Le blog de Richard


Entre les gras durs et les maigres mous

La retraite, plus encore que la santé, opère à deux vitesses, de surcroît assez distancées l’une de l’autre.

Il y a les fonctionnaires et employés de sociétés gouvernementales, en particulier ceux du palier municipal, et en particulier particulier (!), les policiers et les pompiers qui trônent au plus haut des privilégiés en matière de retraite.

Selon qu’il s’agisse d’un prof, d’une infirmière ou d’un policier, la rente perçue à la retraite équivaudra à 40 %, 60 %  ou 70 % de leur salaire annuel. Ainsi, une fois à la retraite, ces serviteurs de l’État recevront en moyenne entre 35 000 $ et 45 000 $ par année jusqu’à la fin de leurs jours.

Puis en face, ou en dessous, devrais-je dire, il y a la majorité des travailleurs qui se retireront du marché avec, comme argent, outre leurs éventuelles épargnes, le chèque de la Régie des rentes du Québec et la pension de vieillesse du Canada.

La rente québécoise de retraite équivaut à 25 % de la moyenne mensuelle des revenus sur lesquels vous avez cotisé, si la retraite est prise à 65 ans. Dans quel cas, le montant maximal de la rente est actuellement de 1 038,33 $, soit 12 460 $ par année.

La pension canadienne maximale pour les travailleurs est de 558,71 $, soit 6 705 $ par année.

On parle donc ici d’un revenu annuel « garanti » de 19 165 $ pour ceux qui ont échiné toute leur vie ici.

Ai-je besoin d’en dire plus quant à l’iniquité de la situation? Apprendre à (sur)vivre avec moins de 20 000 $ est le lot de quatre millions de travailleurs pendant qu’un demi-million profite d’un montant au moins doublé.

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La solution drastique consiste à réduire les régimes des privilégiés pour que, ironiquement, leurs nouvelles conditions se rapprochent de celles inacceptables vécues par la majorité. Formulé ainsi, ce remède nous semble ridicule.

Regardons alors du côté des tout nouveaux régimes volontaires d’épargne-retraite. Nous inciterons les employeurs à les mettre en place avant l’échéance légale et à y contribuer aux côtés de leurs employés, solidairement.

Ce ne sera pas la panacée non plus.

Il faut regarder du côté du régime des rentes du Québec pour trouver une réponse plus constructive au problème.  La rente mensuelle doit être revue afin d’assurer un plancher plus confortable à tous les travailleurs qui, dans l’état actuel des choses, se trouvent injustement traités si on les compare tant aux fonctionnaires et même si on les compare aux plus pauvres de la société.

En effet, par le jeu des gratuités et l’accès à d’autres prestations auxquels ceux qui ont travaillé toute leur vie n’ont pas droit, les absents de la population dite active se trouvent à recevoir des allocations des gouvernementaux qui s’approchent du 19 165 $ espéré par les citoyens-travailleurs.

La situation en sandwich entre les gras durs et les maigres mous est déplorable, au point de décourager certains à travailler…


Le bruit qui nuit

Trois semaines continues après avoir volontairement pris congé du cellulaire et du Web m’ont remémoré les bienfaits du Silence avec un s majuscule.

Le vrai. Celui dont parle aussi ce matin dans La Presse + la chroniqueuse Judith Ritchie.

Celui qui n’est même pas amendé par les appels entre huards sur le lac tant ces sons l’enrichissent de poésie.

Pas de voisins. Le strict nécessaire dans ce chalet dont l’isolement est euphémique.

Un lac à l’eau soyeuse. Et le silence, truffé de cliquetis de criquets et de oua-oua de grenouilles parmi les quenouilles.

Une chaloupe, un canot, un pédalo et une planche. Deux renards coquins à l’occasion. Peu de dorés, mais on s’en fout. Parce que, toujours présent, bien qu’invisible et sans odeur caractéristique, le silence. Le vrai.

Ironie et hasard, mon livre de véranda anti frappe-à-bord s’intitulait « The noise and the signal ». Best-seller qui aborde l’obligée distinction à percevoir entre toutes ces informations qui nous polluent la tête et l’ordinateur par rapport aux véritables signaux. Ceux qui traceront une empreinte, qui créeront les tendances: les bruits utiles.

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Pleinement de retour au boulot, je tâcherai d’aménager des espaces-temps de pure déconnexion pour mieux filtrer les renseignements qui importent.

La rosée drapant le lac où semble flotter la famille de huards habitant désormais mon fond d’écran devrait m’aider à y parvenir…


Jouons nous aussi au docteur

Alors, docteur, est-ce grave ?
Selon les statistiques officielles de la consommation canadienne, le marché de la rénovation continue de croître régulièrement pendant que le chiffre d’affaires des quincailleries et des centres de rénovation du Québec, lui, stagne dans la moitié des cas et baisse dans la moitié des autres.
Nos charmes plaisent moins aux consommateurs, attirés par les bas prix, toujours les bas prix, et la facilité d’acheter sur Internet.
À mon arrivée à la barre de l’AQMAT, j’ai imaginé avec candeur que nous pourrions réunir les directions de toutes les bannières pour commanditer tous ensemble une grande offensive publicitaire afin d’inviter le public à préférer les quincailleries et les centres de rénovation aux autres magasins. Un peu comme les concessionnaires automobiles, les stations de ski, les constructeurs de maisons neuves, les producteurs laitiers, etc., se serrent les coudes à l’occasion et utilisent les médias pour projeter un éclairage sur eux.
On n’a pas encore réussi à asseoir RONA, BMR et les autres pour envisager une telle campagne. Et vous savez quoi, j’en suis presque heureux. Parce cela aurait été un coup d’épée dans l’eau.
Il faut améliorer notre offre de service avant d’inviter la visite.
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Avec tous ces médecins à la tête des affaires de l’État, moi aussi, je vais jouer au docteur. Voici mon diagnostic lapidaire.
C’est généralement plate de magasiner dans une quincaillerie. On est mal ou pas du tout accueilli. Les employés en connaissent moins que moi la plupart du temps alors que je suis très moyen en réno. En fait, leurs informations sont souvent les argumentaires des fournisseurs qui les ont rencontrés plutôt qu’une connaissance fondamentale. Et personne, je dis bien personne ne m’a jamais incité à acheter un produit supplémentaire.
Pas étonnant que les indicateurs de performance de vente soient parmi les plus bas de tous les secteurs du commerce de détail : 416 $ par pi ca – c’est dix fois moins que les boutiques Apple ! – et des factures moyennes de 48 $ à 69 $, ça nous rapproche tranquillement des chiffres des dépanneurs !
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Le toubib que je suis le temps de cet éditorial prescrit trois médicaments  de cheval à nos marchands membres, car la vitalité de leurs fournisseurs de produits et de services est tributaire de leur l’état de santé.
Premièrement, redevenir compétitifs en offrant une expérience client distinctive de ce que les consommateurs vivent en allant chez Walmart ou Costco on en naviguant sur l’Internet. Le visiteur doit se sentir accueilli, sécurisé et accompagné. Réussissons ce pari et croyez-moi, la recherche du plus bas prix tombe troisième après la courtoisie et la connaissance des produits et techniques.
Deuxièmement, il faut que l’AQMAT instaure une culture de la formation des employés chez ses marchands membres afin qu’ils réalisent qu’il s’agit là d’un investissement sur leur principal actif plutôt qu’une dépense sèche.
Le troisième défi consiste à attirer et à conserver une main-d’œuvre qualifiée en revisitant les politiques et styles de gestion conservateurs qui sévissent dans nos magasins pour devenir plus motivants et plus reconnaissants.
Mon pronostic maintenant ? Le bon docteur Richard se dit confiant que si l’employé formé devient la norme chez une large majorité de nos marchands membres, un jour viendra où l’AQMAT cognera avec confiance à la porte des bannières pour la soutenir dans une vaste campagne média.


On n’a plus le béton qu’on avait

Cette semaine, je fais trêve. Ou plutôt, je choisis délibérément de laisser mon espace textuel à mes collègues de l’Association Béton Québec, l’ABQ, regroupant les producteurs de béton prêt à l’emploi, en raison de l’actualité qui nous concerne tous: le prochain pont entre la Rive-Sud et l’île de Montréal.

Ce qu’écrivent Claude Dupuis et Luc Bédard, respectivement président et directeur général de l’ABQ, est une réaction à l’éditorialiste de La Presse, André Pratte, qui avoue douter du choix du béton qu’ont fait l’architecte et le gouvernement fédéral pour le futur pont Champlain numéro 2. Il aurait préféré l’acier.

Avant de leur laisser défendre les vertus du béton, puis-je me permettre d’espérer que le pont conserve son nom? Laissons d’autres honneurs à Maurice Richard ou à Robert Bourassa. Comme me le rappelait hier un ami, cet ouvrage ne demeurera-t-il pas le lien avec les États-Unis qu’on aborde par le prestigieux Lac Champlain sis à quoi, une centaine de kilomètres?

Si cependant on voulait conférer au dit pont un caractère francophone encore plus marqué tout en assurant plus de cohérence avec son voisin qui s’appelle Jacques-Cartier, peut-être conviendrait-il de l’appeler lui aussi par son nom complet, à savoir Samuel-de-Champlain. C’est beau, me semble-t-il.

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Un pont élégant
On n’a plus le béton qu’on avait
Opinion diffusée dans La Presse du 7 juillet 2014 par l’Association Béton Québec

«Chat échaudé craint l’eau froide» écrivait André Pratte (Un pont élégant, 2 juillet), qui craint l’utilisation du béton pour le nouveau pont devant être construit en remplacement du pont Champlain.

Il serait pourtant regrettable de priver le Québec des nombreux bénéfices des ouvrages d’art construits en béton en se fiant uniquement à l’état actuel d’ouvrages construits il y a un demi-siècle. 

Les bétons d’aujourd’hui sont aussi différents de ceux des années 60 que les téléviseurs actuels le sont de ceux de l’époque.

Au moins deux ponts sur trois, incluant le pont Champlain et l’échangeur Turcot, furent construits entre 1950 et 1970, lorsque notre société s’est dotée des infrastructures que nous devons aujourd’hui remplacer. Les bétons de cette époque n’avaient pas les propriétés requises pour résister à la dégradation par le gel-dégel en présence de sels fondants.

Une simple recherche sur l’internet avec les mots clés «pont en béton» permet de vérifier à quel point le béton est utilisé pour la construction d’ouvrages d’art majeurs partout dans le monde.

Or, les bétons résistants d’aujourd’hui sont très différents. L’univers du béton a connu durant les années 80 une véritable révolution avec le développement des superplastifiants et l’utilisation des ajouts cimentaires telle la fumée de silice. La combinaison de ces produits permettent d’obtenir des bétons de très haute performance.

Les bétons modernes possèdent une faible porosité et une excellente imperméabilité leur conférant ainsi une grande durabilité. Ils sont résistants aux agressions chimiques et aux cycles gel-dégel, donc très bien adaptés en milieu marin.

Un projet phare
Voilà pourquoi la plateforme de forage Hibernia est construite avec un béton armé de haute performance. Elle est conçue pour survivre à l’impact direct d’un iceberg de six millions de tonnes. Le pont de la Confédération entièrement construit en béton, inauguré en 1997, est conçu pour durer 100 ans. D’une longueur de 12,9 kilomètres, Il traverse le détroit de Northumberland, un environnement marin caractérisé par de forts courants et la présence importante de glace en hiver. Ce projet phare de l’industrie a mis à contribution l’expertise québécoise en matière de béton, notamment pour la formulation des bétons et les essais de caractérisation.

Le béton est fabriqué avec des matériaux locaux et met à contribution l’expertise québécoise, dont la renommée est mondiale. Enfin, le béton s’inscrit bien dans une approche de développement durable par l’utilisation d’ajouts cimentaires qui permettent d’offrir une meilleure durabilité à long terme.

En résumé, le béton moderne est un matériau de choix pour construire le nouveau pont.


Se savoir utile est agréable

Il y a des jours, des semaines, où on sent, où on sait, qu’on est au bon endroit et au bon moment.

C’est mon cas en ce moment.

Trois dossiers importants pour nos membres débloquent coup sur coup.

Conseils juridiques au bout du fil

J’ai toujours souhaité que nos membres puissent accéder à des experts juridiques à de bonnes conditions. L’entente de partenariat convenue avec le cabinet Langlois Kronström Desjardins a pour effet que nos membres bénéficient d’une adresse de courriel et d’un numéro de téléphone dédiés à leurs besoins. C’est chose faite: aqmat@lkd.ca et 514 282-7845.

LKD est l’un des plus importants cabinets d’avocats au Québec avec près de 100 professionnels oeuvrant dans les grandes régions de Montréal et de Québec. Au total, près de 200 personnes composent son équipe et lui permettent d’offrir une gamme complète de services juridiques reconnus pour leur qualité exceptionnelle en litige, en gouvernance et éthique, en droit du travail et de l’emploi, en droit administratif, en droit public et immobilier, ainsi qu’en droit des affaires.

Envoi d’enveloppes et de colis à moitié prix

Nos membres utilisent quotidiennement, sinon hebdomadairement les services soit de UPS, Purolator, Dicom ou autres prestataires comparables. Tant que les expéditions se font dans le quartier ou la ville, personne ne paie vraiment cher, même que le vélo fait partie des options dans plusieurs municipalités. On va parler ici de coûts autour de 5 dollars.

En contrepartie, dès qu’on envisage des envois à 50 km, 100 km ou plus de distance et qu’on désire une livraison assurée pour le lendemain matin, les factures s’élèvent souvent à 20 $, 30 $ et plus.

En primeur, je vous annonce que le partenariat en voie de signature avec Dicom vous fera économiser 50 % en moyenne. En attendant les détails du programme, préparez votre directeur financier à une bonne nouvelle!

Formation et perfectionnement du personnel des magasins

J’en ai déjà parlé, mais c’est tellement majeur, si essentiel, que je me dois d’y revenir: notre décision d’attaquer l’enjeu de la mauvaise préparation technique et comportementale d’une grande partie du personnel des quincailleries et des centres de rénovation au Québec fait la quasi unanimité.

Au moment d’écrire ces lignes, à la lumière de l’enquête en ligne qui est en cours, 9,5 magasins répondants sur dix appuyaient notre initiative.

C’est donc dire que malgré l’offre abondante des bannières, des fournisseurs et des maisons d’enseignements publiques et privées, la proposition de l’AQMAT, libellée sous le nom de La Quinzaine du savoir-faire et du savoir-être en quincaillerie trouve sa place.

Outre le contenu et l’approche pédagogique des cours eux-mêmes, je pense que l’importance que nous accorderons à la promotion des apprentis et des experts qui seront certifiés joue un rôle déterminant dans l’appréciation que les dirigeants de magasins font de notre projet.

Si vous êtes un magasin et n’avez pas encore participé à l’enquête, cliquez ici.

D’aussi bons résultats me donnent l’envie de pauser un peu sur un 18 trous. Ah! Dommage, la pluie s’annonce!


S’attaquer enfin à l’essentiel : le savoir-faire et le savoir-être

–> Qu’est-ce qui distingue ou devrait distinguer un commerce de détail d’un distributeur ou d’une manufacture sinon son personnel qui anime l’espace de vente ?

Enlevons les employés du plancher d’une quincaillerie ou d’un centre de rénovation et il reste quoi : des étagères avec des produits dedans. Aucune vie. Aucune activité.
Ce qui donne à un commerce son nom et fait sa renommée – ou sa mauvaise réputation – c’est de moins en moins ses produits et de plus en plus son personnel. À moins de posséder une niche de produits vraiment exclusive. Et encore là, il faut que le niveau de service suive ; aussi unique soit la gamme de produits qu’il offre, un magasin ne pourra perdurer avec une qualité déficiente de service.
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L’AQMAT a donc choisi de s’investir à fond dans la résolution de la maladie qui gangrène notre industrie et que je résume lapidairement comme suit : « Je ne forme pas trop mon personnel pour éviter de me le faire voler par la concurrence et de toute façon, la formation ça coûte cher et je ne peux me passer de mon staff une seule journée ».
J’ai entendu des variantes de ceci si souvent. Pire, me faisant un devoir de visiter des quincailleries et des centre de rénovation de bannières différentes, j’ai été trop rarement l’objet moi-même d’un accueil senti et intéressé, d’un accompagnement intelligent et sensible durant mon magasinage, encore moins d’une attitude proactive de la part du personnel de plancher.
On tient généralement pour acquis que je sais ce dont j’ai besoin et qu’il faut me déranger le moins possible.
On ne me pousse aucun produit en promotion : même le personnel des SAQ syndiquées et fonctionnarisées se montre plus alerte, plus avenant et plus connaissant que la plupart des employés des centres de rénovation.
C’est rendu que je me sens mieux compris et plus stimulé à acheter sur Amazon !
On doit revenir aux bases.
J’ai des souvenirs de moi, à 3-4 ans, dans la quincaillerie familiale appelée à l’époque le magasin général, rue Saint-Joseph à Noranda, où mon père interpellait les clients par leur nom et s’engageait dans la résolution de leurs problèmes. En cette ère dite technologique et nucléaire, personne ne s’attend plus à se faire appeler par son nom. On veut cependant encore être accueilli, guidé, excité de sa demie-heure passée dans un magasin où règne un univers, celui de la réno, de la déco, du jardinage, qui a tellement tout pour séduire et rendre heureux tant les clients que le personnel.
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Nous avons perdu l’art et les connaissances, nos armes les plus concurrentielles devant les bas prix des généralistes et l’efficacité redoutable de l’Internet. Sont en cause autant les gestionnaires que leurs effectifs. C’est pourquoi est née La Quinzaine du savoir-faire et du savoir-être en quincaillerie.
À partir du 10 novembre 2014, pour trois semaines d’affilée, on prend le flambeau du perfectionnement technique et comportemental. Et le 28 novembre, nous honorerons les 200 premiers employés et managers certifiés par l’AQMAT, leur association professionnelle qui agira enfin comme tel !


À la manière d’un bateau-dragon

Enfin, on s’en va chez vous. Sur votre terrain. Dans votre réalité. Dans vos réalités. Pour les comprendre. Pour vous entendre. Pour se connecter. Pour mieux cibler les mots qu’on dit en votre nom et les gestes que nous posons pour vous.

Le 17 juin à Blainville pour les gens de Laval, Laurentides et Lanaudière et le 18 juin pour les Montréalais, flanqué de l’ambassadeur de la région (Pierre Des Roches de Tolko Industrie le mardi et Paul Faulkner de Dural le mercredi), j’irai à la rencontre de nos membres.

Nous exposerons nos chantiers prioritaires et notre palette de services et écouterons les préoccupations exprimées par les membres afin de valider l’adéquation entre l’un et l’autre.

L’harmonie et la synergie sont ici visées: plus les articles dans notre magazine Quart de Rond, les catégories de notre gala, les thèmes et formats de nos formations autant que les chevaux de bataille défendus lors de nos représentations gouvernementales et devant la presse refléteront ce que désirent nos membres, plus légitime sera notre raison d’être.

L’AQMAT doit opérer tel un bateau-dragon, ces embarcations que j’admirais dimanche dernier à la Marina de Lachine.

Il y a un équipage (20 pagayeurs, représentés ici par nos membres), un batteur (représenté par notre ambassadeur régional qui doit donner une cadence à l’équipe) et il y a un barreur (rôle que vous me permettez de jouer depuis six ans maintenant).

Si chacun a un rôle, c’est la somme des efforts personnels et de la synchronisation entre ceux-ci qui fera que le véhicule (l’AQMAT) avancera plus ou moins et atteindra plus ou moins les buts que l’équipage envisage.

On veut un ministre de l’habitation? On veut un crédit fiscal permanent? On a besoin des employés mieux formés sur tel sujet? On en a marre de se faire voler ou frauder? On manque d’information pour s’embarquer dans la vente en ligne ? On veut des conseils pour faire plus d’argent?

Tout cela est possible. Nécessaire, même. Et à notre portée.

Il suffit que chaque ambassadeur, choisi d’abord pour son dynamisme et sa foi dans ce que peut faire l’AQMAT, donne un rythme à sa région, que chaque membre actif, c’est-à-dire ceux et celles qui font le choix de ne pas se contenter de regarder le bateau-dragon passer, s’investisse dans la vie de son Association en montant à bord de la réunion régionale, et je saurai, étant votre barreur, dans quelle direction mener l’embarcation et à quelle vitesse vous voulez qu’on s’y rende.

Aux rames, citoyens corporatifs!

En manque d’inspiration, zyeutez et écoutez cette vidéo:

 


L’autre Jour J

Le 6 juin marquera à jamais la mémoire de l’humanité et en particulier, celle des gens d’ici.

Il y a 70 ans, on débarquait en Normandie pour libérer la France, puis l’Europe, en fait la société, du péril nazi qui la gangrénait.

Si vous n’avez encore vu « The longest Day », trouvez-le dans les répertoires classiques pour se rappeler l’audace des Alliés, leurs doutes aussi. 

Ce jour le plus long devait s’éterniser onze mois avec la capitulation sans condition du III Reich. On respirait de nouveau, comme aussi à Moncton, où un autre fou furieux, toutes proportions gardées, avait pris une civilisation en otage.

Nous prenons trop rarement la minute de silence utile à apprécier ceux et celles qui ont combattu pour notre nation et pour la démocratie au point d’en mourir, pour 42 000 d’entre eux, dans une autre forme de dignité que celle devenue projet de loi, approuvé justement hier par la majorité de l’Assemblée nationale.

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Quatre ans plus tôt, jour pour jour, en 1940, ce qu’on nommera maladroitement la Bataille de France, avait pourtant consacré la débâcle de l’armée bleu-blanc-rouge face aux Allemands et à leurs panzers. Rien n’allait plus: l’avancée des troupes d’Hitler avec ses alliés semblait irrépressible.

Il aura fallu jouer de beaucoup d’audace et d’intelligence, d’un peu de chance aussi, pour l’emporter sur les forces du mal doctrinaire, adeptes du « my way or no way ».

J’ignore ce qui a poussé les fondateurs de l’AQMAT, ce même jour du 6 juin 1940, à créer à Montréal notre organisme*. Certainement une bonne dose d’audace et d’intelligence aussi. 

Pour commémorer notre 75e, l’an prochain, sous l’angle de la résilience, notre congrès accueillera nul autre que le  lieutenant-général Roméo Dallaire.

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Sénateur jusqu’à tout récemment, Roméo Dallaire est Officier de l’Ordre du Canada, Grand Officier de l’Ordre national du Québec et Officier de la Legion of Merit des États-Unis. Il est  considéré comme un héros qui a essayé de toutes ses forces d’arrêter le génocide et qui a pu sauver au moins quelques vies. Son livre « J ‘ai serré la main du diable », qui lui a valu  le Prix du Gouverneur général, est un condensé d’horreurs, certes, mais de leçons de courage, tant d’une part de militaires que de milliers de civils assiégés par de nouvelles forces maléfiques. 

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Bien que nous ne soyons ni en guerre martiale ou civile, nous continuons d’affronter l’adversité sous toutes formes et devons le faire avec une force morale pour éviter de passer d’un excès à l’autre.

Pour cela, l’Histoire est riche de leçons. L’AQMAT s’y référera et enrichira son avenir de l’expérience des hommes et des femmes qui ont précédé les temps présents. Roméo Dallaire et l’esprit combattant des « marchands de bois » qui ont fondé l’AQMAT nous habiteront pendant l’année commémorative qui se pointe…

* L’AQMAT a en fait été créée sous le nom de Club des marchands de bois de Montréal, le 6 juin 1940.





Moins de neuf, plus de réno?

D’accord avec le resserrement des conditions d’accès au crédit hypothécaire. Des familles ont tellement étiré leur hypothèque, en plus d’en contracter parfois une deuxième, que la maison finit par coûter plus cher qu’un loyer sans rien apporter comme dividende net lors de sa vente à cause du poids des intérêts cumulés sur vingt ou trente ans. Il fallait forcer les ménages à devenir propriétaires à un prix plus en phase avec leurs capacités. Cela est fait. Chapeau au gouvernement fédéral, dont l’initiative nous éloigne des risques du péril immobilier qu’a subi les États-Unis.

D’accord aussi avec une hausse constante du prix des maisons neuves. C’est bien pour profiter de son investissement qu’on achète. Alors si le marché fait qu’une propriété se vend cher, bravo pour le cédant et bonne chance à l’acheteur. Lorsque chacun fait ses devoirs de recherche et de comparaison, ils peuvent s’avérer tous deux gagnants. C’est le jeu du Monopoly grandeur nature.

Retournons cependant la médaille de côté.

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Des prêts moins généreux et des prix de vente plus élevés entraînent l’étranglement des mises en chantier. La SCHL envisage d’ailleurs une contraction des unités construites de l’ordre de 10 % en 2015 par rapport aux mises en chantier cette année. Lire notre article http://aqmat.org/se-defendre/35044-construction-residentielle-pas-de-croissance-a-prevoir-au-quebec.

Moins de construction résidentielle veut dire moins de vente de matériaux et de quincaillerie de la part des manufacturiers et des distributeurs. Un peu moins de chiffre d’affaires aussi au niveau des magasins, où plusieurs constructeurs de maisons s’approvisionnent.

On a toujours eu l’habitude de prétendre que ce n’est pas grave, ces baisses de mises en chantier, ces conflits de travail qui assaillent celles-ci puisque nos quincailliers se reprennent avec un accroissement des travaux de rénovation.

À la réflexion, je suis moins sûr de la véracité d’une telle affirmation.

Nos membres se trouvent tous, à des degrés divers, affectés par un marché au ralenti. Ce pourquoi l’AQMAT appuie les actions de l’APCHQ sous le slogan Mission Générations. Ce pourquoi aussi nous continuons de nous battre pour juguler les frais en taxation et en tarifications associés à l’acquisition d’une maison neuve (permis, taxe de vente, droit de mutation, etc.).

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Seules les statistiques de revente de maisons existantes ont un effet, quoique subtil, sur les achats en magasin: quand il y a peu de transactions dans un quartier, les gens vont entretenir leur maison pour y être confortables et en sécurité. Quand il y a beaucoup de mouvements, les gens vont dépenser en tape-à-l’oeil pour revamper celle qu’ils veulent offrir au marché. Dans les deux cas, on ne peut être perdants.

Moins de neuf, plus de rénos? Non. Moins de maisons neuves, moins de fabrication de matériaux et moins d’affaires avec la clientèle professionnelle en magasins. Point à la ligne. Personne ne peut s’en réjouir.


RONA dit tout haut ce que les autres…

Entreprise publique, RONA ne peut rien cacher. De surcroît fleuron du Québec Inc, elle est doublement sous les feux de la rampe. Aussi est-il toujours instructif de constater l’état des finances de la bannière et ses stratégies de relance ou de redressement. Compte tenu de la diversité de ses magasins en termes de tailles et de localisation, ce que RONA est tenu de dévoiler et ce que les journalistes et économistes en disent nous permet de prendre la température de l’ensemble des commerces de notre secteur d’activité.

Avant-hier, donc, à l’assemblée générale annuelle des actionnaires, où l’AQMAT était présente, tout comme les médias et plusieurs dizaines de propriétaires-marchands, personne n’a été surpris d’apprendre que la cuvée 2013 ne restera pas mémorable, pour aucune autre bannière non plus, d’ailleurs.

La météo et la réduction des mises en chantier de maisons neuves ont été soulignées parmi les facteurs aggravants. Dans le cas spécifique de RONA, il convient d’ajouter l’urgence qui préoccupait la nouvelle direction de rétablir des ponts solides tant avec son réseau de marchands qu’avec les plus influents de ses actionnaires, soit la Caisse de dépôt et de placement du Québec et le fonds Investco Canada.

Il aurait été plausible d’esquisser l’hypothèse que nous sommes possiblement tous victimes du ressac provoqué par le crédit d’impôt de 2009-2010, lequel avait provoqué artificiellement les travaux et les achats, nous laissant pantois aux lendemains de la fête…

Le plus ironique est que le relèvement de RONA – et de nous tous – doit encore miser sur un programme gouvernemental, cette fois le nouveau crédit appelé LogiRénov. C’est d’ailleurs le discours que je maintiens dans le magazine Quart de Rond de mai, fraîchement sorti des presses aujourd’hui: on a hélas besoin de stimulation fiscale pour inciter les consommateurs à entreprendre des travaux d’une certaine envergure.Nos forces intrinsèques ne suffisent pas.

Constat un peu triste, n’est-ce pas, que d’espérer le secours de l’État pour assurer notre développement. Des mauvaises langues pourraient comparer notre situation à celle du pilote Schumaker sous respirateur artificiel.

Nous en sommes là. Un peu dépendants. Victimes plus qu’acteurs.  À espérer tantôt une bonne météo, tantôt un mauvais pas d’un concurrent, tantôt une main tendue de l’État.

Nous avons désappris à présenter nos avantages concurrentiels face aux généralistes et aux ventes directes sur Internet. 

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Pourtant, le marché n’est pas mauvais.

La population vieillissante peut nous fournir des mannes en termes de clients qui ont de plus en plus de besoins de rénovation et qui peuvent nourrir nos besoins en employés connaissants et bien éduqués.

Les hypothèques à 2 % d’intérêt vont définitivement dynamiser les achats de maison et libérer de l’argent pour permettre achats et travaux de rénovation.

Il faut cependant que nos magasins soient outillés pour faire face à la demande.Les consommateurs veulent une chose, bien avant la sélection de produits et des prix compétitifs, des évidences: ils veulent du service. C’est quoi du service? C’est du personnel qui sait de quoi il parle et qui a une attitude courtoise et serviable. Voilà les avantages concurrentiels d’une quincaillerie ou d’un centre de rénovation par rapport à Walmart ou à Amazon.

Nos magasins tablent-ils sur ce genre de compétences?

L’AQMAT les aide-t-elle à être à la hauteur?

La réponse aux deux questions est: pas assez.

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À la prochaine séance du conseil administration de l’AQMAT, le 3 juin, le sujet le plus structurant qui sera abordé se résume comme suit: comment l’AQMAT peut-elle aider les quincailleries et les centres de rénovation du Québec à offrir plus de compétences pour ramener la confiance des consommateurs et des entrepreneurs à leur égard et conséquemment, ramener leurs états financiers dans l’encre bleue?