre. À moins , bien sûr, de surprises survenant durant la période de consultation commencée et se terminant au début d’avril.
Bien qu’elles permettent d’économiser au moins 22 % d’énergie, ces normes demeureront en deçà des normes fédérales R-2000 et des standards pratiqués tant chez nos voisins ontariens que dans les pays leaders d’Europe.
L’actualisation du vieux Code du bâtiment qui date d’un quart de siècle était urgente, comme l’est le contrôle des frais de chauffage que paient les consommateurs et la lutte menée pour afficher un meilleur bilan énergétique au Québec. 
Au fond, on s’en balance du pourquoi et du pour qui, justifiant les reports répétés d’un code du bâtiment ajusté aux attentes de la société moderne. L’important est qu’on l’ait obtenu.

Par ailleurs, méchante révolution sur les fabricants. Nos membres, pour la plupart sinon tous, offrent des produits qui satisfont déjà les normes écoénergétiques les plus rigoureuses. Il y en a un paquet d’autres qui se feront sortir du marché en raison des faiblesses de leurs produits. 

Un grand ménage tout à fait le bienvenu!


Moyen de justifier une fin

Selon l’Institut Fraser, un bureau d’études socio-économiques, le gouvernement du Québec aurait récemment donné aux prêteurs sur gages de quoi se réjouir.

On sait que le gouvernement, sous la pression tant des associations commerciales telles l’AQMAT que les organismes de protection du consommateur, est intervenu juridiquement avec des mesures prévenant le surendettement des ménages et l’impact d’éventuelles hausses des taux d’intérêt hypothécaire. Dans la foulée, le gouvernement du Canada entend aussi rendre un peu moins accessible le crédit immobilier afin de réduire le nombre de faillites et de reprises de maisons. Nos gouvernements sont craintifs devant la catastrophe survenue chez nos voisins américains, et nous leur en sommes gré.

Parmi les dispositions légales figurent notamment l’augmentation du paiement mensuel minimum du solde du compte d’une carte de crédit, de nouvelles exigences d’information et l’octroi aux tribunaux du pouvoir de modifier les conditions des contrats de crédit au nom des consommateurs.

On se rappelle à quel point la coalition patronale, sous l’égide du CQCD, déploie de l’énergie pour inciter nos gouvernements à empêcher VISA et MasterCard de faire la pluie et le beau temps.

Or, selon l’Institut Fraser, l’action gouvernementale québécoise aura de nombreuses conséquences imprévues. « Les coûts de la conformité seront notamment répercutés sur les consommateurs sous forme de hausses de taux d’intérêt et de frais. Par ailleurs, comme il s’agit d’une loi provinciale, certains émetteurs de cartes de crédit pourraient choisir d’éviter le Québec, surtout si la province représente un faible chiffre d’affaires. Il en résulterait alors un marché québécois peu concurrentiel par rapport au reste du Canada. De plus, la disposition selon laquelle les consommateurs peuvent s’adresser à un tribunal pour faire modifier les conditions d’un prêt en raison d’un événement qui échappe à leur contrôle les encouragera à s’endetter davantage et non à réduire leur dette. »

Je ne sais pas pour vous, mais j’ai peine à suivre l’argumentaire des auteurs de l’étude.Visa et MasterCard ont déjà toute latitude pour hausser à leur guise les taux d’intérêt et les frais afférents. Ils savent déjà que le Canada est une fédération et partant, que les lois provinciales ont préséance. Quant à l’accès au tribunal, l’approche gouvernementale est bien timide par rapport aux droits accordés au public américain ou à bien des citoyens d’Europe ou d’Australie en la matière.

Toujours selon l’Institut Fraser, l’aspect le plus triste du projet de loi est son incidence potentielle sur les consommateurs à solvabilité relativement faible. « Des règlements tels que l’augmentation du paiement mensuel minimum du solde du compte d’une carte de crédit ne changeront pas leurs habitudes, puisqu’ils peuvent se tourner vers d’autres types de crédit. Par exemple, certains consommateurs pourraient utiliser davantage leur marge de crédit ou effectuer leur paiement minimum à l’aide d’une autre carte de crédit. Pour la plupart des consommateurs, l’augmentation du paiement minimum sera un désagrément plus qu’autre chose. Toutefois, la situation pourrait être différente dans le cas des consommateurs à faible solvabilité, qui pourraient se tourner vers des sources de crédit plus onéreuses pour effectuer leur paiement minimum. »

Voilà. L’épouvantail des prêteurs sur gages et des prêteurs usuraires est sorti du sac.

En 2009, le gouvernement des États-Unis a promulgué la Credit Card Accountability, Responsibility and Disclosure Act (CARD Act). Cette loi impose des restrictions aux taux d’intérêt et autres frais appliqués (délais minimums avant que les compagnies de cartes de crédit puissent hausser les taux d’intérêt applicables aux soldes existants, etc.). La nouvelle loi américaine permet aux consommateurs qui ont un bon dossier de crédit et qui ne paient pas leur solde au complet chaque mois de profiter notamment des hausses de taux d’intérêt reportées.

Pour un, je souhaite que le Canada possède un jour son équivalent de la CARD Act afin de plafonner les taux d’intérêt sur les cartes de crédit, de maintenir la tarification à l’acte des cartes de débit, nonobstant le montant de la transaction et d’un nivellement des coûts chargés aux marchands peu importe la couleur dorée ou platine de la carte utilisée par le client.

Officiellement, l’Institut Fraser est un groupe de recherche néoconservateur canadien spécialisé dans l’économie, la société et l’éducation fondé en 1974. Il garde secrets ses contributeurs, mais avoue publiquement son désir d’abolir tout salaire minimum, toute loi restreignant l’usage du tabac. Il milite en faveur d’un affaiblissement des syndicats et des filets sociaux. Bref, il est en faveur d’un marché capitaliste non régulé.

Si vous souhaitez faire un don à l’Institut Fraser, vous pouvez procéder sur leur site… par VISA et MasterCard!


Tous un peu malades mentaux?

Officiellement, une personne sur cinq serait atteinte d’une maladie dite mentale. Il y a quelques années, ce taux me faisait réagir tant il me semblait exagéré. Franchement, des alarmistes gau-gauches qui veulent nous angoisser.

Puis j’ai compris le sens inclusif des mots maladie mentale. Il comprend les problèmes de dépression, de bipolarité, de déficit d’attention, d’hyperactivité, etc. La maladie d’Alzheimer aussi. Je l’oublie toujours celle-là.

Aujourd’hui, à regarder le monde, celui qui m’entoure comme l’autre avec un m majuscule, à me regarder certains jours dans le miroir, je me demande si on ne s’approche pas de cinq personnes sur cinq qui souffrirait – ou ferait souffrir son entourage – de tels maux.

Ne vous inquiétez pas trop, je ne fais que causer pour la cause, comme Bell nous l’a incité à le faire hier. Parce qu’il parait que c’est en en parlant qu’on peut le mieux réduire, voire éliminer la stigmatisation qui entoure les maladies mentales.

C’est vrai. Je me sens déjà mieux.

*****

Sérieusement, selon un sondage de l’Association médicale canadienne, un citoyen sur deux au pays dira qu’un membre de sa famille souffre d’une maladie mentale, tandis que 72 % des Canadiens divulgueront un diagnostic de cancer.

Selon le même sondage, près de la moitié des Canadiens (46 %) pensent que l’expression « maladie mentale » est utilisée comme excuse pour un mauvais comportement.

Pour la compagnie d’assurance Great-West, étant donné que la plupart des employés passent approximativement 60 % de leurs heures d’éveil au travail, comprendre les coûts financiers et humains de la santé mentale au travail est essentiel pour aider les employeurs à développer un plan d’action qui améliora à la fois les résultats et le bien-être des employés.

Les  demandes de règlement liées à la santé mentale (plus particulièrement la dépression et l’anxiété) ont surpassé les maladies cardiovasculaires à titre de catégorie de coûts liés aux invalidités qui connaît la croissance la plus rapide au Canada. L’économie canadienne perd des milliards à cause de problèmes de santé mentale. Les demandes de règlement d’invalidité liées à une maladie mentale (courte durée et longue durée) comptent pour jusqu’à un tiers des demandes de règlement liées au travail, ce qui équivaut à 70 % des coûts liés au milieu du travail et représente 33 milliards de dollars pour l’économie canadienne chaque année. 

Une recherche menée par Chrysalis Performance démontre que le stress au travail peut être responsable de jusqu’à :

  • 19 % des coûts liés à l’absentéisme
  • 40 % des coûts liés à la rotation des effectifs
  • 30 % des coûts liés à une invalidité de courte durée et à une invalidité de longue durée
  • 60 % des accidents en milieu de travail
  • 10 % des coûts liés au régime de médicaments


Il est deux fois plus probable qu’une personne occupant un poste où la tension est élevée vive une détresse psychologique lorsqu’elle est surmenée que celle occupant un poste où la tension est faible.

Les degrés élevés de stress et les problèmes de santé mentale peuvent être reliés à d’autres problèmes de santé. Ainsi, selon l’auteur de Groot dans une étude publiée en 2009, il est deux fois plus probables que les patients atteints d’un diabète de type 1 ou de type 2 subissent une dépression que leurs pairs n’ayant pas de diabète.

Prendre des mesures d’adaptation visant les problèmes de santé mentale au travail ne coûte pas nécessairement cher, souvent moins de 500 $ par employé par année. En revanche, lorsqu’on accompagne un sujet sur une base préventive, il y a des épargnes potentielles allant jusqu’à 10 000 $ par employé sous forme d’économie de frais de médicaments prescrits, de congé de maladie et de remplacement de salaire. Par exemple, un employé dont la dépression est diagnostiquée et qui prend les médicaments appropriés peut éviter une moyenne de 11 jours d’absentéisme pour son employeur.

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Aujourd’hui, les arrivants sur le marché du travail, diplômés ou non, son majoritaires à estimer l’équilibre travail-vie personnelle, au point d’en faire leur principal objectif de carrière et un facteur clé dans le choix de leur premier employeur.

On cause, on cause. Pour la cause. Pendant ce temps, quelques petites extrapolations pour en arriver à la conclusion que sans être tous des malades mentaux, on est pas loin de 100 % à être touché par la chose. Que ce soit au sein de notre famille proche ou élargie, ou encore dans notre milieu de travail. Bref, notre société est pas mal malade. Soignons-la.


Propos assassins

On ne saura jamais exactement ce que les Shafia ont fait, mais on a des preuves à la tonne de ce qu’ils ont dit. C’est essentiellement sur la base de leurs propos qu’ils ont été jugés. Ce fut suffisant.

On a su dans les moindres détails monstrueux ce que le docteur Turcotte a fait, sans savoir ce qu’il a dit. Il s’en est pourtant tiré quasi indemne de ses meurtres avoués et pas du tout accidentels.

Troisième cas d’espèce: la peine de prison à perpétuité de Robert Latimer, sans possibilité de libération conditionnelle avant 10 ans, pour avoir mis un terme à la vie de sa fille qui ne pouvait ni marcher, ni parler, ni s’alimenter. Il a tout dit sur ce qu’il a fait.

Dans la nouvelle orthographe, je pense que le mot justice deviendra un jour invariablement pluriel…

Pendant ce temps, sous le manteau de son immunité parlementaire, le sénateur Boisvenu incendie les salles de presse et les deux chambres haute et basse à Ottawa, cela pour avoir affirmé que chaque assassin devrait avoir accès à une corde dans sa cellule. Il sera sans doute jugé, mais n’écopera d’aucune peine.

Finalement, les mots et les actes de tous et chacun ont des poids bien relatifs. 

Je pense que je vais me taire et ne plus bouger. Au cas où.

Mais non. Il faut continuer à parler et à agir. Se commettre au boulot comme à la maison. Intervenir en son âme et conscience. Et espérer que notre notion du bien et du mal coïncide avec le juge ou les jurés du moment.


America’s Got Talent

Le discours sur l’état de la nation américaine livré cette semaine par le président Obama donne le ton de l’année électorale. Elle sera axée sur l’économie. Et par à-coup, sur les emplois. Sur la consommation intérieure, les deux-tiers du produit intérieur brut (PIB) du pays. Bref, cette année aura une certaine saveur protectionniste.

Alors pour bénéficier du rebond possible des États-Unis plutôt que le subir, à nous de se donner des airs de cousins plus que de simples voisins. Il faudra se montrer beaux et forts. Alliés. Solidaires. Complémentaires.

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Quoi qu’en pensent certains, il est raisonnable de parler du retour des États-Unis en pôle position. Les indicateurs tournent au vert. Un vert pâle, mais vert quand même. Le taux de chômage de 8,5 % est le plus bas depuis trois ans. L’inflation modère ses transports autour de 3 %. Les chantiers de maisons neuves poursuivent une hausse constante depuis trois, sinon quatre mois. 

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Sous Obama, possiblement aussi sous un Républicain advenant que le mandat présidentiel n’est pas renouvelé, la vis sera resserrée sur les pays ne respectant pas les règles éthiques de la business, notamment en matière de protection de propriété intellectuelle. Les entreprises américaines se verront aussi servir le bâton et la carotte: seront sanctionnées celles qui délocalisent leurs installations vers la Chine ou autres contrées aux mœurs économiques élastiques alors que celles qui reviennent au pays et créent de l’emploi seront récompensées.

La consommation américaine sera stimulée par le climat général proche du positivisme en raison des prochaines élections. En raison aussi de mesures concrètes favorisant le rebirth de la classe moyenne qui a perdu 20 % de ses effectifs en dix ans et ne représente plus la majorité.

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Les États-Unis n’abdiqueront pas facilement le titre de plus grande puissance. On se souvient à quel point l’administration Clinton avait fait mentir les prophètes sombres. L’Amérique a du talent. Entre autres celui d’orateur charismatique incarné en ce moment par Barack Obama. L’homme a cessé de jouer au rassembleur avec ses opposants toujours prêts à lui asséner un croque-en-jambe. Il a tardivement gagné en habiletés pour esquiver le Congress et pouvoir agir. Occupy the White House pourrait bien devenir son slogan de 2012!

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La mouvance américaine interpelle l’AQMAT au premier chef tant la croissance de nos manufacturiers membres passe par elle, tant les dernières tendances chez le consommateur naissent là. C’est pourquoi nous plaçons les USA au coeur du thème de notre Congrès des décideurs, le 13 mars, au Manoir Rouville-Campbell. Puis nous animerons un pavillon de 400 pi ca au National Hardware Show, début mai, à Las Vegas, méga salon où l’AQMAT organise aussi un groupe de 20 personnes pour le visiter.

D’autres actions en soutien aux manufacturiers suivront. Ce n’est qu’un début.

Pour voir et entendre en entier le discours du président sur l’état de l’union, visitez: http://www.whitehouse.gov/state-of-the-union-2012.


Tonne de chiffres à moins quarante

Quand j’ai commencé à écrire ce blog la nuit dernière, le mercure frôlait les – 40. Ici, à Saskatoon, dans les Prairies, où se déroule justement le Prairie Showcase, organisé par nos collègues de WRLA. Puis j’ai recommmencé la rédaction ce soir alors qu’il fait un doux – 23. Et dans les trois jours à venir, les prévisions annoncent des – 15, – 10 et – 2. Cool.
Ah! comme il serait bon que fondent ainsi les statistiques liées à la paperasse gouvernementale que doivent remplir, et remplir encore, les entreprises.
Il y a de l’espace amplement pour rapetisser le nombre de gestes imposés aux entreprises par les paliers gouvernementaux et leurs agences. À preuve, amusons-nous à les chiffrer de différentes manières:
– en 2010, les entreprises québécoises ont dû remplir 35 millions de formalités administratives;
– depuis 1996, le nombre de lois québécoises régissant les entreprises est passé de 450 à 557. Cela exclut le fédéral et le municipal;
– la conformité administrative coûte 6500 $ par année par employé pour les entreprises qui comptent moins de cinq employés; pour les PME qui comptent de 5 à 19 employés, le coût annuel moyen par employé décroit à 3280 $, mais demeure fort élevé;
– on estime à 7,5 milliards de dollars, soit 2,4 % du produit intérieur brut de la province, le manque à gagner des entreprises québécoises en raison de la multiplication des règlements;
Donc, plus les entreprises sont petites, plus elles sont pénalisées par toutes ces formalités. Or, selon StatCan, 86,5 % des entreprises actives au Québec en 2009 comptaient moins de 20 employés.
Pour les manufacturières exportatrices, la situation n’est pas plus pâle quand on ajoute la sécurité accrue, depuis le 11 septembre 2011.
Et pour donner à César ce qui lui revient, la paperasserie administrative moderne n’est plus nécessairement synonyme de papier. Elle revêt des allures légères car virtuelles, électroniques, mais n’en est pas moins de la paperasse à lire, à comprendre, à remplir après des recherches de données, à acheminer par un mode quelconque…
Comme on le voit, peu importe sous quel angle on regarde les chiffres, ils sont monstrueux en soi. Et ça ne s’améliore pas quand on se compare avec le reste du monde. Selon le rapport « Doing Business » de la Banque Mondiale, le Canada est moins performant que des pays comme Singapour, Hong-Kong, l’Islande ou l’Arabie Saoudite quand vient le temps d’aider ses entreprises à obtenir leurs permis, commercer avec les pays voisins, régler des différends, etc.  
Le rapport de la Commission d’enquête fédérale et dans la foulée, celui signé par l’ex-ministre Michel Audet à l’échelle du Québec vont-ils sérieusement paver la voie à des changements majeurs ? Comment l’espérer alors que des grosses pointures comme Robert Dutil et Bernard Lemaire ont aussi vu leurs rapports s’empoussiérer…
Est-ce une équation impossible que celle de protéger les droits des citoyens, l’environnement et tout le reste sans pour autant alourdir les procédures et rendre le fait d’entreprendre plus coûteux et complexe?
Je n’ai pas les réponses. Elle sont dans les mains de la classe politique; quoique, à bien y penser, elles sont dans les nôtres aussi en cette veille de campagne électorale. 
Le moment est bien choisi d’aiguiser nos crayons et d’astiquer nos souliers de cuir verni pour focaliser nos efforts sur une dizaine de mesures administratives touchant le plus grand nombre et les pourfendre, plutôt que de les subir.
On vous revient bientôt avec un sondage là-dessus. Virtuel, bien entendu, pour éviter de la nouvelle paperasse!